Orthorexie : l’obsession du manger sain

Les médias en parlent beaucoup depuis quelques temps : l’orthorexie est à la mode. Pourtant, ce trouble du comportement alimentaire est connu depuis longtemps. Les différents scandales alimentaires de ces dernières années l’ont mis en lumière et multiplié.

Rédigé par Emma, le 28 Jun 2016, à 20 h 00 min
Orthorexie : l’obsession du manger sain
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Une nouvelle religion alimentaire

Le Pr Gérard Apfeldorfer parle de « religion » pour qualifier l’orthorexie. Il souligne que les orthorexiques « ne rigolent pas » et qu’il ne faut « pas les prendre à la légère », car ils sont la manifestation d’un « nouveau puritanisme alimentaire ».

Ils ont un discours idéologique bien construit pour justifier leur obsession qui s’appuie largement sur les peurs alimentaires, les fluctuations des recherches en nutrition, le développement des maladies liées à l’alimentation comme le diabète et l’obésité, mais aussi sur les changements environnementaux et climatiques.

Le psychologue Patrick Denoux, dans son livre Pourquoi cette peur au ventre, y voit l’apogée de l’individualisme, le désir d’être parfait dans un monde où tout semble être dangereux, jusque dans l’assiette. Or celle-là semble maîtrisable. Donc on s’y attaque, et de manière maniaque.

Une alimentation peut être raisonnée sans tomber dans un extrémisme qui la rend dangereuse pour la santé. Bien manger, c’est manger de tout selon son appétit et ses envies. Manger est un acte de partage, le repas est un moment d’échanges, il doit être plaisant et détendu. En se refermant sur elle-même, la personne orthorexique se prive du contact des autres, de la joie de partager un moment convivial.

La réintroduction des aliments-tabous doit être progressive, et la personne largement encouragée. Chaque progrès doit être souligné comme un retour à la vie et au mieux-être du corps et de l’esprit.

Adopter la fameuse maxime « Un corps sain dans un esprit sain » ne peut se faire qu’en redonnant sa confiance à ce que l’on met dans son assiette. Un plat coloré, composé de légumes frais, de féculents complets et d’une viande ou d’un poisson produit localement, le tout arrosé d’une huile d’olive A.O.C., ne peuvent que réconcilier corps et âme.

Pourtant, dans cet environnement anxiogène à souhait, il serait bon de pouvoir se faire plaisir. Et avec ceux qu’on aime, autour d’une table, par exemple.

L’avis de la diététicienne

emmanuelle-dieteticienneL’excès, toujours l’excès, est décidément bien mauvais en toute chose ! Surtout pour l’alimentation.

L’orthorexie est le nid de l’anorexie, car la perte de poids est inévitable, avec sa cohorte de carences et de malnutrition. Exactement l’inverse de ce qui était escompté !

Le garde-fou d’un tel comportement reste d’abord le plaisir. Celui de manger en dégustant, et si possible en convivialité, pour que l’amour et l’amitié s’additionnent au plaisir.

Complément de l’article : Sonia C

Veuillez noter qu’Emmanuelle Couturier n’exprime dans ces rubriques que des conseils généraux qui ne sauraient l’engager. Pour des conseils personnalisés, il faut soit la consulter à son cabinet en privé, soit interroger votre médecin personnel.

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67 commentaires Donnez votre avis
  1. salut…
    merci pour tout ces conseils tres bon blog…
    je vous invite a voir ceci aussi bit.ly/mangerbioetsain

  2. Je me permets de reprendre un point certes secondaire de l’article : l’étymologie donnée est en partie fausse. C’est le grec ancien Oréxis qui signifie « le fait de tendre vers » et donc « appétit » et non Rêxis qui a pour sens « la déchirure, l’éruption »!

    Bonne journée

  3. Vous pouvez bien penser ce que vous voulez et écrire ce que vous voulez. L’important est ce que les gens comprennent et retiennent de vos dires. Or il semble dans le cas présent qu’il y ait un écart de compréhension conséquent entre vous et vos lecteurs, dont moi. A tel point que lorsque j’ai commencé à vous lire, mon premier réflexe a été d’aller vérifier que l’article n’était pas daté du 1er avril, ce qui m’aurait rassuré, mais qui n’était pas le cas.

