Les polluants les plus fréquents dans notre alimentation

La contamination alimentaire touche-t-elle tout le monde ? Oui, selon plusieurs études qui mettent en avant de nombreux polluants présents dans notre alimentation. Passage en revue de ces substances.

Rédigé par Emma, le 29 Jan 2024, à 10 h 00 min
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Les polluants dans les aliments

Le mercure

Se trouve : chocolat, mollusques, crustacés, poissons, dont le thon qui représenterait 40 % de l’exposition au composé de mercure de la population américaine.
Risques  : troubles rénaux, du développement du foetus, neurologiques ou cardiovasculaires…

contamination alimentaire crustacés plomb

Les crustacés mais aussi les poêles anti-adhésives peuvent présenter un risque – © Shaiith

Population  : les grands consommateurs de thon, soit moins de 1 % des adultes et des enfants, femmes enceintes. Dans plusieurs pays, les autorités sanitaires conseillent à la population, et particulièrement aux femmes enceintes, de limiter leur consommation de certains poissons prédateurs comme le thon frais ou congelé, le requin, ou l’espadon, etc.

Le mercure des plombages

Le mercure se trouve au premier cher dans les amalgames dentaires. Ceux-ce seraient même la première source d’intoxication au mercure en France depuis qu’on a élaboré, dès le XIXe siècle, des amalgames dentaires à base d’un alliage de mercure (50 %), d’étain, de zinc et/ou de cuivre.  Comme les amalgames ne sont ni des aliments ni des médicaments, ils n’ont pas fait l’objet d’une « autorisation de mise sur le marché » et donc des tests sanitaires qui vont avec. Pourtant, on connait depuis longtemps les ravages du mercure car on l’a très longtemps utilisé comme cosmétique ou médicament ( !).

Dès 1919, l’intoxication au mercure a été considérée comme une maladie professionnelle. De nos jours, le 2ème Plan National Santé Environnement fixe l’objectif de réduire de 30 % les rejets de plomb d’ici 2013. En 2018, l’Europe a restreint l’usage des amalgames au plomb pour les personnes de moins de 15 ans et les femmes enceintes et allaitantes.

Alors faut-il refuser les amalgames au plomb ou au mercure ?

Notre réponse est oui, même si l’Ordre des dentistes français soutient que les amalgames dentaires contiennent une quantité négligeable de mercure et que le mercure dentaire est stable, qu’il n’est ni absorbé, ni toxique. En Allemagne, en Autriche, en Australie et au Canada, il existe des interdictions partielle des amalgames au mercure. L’Afssaps, l’Agence française de sécurité sanitaire, accusée d’être trop laxiste par des associations anti-mercure, a retiré de son site web un rapport sur le mercure. Il était accusé d’être trop partial et de ne pas assez tenir compte des diverses études scientifiques qui existent sur le sujet.

Préférez les amalgames qui utilisent, par exemple, du ciment verre ionomère, aussi facile à appliquer que le mercure, tout aussi solide et pas cher. C’est dans ce sens que vont les recommandations de l’OMS sur les matériaux alternatifs.

contamination alimentaire chocolat

Contamination alimentaire : oui, même le chocolat – © Anna_Pustynnikova

Les mycotoxines ou toxines de moisissures

Se trouvent : dans les moisissures de céréales, pâtes, chocolat, pain et produits de panification sèche.
Population  : moins de 1 % des adultes et de 5 à 10 % des enfants.
Risques  : troubles neurologiques, hépatiques ou immunitaires, intoxications alimentaires…

Les nitrates et nitrites

Se trouvent : le E249 et E250 pour les nitrites et du E251 et E252 pour les nitrates se trouvent dans les eaux fluviales à cause de l’agriculture trop intensive. Ils sont utilisés comme additifs dans les charcuteries pour qu’elles ne soient pas gris-marron mais bien rosées.
Population  : potentiellement, tout le monde est concerné.
Risques  :  dans notre corps, se transforment en nitrosamines, substance toxique selon les doses absorbées et qui favorise l’apparition de cancer. Elles jouent un  rôle dans la baisse de production des hormones sexuelles par l’augmentation des infertilités.

