L’agriculture en ville gagne du terrain : 5 projets qui le démontrent de par le monde

Si les conséquences de l’urbanisation accélérée ont très souvent été décriées, l’une des plus curieuses semble aujourd’hui renforcer les liens entre collectivités, tout en favorisant leur développement durable : il s’agit de l’agriculture urbaine. Si pour certaines communautés, elle représente un véritable enjeu vital, pour d’autres, l’agriculture en ville gagne de plus en plus le terrain, devenant ainsi, une forme de culture biologique « entre béton et bitume » qui passionne et questionne à la fois.

Rédigé par Cornélia, le 3 Mar 2017, à 7 h 00 min
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Les fermes biologiques et les jardins flottants du Mexique

Site touristique et emblématique de au sud de la ville de Mexico, les canaux de Xochimilco accueillent le dimanche, diverses activités festives aux couleurs et rythmes du pays : anniversaires, repas en familles, balades touristiques en gondoles, mariachis… Tout y passe !

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Mais le reste du temps, le calme règne sur un écrin de 13 ha de magnifiques jardins flottants, les chinampas, véritable réserve écologique, où le mode de culture hérité des civilisations préhispaniques a été préservé.

C’est aussi le paradis de Ricardo Rodriguez, fondateur de « De La Chinampa à Tu Mesa », un mouvement qui regroupe les agriculteurs vivant sur cet écosystème unique. Sur leurs îles flottantes artificielles, ils cultivent légumes et fruits sans intrants chimiques, et fabriquent également du fromage blanc, à partir du lait de leurs vaches  qui pâturent sur les chinampas. Le tout est destiné à la vente via un réseau de distribution qui livre aussi bien à des restaurants et des épiceries, qu’aux particuliers sous forme de paniers.

Si on passait de 2 % à 7 % des chinampas cultivées, on pourrait alimenter toute la ville de Mexico
Ricardo Rodríguez

 

Un bel exemple qui montre que l’agriculture urbaine peut aussi passer par des méthodes de culture ancestrales.

Singapour : toute une population nourrie grâce à l’agriculture verticale

Avec superficie de 700 km2 pour 5 millions d’habitants, Singapour, île fortement urbanisée, peine à subvenir aux besoins alimentaires de sa population. Non seulement la surface agricole exploitable est réduite, mais elle reste très cher. De ce fait, 90 % des denrées alimentaires doivent être importées, et les coûts sont non négligeables.

Pour remédier à cela, Jack Ng, Directeur général de DJ Engineering, fut, au lendemain de la crise financière de 2009, l’un des premiers entrepreneurs à se pencher sur ce problème avec « A-Go-Gro » : une forme d’agriculture verticale, soutenue par l’Autorité Agroalimentaire et Vétérinaire.

Ce procédé agraire consiste à installer des tours en aluminium de 26 étages, hautes de 6 mètres et en forme de « A », protégées de toiture en PVC et de murs grillagés. Sur les étages, sont cultivés des légumes de haute qualité (laitue, épinards, chou chinois …).

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Fermes verticales © Sky Greens

Installés à une vingtaine de kilomètres du Business District de Singapour, cette ferme verte nécessite très peu d’énergie et d’eau : elle jouit d’un climat favorable (30°C quasiment toute l’année), bénéficie d’un réservoir de récupération d’eau de pluie pour les irriguer, et les déchets organiques de la ferme sont compostés et réutilisés sous forme d’engrais.

Au total, 120 unités de ces tours ont été érigées à Kranji au nord-est, et 300 autres disséminées sur l’île. Elles suffisent pour récolter 2 tonnes de légumes frais, croustillants et de haute qualité par jour. La proximité entre ces fermes et les consommateurs permet non seulement de réduire considérablement le coût des fruits et légumes, mais aussi de préserver l’environnement.

Côté chiffre, on retiendra par exemple, un coût mensuel de 3 dollars en électricité et un litre d’eau par tour.

Quant à ses prochains défis : Jack Ng compte bien construire plus de 2.000 tours dans les années à venir, et vendre cette technologie à l’international : 10.000 dollars pour une tour.

L’agriculture urbaine renouvelle le paysage des grandes villes, même en France

De nombreuses initiatives voient aussi le jour dans les villes françaises, mais elle relèvent encore souvent plus de projets de petite taille, à l’échelle d’un quartier par exemple, que de dispositifs concertés, solides et adaptés à des milliers d’habitants. Les exemples sont nombreux, comme le projet d’Agricool, mais la ville de Paris semble vouloir montrer la voie en multipliant les initiatives. Lyon aussi s’est récemment lancée sur cette voie.

Entre toits cultivés, potagers partagés, containers transformés… Une agriculture aux formats nouveaux germe au coeur des villes, et s’invite même dans les logements. Et les citadins reprennent peu à peu contact avec leur nourriture en cultivant fruits et légumes chez eux : « Windowfarms » et potager de balcons reverdissent aussi la ville.

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Diplômée en Sciences Politiques, créatrice de mon entreprise et passionnée par les médias digitaux, je suis aujourd’hui mue par une motivation sans...

1 commentaire Donnez votre avis
  1. En fait, ce son les Pays-bas qui depuis très longtemp faisait déja tout pousser. A mon gout ça a pris beaucoup de temp et ça traine les pieds. En Hollande ils en son a végétalisé les plafonts, les murs indoor. Nous on se demande encore si c’est possible. Il faut aussi savoir qu’en islande il font pousser leurs bananes. Je suis moi-même horticulteur, et j’ai très largement utiliser tout types de hors-sol. Mais je voit aujourd’hui des gens qui pendant tant d’année on tout rejeter en bloc s’aquaparer ses techniques comme si cela daté de cinq ou dix ans. N’oublion pas que le potentiel est énorme, que dans quelques années la tonte sera interdite. On devrat alors instaler murs et toitures végétaliser partout!

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