  4. Une mode de vouloir manger sans aspartame (ce véritable poison)! Rien que ceci discrédite tout l’article. Et la maladie de considérer comme malade ceux qui ne mangent pas ‘comme tout le monde’comment pourrait-on la nommer ? Ortho… ?

    • Je suis décidement surpris par cette phrase ‘une mode de manger sans aspartame’, également de ne pas avoir eu de réponse de la part de Consoglobe, je pense qu’il est sain parfois de reconnaître ses erreurs et ce sera aussitôt « pardonné » et excusé grâce aux nombreus autres articles sensés, personne n’est parfait et je crois que l’auteur de l’article une ‘diététicienne’ a encore beaucoup à apprendre. Ou bien alors Consoglobe n’est pas vraiment le magasine que je croyais ?

  5. Pour vendre toujours plus de médecine, il faut créer de nouvelles maladies (créer le besoin): c’est le cas avec l’orthorexie. Ce genre de « fausse maladie », inventée par les lobbies médicaux et agro-alimentaires, sert également à tenter d’éloigner les personnes crédules des compléments alimentaires et à les ramener dans les pharmacies (dans le « droit chemin »). Un jour, peut-être, inventera-t-on la « maladie des gens qui mangent bio », afin de ramener tout le monde dans les grandes surfaces. Il n’y a pas si longtemps que ça, on essayait de faire croire qu’ils adhéraient à des sectes !!!

  6. Le problème de cet article est qu’il présente l’orthorexie avec des comportements qui sont problématiques pour certains « extrémistes » mais sont des comportements très sains pour ceux qui ne sont pas maniques. Décrire les personnes qui mangent des alicaments comme des gens soufrant de troubles alimentaires (ce que l’article ne fait pas mais laisse à suggérer) est tout simplement réactionnaire. C’est de la lutte contre le changement et la nouveauté. Le manger sain n’a rien d’asociale, au contraire il peut être bien plus conviviale que la mal bouffe (ou la SAD – standard american diet) car beaucoup de troubles émotionnels collectifs sont intégrés dans la mal bouffe, sortir de ces schémas patriarcaux c’est prendre conscience de soi et permet de se rencontrer de manière plus vrai: cela rend les rencontres plus authentiques. Manger sain permet de se sentir super bien dans son corps et en plus il y a un vrai plaisir gustatif à manger sain. Mes plus grand orgasmes de bouffe sont clairement des plats super sains, crus et plein d’alicaments (c’est sur que pour ça il faut d’abord se libérer de ses dépendances alimentaires si on en a…).
    Pour terminer je pense que le problème des orthorexiques est simplement leur caractère manique, quel que soit le dévolu de leur stress. Ca peut être la bouffe comme ça peut être les microbes ou les araignées. Il y a de bons articles la dessus qui montres que les comportements malsains peuvent être incarné de manières différentes.
    Bonne journée a toutes et tous.

  7. Je suis vraiment étonnée et déçue de découvrir cet article ici, et du regard qu’il pose sur ce que vous appelez orthorexiques !

    Bien sûr les obsessions ne sont pas saines, les gens intolérants avec ceux qui n’ont pas le même régime alimentaire qu’eux – qu’ils essaient bien sûr de convaincre – sont insupportables, les extrêmes quels qu’ils soient ne sont jamais bons… on est d’accord là-dessus je pense…
    mais tout de même, vouloir manger sain, manger sans pesticide, manger le plus frais possible, manger ce que son corps supporte le mieux, est-ce vraiment si anormal dans ce monde toujours plus pollué ?

    On voit que la « journaliste » qui a écrit ça est encore jeune et en bonne santé, assez pour se permettre de se gausser des gens qui veulent faire attention. Quand elle aura perdu un ou deux proches de cancers, quand elle souffrira de maux inexpliqués, quand son organisme ne supportera plus rien ou presque, on en reparlera.

    • Alan Van Brackel

      « On voit que la « journaliste » qui a écrit ça est encore jeune et en bonne santé, assez pour se permettre de se gausser des gens qui veulent faire attention. Quand elle aura perdu un ou deux proches de cancers, quand elle souffrira de maux inexpliqués, quand son organisme ne supportera plus rien ou presque, on en reparlera. »

      J’aimerais vraiment que vous évitiez ce genre de raccourcis… Déjà parce que ce n’est pas fondé (et c’est même on ne peut plus faux). Ensuite parce que si vous lisez l’article jusqu’au bout, vous verrez bien qu’à aucun moment il n’est question de reprocher à quiconque de manger sain ou sans pesticide. C’est une vision que nous défendons partout sur le site si vous consultez la rubrique alimentation. Il s’agit bien entendu d’un mot réservé à un comportement extrême, donc applicable à une poignée de gens.