Les pesticides et autres produits phytosanitaires

Les pesticides méritent à eux seuls plusieurs articles. Voici donc un article dédié car la situation est vraiment alarmante même s’il y a des signes d’amélioration : Quels fruits et légumes sont les plus pollués par les pesticides ?

Les PCB

Se trouvent  : les PCB, aussi appelés biphényles polychlorés ou pyralènes se trouvent dans les poissons, beurre, produits laitiers ultrafrais,  viandes, lait…  Au Canada, la 1ère source d’exposition aux PBC est la consommation de poissons issus de milieux pollués.
Risques : affections cutanées, troubles hormonaux, pulmonaires, hépatiques, …
Population à risque : moins de 1 % des adultes et 2 % des enfants.

Les sulfites

Se trouvent  : ces additifs se trouvent dans le vin, champagne, cidre, boissons alcoolisées…
Risques : allergies, intolérances alimentaires aggravées chez les asthmatiques…
Population  : les gros consommateurs de vin, soit 3 % des adultes.

Le plomb

Se trouve : le plomb nous attaque par les canalisations. Et cela ne date pas d’hier. Les Crétois de l’Antiquité qui avaient installé des canalisations en plomb s’étaient aperçu qu’ils tombaient malades après avoir bu de l’eau. Comme le plomb solubilise dans l’eau, on a interdit les canalisations en plomb. Mais toutes les adductions d’eau n’ont pas encore été remplacées partout.

Autre source insidieuse de plomb : les vieilles peintures qui n’ont pas été remplacées et qui s’écaillent en produisant des poussières que l’on respire. Rappelons également l’interdiction, pas si ancienne, du plomb dans l’essence. On ajoutait du plomb tétraéthyle dans l’essence pour empêcher les détonations.

Risques  : le plomb se diffusait sous forme gazeuse et finissait dans nos poumons. On en a respiré pendant des années ! Depuis la suppression du plomb dans l’essence, on a constaté une augmentation du QI mesuré par les enquêtes et une baisse des taux de plomb dans le sang de nos concitoyens.

Les anti-foulings

Ces peintures « antisalissures » sont utilisées sur les coques de bateaux afin d’empêcher les organismes marins de s’y fixer. Elles contiennent des composés organostaniques, comme le tibutylétain, qu’on retrouve dans la chair des poissons.

Peut-on se dépolluer par l’alimentation ?

Il est possible de recourir à des approches naturelles pour se dépolluer.

Tout d’abord, éviter de se polluer en évitant les sources de pollution bien sûr.

On peut recourir au sélénium qui est un détoxifiant naturel. Son rôle est d’aider les métaux traces comme le mercure de précipiter sous une forme insoluble et non toxique. On trouve du sélénium dans les crucifères (toute la grande famille des choux et du brocoli) et dans les asperges. On peut aussi consommer les poissons gras les moins pollués par les métaux, comme le hareng, le maquereau, la sardine, l’anchois.

selenium légumes verts

Mangez des brocolis, des asperges et d’autres légumes riches en sélénium – © Magdanatka

Il faut aussi faire attention aux aliments qui contiennent trop d’additifs alimentaires, trop d’édulcorants, de conservateurs ou trop de colorants. Essayez de choisir des aliments qui n’en contiennent pas plus de 3.

Attention aussi aux emballages et aux encres des emballages qui, en contact avec les aliments, peuvent transférer à ceux-ci les substances chimiques qu’ils contiennent. C’est le cas du bisphénol A, dont ne parle pas le rapport de l’Anses.

Et dans le bio, pas de toxiques ?

