Peut-on vivre sans frigo ? Une jeune femme a tenté l’expérience

Vivre sans frigo, il faut être givré ? C’est pourtant ce qu’a tenté Marie Cochard, dont le livre « Notre aventure sans frigo » vient de sortir aux éditions Eyrolles. Une mine d’idées, d’astuces de conservation et de recettes utiles… même avec réfrigérateur !

Rédigé par Brigitte Valotto, le 14 Oct 2017, à 12 h 30 min
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Un frigo ordinaire coûte entre 300 et 400 euros, et consomme en moyenne 250 kW par an ; un frigo américain coûte entre 500 et 1.000 euros, et consomme en moyenne 530 kW par an. Une consommation non négligeable, que l’on ne remet pourtant jamais en question.

Le pari de Marie Cochard : vivre sans frigo

« À bien y réfléchir, on alimente un appareil en continu pour qu’un petit espace de quelques centimètres carrés reste toujours froid… à l’intérieur de notre habitat que l’on chauffe en hiver, alors que les températures extérieures avoisinent celles dudit appareil« , remarque Marie Cochard.

« Sans compter que toutes les denrées que nous mangeons sont uniques et qu’elles devraient donc être traitées de façon indépendante« , ajoute-t-elle pour expliquer sa décision de se passer de ce garde-manger moderne, inventé en 1876 par Carl von Linde et qui semble aujourd’hui indispensable à la plupart d’entre nous.

« Le frigo nous rend passifs » accuse-t-elle : il nous soumettrait toujours davantage aux diktats du “consommer plus”, selon la logique du “acheter, jeter, racheter” en suivant les DLC, ces dates limites de consommation dictées par les industriels eux-mêmes. « Résultat des courses ? Les produits qui hibernent en son sein s’avalent plus qu’ils ne se mâchent. Nos goûts s’appauvrissent, se polissent, se standardisent, au point que nous en oublierions l’essentiel : le plaisir de faire et de manger ! » Mais comment fait-on pour vivre sans frigo ?

Bientôt des frigos collectifs ?

Marie Cochet n’est pas la seule à y réfléchir : certaines initiatives visent à généraliser le frigo collectif dans les immeubles, bureaux, associations, écoles… Ainsi, sur www.partagetonfrigo.fr, on trouve un guide, des étiquettes, des sachets kraft de partage, ainsi que des affichettes de recommandation. L’association propose également de collecter des aliments périssables entre particuliers par le biais de son application web et mobile qui organise des “apéros frigos”, pour réduire le gaspillage alimentaire… et la consommation énergétique !

À Berlin, on trouve déjà des réfrigérateurs Foodsharing, et en Inde, Pauline Minu, propriétaire du restaurant Pappadavada, entrepose dans un réfrigérateur en libre accès, surnommé « l’Arbre de Bonté » les aliments non consommés par ses clients.

Des « mini-frigos » à la maison ?

« Loin de moi l’idée d’obliger les plus “frileux” à débrancher et à se débarrasser de leur frigo contre leur gré. Seulement, peut-être que mon livre leur donnera envie de troquer leur modèle XXL contre un mini-frigo ou une glacière, moins énergivores« , espère Marie Cochet.

Pour vivre sans frigo, il faut bien sûr changer ses habitudes de consommation (acheter en circuit court, peu à la fois..) et trouver un espace garde-manger chez soi : « N’y aurait-il donc pas un endroit dans votre habitation où stocker vos fruits et légumes, à l’instar de la cave ou du grenier d’autrefois, afin de ralentir le processus de putréfaction ? » Cave, cellier, grenier non chauffé, pièce au-dessus du garage, mais aussi, en appartement, un placard le long d’un mur, un simple coin sombre de votre appartement, voire un balcon exposé au nord, peuvent suffire.

Faire des conserves, des séchages et des salaisons !

Les techniques de conservation des aliments, vieilles comme le monde, se transmettaient autrefois de génération en génération : méthodes de séchage, procédés de salaison, de conservation par le sucre (confitures), de fermentation (fromages, choucroute…). La conservation des aliments débutait dès le mois de juin et s’étendait jusqu’au mois de décembre afin d’affronter les longs mois d’hiver sans crainte de manquer.

Pour s’y remettre, le livre de Marie Cochard donne de nombreuses astuces, comme la liste des ustensiles d’autrefois qu’on peut chiner dans des brocantes, mais aussi des conseils d’hygiène, des trucs de conservation de différents aliments (bouquets de radis en vase, carottes en bac à sable, oignons dans vos collants en Lycra® filés, par exemple)… et des recettes savoureuses et originales de confitures, conserves, compotes ou autres chutneys qui épateront vos amis… avec ou sans frigo !

Illustration bannière : – © FabrikaSimf
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Journaliste free-lance, Brigitte Valotto est notamment une collaboratrice régulière des pages enfants, société, pratique, tourisme et actu de...

2 commentaires Donnez votre avis
  1. Vous savez combien consomme (coûte) un frigo moyen pour 2 à 3 personnes ? Il faut être un peu taré pour vouloir s’en passer, ou alors ne pas avoir connu le lait et le beurre dans le bassin de la fontaine, l’éloignement des lieux d’approvisionnement (trajets à pieds)… On en reparle dans 1 an, d’accord ?

    • Bonjour
      C’est vrai qu’il est difficile de s’en passer quand on ne dispose pas de beaucoup de temps libre pour faire ses courses de frais 3 fois par semaine, et qu’il ne coûte pas si cher surtout les derniers modèles.
      Ceci dit il y a des choses possibles : mettre le beurre dans un pot en grès renversé dans une soucoupe d’eau (c’est un frigo : l’eau imbibe le grès et le refroidit en s’évaporant), ne pas y mettre les tomates ni les fruits, les oignons et encore moins le chocolat et le fromage. Boire de l’eau non glacée ne rend pas malade (sauf pour le pastis les glaçons ne servent à rien).
      Mieux vaut un petit frigo bien plein qu’un grand vide, encombrant et vorace.
      Et ce qui est possible aussi, c’est de ne pas traiter de tarés ceux qui essaient de sortir un peu de l’obligation d’utiliser des machines sans pour autant revenir au Moyen Age

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