    • Le soucis c’est que nulle part dans l’article il est expliqué que c’est lié au extrémiste, aux gens qui sont sont vraiment à côté de la plaque. En lisant l’article, je me suis dit : « mais merde on va pas manger des conneries pour faire comme tout le monde et se sociabiliser autour d’un mcdo ou d’un saumon aux antibiotiques »

      De plus il ne faut pas être orthorexique pour penser qu’une bonne alimentation est synonyme de bonne santé. Tous les plus grands médecins et chercheurs l’ont prouvés.

      Donc bon cet article met vraiment mal à l’aise et on dirait que votre ligne éditorial change depuis quelques temps, je ne sais pas. Enfin..

  8. On est ce que l’on pense et ce que l’on mange. Les conclusions ne sont pas difficiles à tirer.
    Bon appétit !

  9. Très surprenant en effet cet article sur Consoglobe… S’il y évidemment des extrémistes et des obsessionnels partout, l’idée de manger sainement, des produits frais et bons qui ne provoquent pas d’intolérance et pourquoi pas, locaux et de saison tant qu’à faire, ne me semble pas absurde. En tout cas je félicite le lobby de l’agro-alimentaire mais pas Emma la journaliste de Consoglobe.

    • Alan Van Brackel

      Bonjour,
      avez-vous lu l’article en entier ? Il ne s’agit en aucun cas de reprocher à quiconque de manger sainement, c’est bien l’obsession qui est au coeur de l’article, et non la recherche d’aliments sains. Tout excès est dangereux et dans l’orthorexie, comme expliqué en page 2, il s’agit bien de la privation de nombreux aliments et pas seulement de rechercher des aliments sans pesticide ou autre.
      Bien cordialement.

  10. bonjour, il y a suffisamment de jeunes qui picolent, fument n’importe quoi, se bousillent la santé. et on nous présente ça comme « phénomène de société ».

    A tout prendre je préfère ceux qui font attention, moi même je le fais, sans que ce soit une obsession. La seule chose à leur dire, c’est de rester raisonnable, mais quand on voit dans les hôpitaux psy des jeunes de tous milieux sociaux qui arrivent pour plusieurs causes, notamment tous les excès, à tout prendre, il vaudrait mieux suivre la mode des orthorexiques que des alcooliques et des drogués, qui seront à la charge de la société.

    • Alan Van Brackel

      Vous le soulignez bien, « rester raisonnable » 🙂 Un orthorexique sera aussi à la charge de la société comme vous dites, à force de privation. On parle bien ici d’un cas extrême et non de faire attention au quotidien, ce qu’on vous conseille partout sur consoGlobe 😉

  11. tout excès dans toute chose est néfaste peut être c’est de cela que parle votre article mais pour ma part quand on regarde les statistiques des cancers pour les séniors que nous serons mon choix est vite fait
    Saint bio préserves moi !!

  12. Je ne suis allergique à rien, sauf à l’infamie de l’ agro alimentaire, et à ceux qui torturent les animaux, dans des élevages atroces ( la majorité )Certes manger du Monsanto est bien plus normal, et rapporte tellement de fric ! Si en effet des gens font hyper attention à ce qu’on leur vend ( médicaments y compris) ce n ‘est pas sans raisons ! De plus en plus de cancers chez les jeunes enfants..Maintenant  » ils  » ne peuvent plus arguer de dépistage précoce ! Les gens, en plus des produits aspergés aux pesticides, mangent dans la viande, des hormones, antibiotiques et cerise sur le gâteau, la souffrance de l’ animal.
    Il faudrait inventer un mot pour définir ceux qui empoisonnent la planète et ses habitants, au nom de leur Dieu..le FRIC ! Les malades, qui sont-ils ? ceux qui essayent de protéger les leurs et eux mêmes, où ceux qui les empoisonnent ?

  13. Quel afflux de réactions en tout genre, et l’instinctothérapie dans tout ça ?

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