Par quelle magie cet aliment est-il devenu au fil des siècles quasiment incontournable pour le palais de tous les gourmand(e)s ? Quelles substances le rendent si attractif, pour ne pas dire addictif ? Voici quelques tentatives de réponses…
La passion chocolat
L’ingrédient premier du chocolat est bien sûr le fameux cacao, ou au moins le beurre qu’on en extrait. Le cacao provient des fèves du fruit du cacaoyer, appelé cabosse. Cet arbre exigeant pousse dans certaines régions équatoriales d’Afrique, d’Indonésie et d’Amérique centrale. Trois cultivars sont essentiellement exploités en fonction des arômes recherchés ( note florale, boisée, grillée, fruitée, épicée…) : Criollo, Trinitario, Forastero.
Petit historique du chocolat
Il a donc fallu attendre les conquêtes colonisatrices avant de pouvoir déguster en Europe cette épice exotique. C’est Hernan Cortes qui, le premier, rapporte des fèves en Espagne, en 1528. En France, c’est seulement lors du mariage de Louis XIII avec Anne d’Autriche que le cacao est intronisé à la Cour, tout d’abord dans sa forme brute, astringente et amère, où il fait le délice de ces dames qui le dégustent en boisson – le plus souvent mélangé à de l’eau et non du lait comme nous en avons pris l’habitude. Quant au peuple, il ne peut encore s’offrir cette épice de luxe, réservée à l’élite sociale.

La grande histoire du cacao et du chocolat © Andreas Kraus
La « révolution cacao » se fait ensuite en plusieurs étapes, et dans différents pays. En 1674 apparaissent en Angleterre des pastilles de chocolat, puis en 1828, Van Houten crée aux Pays-Bas la poudre de cacao. Retour en Angleterre où les frères Fry lancent les premières tablettes en 1847.
En France, on peut retenir l’ouverture de l’usine Meunier en Seine et Marne, classée aujourd’hui Monument Historique, qui contribue à faire baisser le prix de fabrication du chocolat.
Le succès du chocolat ne va cesser de croître jusqu’à nos jours où sa consommation connaît un véritable boom. En même temps que son importation se démocratise, son prix se fait plus abordable et le chocolat devient synonyme non seulement de produit de convivialité, que l’on retrouve désormais en bouchées délicatement enveloppées dans du papier de soie, au sein de ballotins, ou présentées dans de somptueuses boîtes, dans des logettes de plastique doré, offert ou partagé en famille ou entre amis lors d’occasions particulières, mais aussi de plaisir solitaire, comme le carré dégusté avec le café ou devant la télévision.
En bref, le chocolat est un symbole d’hédonisme.
Les vertus nutritionnelles du chocolat : mythe ou réalité ?
On prête au chocolat de multiples qualités plus ou moins avérées. On peut tout de même retenir que le chocolat noir est une source intéressante de magnésium, un minéral intervenant dans l’équilibre nerveux et la contraction musculaire. Il renferme également des flavonoïdes, des antioxydants qui limitent le vieillissement cellulaire et auraient un effet cardioprotecteur en diminuant la pression artérielle. La théobromine, un composé de la même famille que la caféine, serait un stimulant doux. Le tryptophane, un acide aminé précurseur de la sérotonine, agirait quant à lui sur le stress. Les acides gras contenus dans le cacao sont essentiellement saturés, sous forme d’acide stéarique qui n’est pas athérogène.

Contrairement à d’autres friandises, manger du chocolat peut être bon (s’il est consommé avec modération) pour la santé des enfants et des adultes © Antonio Guillem
Le chocolat au lait apporte un peu de calcium, mais il est plus sucré, tout comme le chocolat blanc. Dans tous les cas, quelque soit le chocolat, il faut compter tout de même quelque 550 kCal aux 100 g.
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