Dans l’agriculture bio, on utilise des pesticides d’origine naturels mais qui ne sont pas inoffensifs pour autant : sels de cuivre, pyrèthres, roténone, soufre. Ces substances ne sont pas sans risques pour la santé mais les risques sont relativement limitées par leur dégradabilité élevée.

> Résultat, au niveau européen, l’Anses a mesuré que 0,9 % des produits bio dépassent les seuils autorisés (contre 3,7 % pour les produits issus de l’agriculture ordinaire).

A quelle dose les aliments sont-ils mortels ?

Voici une infographie publiée dans Courrier International, qui montre que tout est question de dosage.

doses-mortelles-infographie

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9 commentaires Donnez votre avis
  1. on empoisonne impunement les cultures!!!!

  2. ça nous empoisonne et après ça se plaint du trou de la sécu…Bah bravo !

  3. bonjour

  4. J’ai bu des sodas à l’aspartam et j’ai été tout de suite malade,j’avais de l’asthme,mes yeux pleuraient,j’avais un grave malaise. Grâce à Dieu, je ne suis pas morte.L’aspartam est dangereux pour moi. Salut cordial. Béa B-H

  5. Je préfère de très loin me fier aux résultats, conseils, avis de l’ANSES, plutôt qu’à ce que peut raconter MM Robin dans son livre. Spécialiste des mensonges déjà avec ses précédents ouvrages, curieusement tout ce qu’elle dit, écrit est toujours « à charge »…!!!
    Pire, lorsqu’on lui démontre qu’elle se trompe, qu’elle écrit des erreurs voire qu’elle tient des propos mensongers, elle n’en tient aucunement compte.

    Contrairement à une idée trop largement répandue, les nitrates ne sont aucunement dangereux pour la santé. Il y a des quantités de nitrates très importantes dans les salades, épinards… Le seuil arbitraire choisi de 50 mg/l n’a rien à voir avec un problème de santé quelconque !
    Ce qui peut être dangereux ce sont les nitrites… Ceux ci peuvent résulter de la transformation de nitrates en nitrites dans certaines conditions.

    Distinction produits de l’AB versus conventionnel ! il existe au moins deux méta-analyses dont une de 2003 de l’AFSSA à l’époque (ANSES actuellement) et une plus récente de 2009 (UK) qui toutes deux démontraient que les produits issus de l’AB ne présentent certainement pas d’avantages significatifs tant sur les plans nutritionnels que sanitaires (ce dernier aspect est plutôt en défaveur de l’AB, et cela se comprend aisément !)

    Le problème des mycotoxines est effleuré semble t-il dans ce dossier, alors que leurs risques réels semblent minorés depuis trop longtemps !

    Il est temps qu’il émerge et que l’on tente d’apprécier leurs importances par rapports aux autres polluants.

    Il existe un nombre important de mycotoxines et pas seulement le DON (dioxynévalénol),mais des zéaralénones, , ochratoxines, fumonisines, aflatoxines … (ces dernières étant parmi les substances cancérigènes les plus puissantes connues), que l’on retrouve un peu systématiquement dans les céréales mais pas seulement. Toutes sont classées cancérigènes… bref, les autres polluants s’ils sont à considérer sont certainement à relativiser par rapport au risque mycotoxines.

  6. bonjours je voulais signaler que ufc que choisi a fait une étude sur les taux de POP dans les revêtement des ustensiles de cuisine

  7. bonjours je voulais signaler que ufc que choisi

  8. Lorsque l’on sait comment les DJA et autres VTR ont été établis, l’affirmation « Il n’y a aucun risque » est surprenante. Un visionnement de l’excellent film « Notre poison quotidien » de Marie-Monique Robin en dit long sur le système de l’industrie agro-alimentaire.

    • j’ai toujours gardé les ustensiles de cuisines de ma grand mère, ils se gardent bien et les aliments ne subissent pas le téflon, cela accroche un peu et donne un bon gout aux plats. on les rince facilement , de plus ils sont solides = économies . Flora.

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