Biodynamique, raisonnée… Le point sur les différentes formes d’agriculture

À priori, le concept d’agriculture est assez simple : tirer parti de la terre pour que celle-ci nous apporte de quoi manger. Mais aujourd’hui, les formes d’agriculture se multiplient : biodynamique, biologique, raisonnée, intégrée… De quoi déstabiliser le consommateur. Faisons le point avec consoGlobe.com

Rédigé par Aurore, le 24 Feb 2017, à 14 h 15 min
Biodynamique, raisonnée… Le point sur les différentes formes d’agriculture
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En crise perpétuelle depuis quelques décennies, nos modes de production agricoles sont souvent mis en cause à la fois dans leurs rapports à l’environnement et à la justice sociale.

Les différentes formes d’agriculture

Différentes formes d’agriculture font à présent parlées d’elles : des modèles plus durables et plus éthiques pour faire face aux inégalités alimentaires et à la nécessité de nourrir une population mondiale grandissante ?

Agriculture biologique : un mode de production reconnu

L’agriculture biologique est sans doute l’un des modes de production agricole les plus connus du consommateur puisqu’il est facilement reconnaissable par le logo AB.

Aujourd’hui, le Ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation, de la Pêche, de la Ruralité et de l’Aménagement du territoire définit l’agriculture biologique comme l’application de « pratiques culturales et d’élevage soucieuses du respect des équilibres naturels. Ainsi, elle (l’agriculture biologique, ndlr) exclut l’usage de produits chimiques de synthèse, des OGM et limite l’emploi d’intrants ».

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L’agriculture biologique a plusieurs intérêts. Pour l’agriculteur et pour l’environnement, ce mode de production a pour avantage de préserver la qualité des sols, la biodiversité, l’air et la qualité de l’eau.

Côté consommateur, le logo AB permet d’assurer à l’acheteur un produit de qualité pour lequel les apports de produits phytosanitaires ont été limités, et les produits chimiques proscrits.

Pour pouvoir être labellisés, les agriculteurs et producteurs de viandes ou de produits transformés doivent se plier à une réglementation et un cahier des charges très stricts. Concernant l’élevage, les animaux doivent être élevés à l’air libre, et leur alimentation doit également être bio. Les animaux élevés de façon biologique ne reçoivent pas non plus d’hormones de croissance ou encore d’antibiotiques.

Les principes de l’agriculture biologique

  • Une rotation des cultures pour une utilisation efficace des ressources du sol.
  • Une limitation très stricte imposée à l’utilisation d’engrais de synthèse, d’antibiotiques ou autres intrants.
  • Le refus des OGM (Organisme Génétiquement Modifié).
  • L’utilisation de ressources de la ferme biologique (le fumier comme engrais par exemple).
  • Un choix raisonné d’espèces animales et végétales correspondant aux conditions météorologiques locales, et résistantes aux maladies.
  • Un élevage en plein air pour les animaux, et une alimentation biologique.

L’Agriculture Biologique se veut donc être une agriculture respectueuse de la terre, de l’environnement, des produits et des animaux afin d’offrir aux consommateurs une production de qualité, saine, et non transformée ou modifiée. La filière du bio est bien contrôlée.

Rappel :

Il est préférable de consommer les produits des producteurs locaux, qu’ils soient obtenus en agriculture bio ou non, plutôt que de consommer des produits bio venant de l’autre bout de la terre : l’impact écologique de ces derniers est très mauvais malgré un bon mode de production. Pour manger responsable, il est important de réduire au maximum le chemin parcouru par les aliments qui vont finir dans notre assiette.

L’agriculture raisonnée : un mix entre respect de l’environnement et rentabilité

L’agriculture raisonnée est à ne pas confondre avec l’agriculture biologique : il s’agit de deux conceptions différentes de l’agriculture, strictement définies par l’État.

Ainsi, le ministère de l’Agriculture définit l’agriculture raisonnée comme correspondant « à des démarches globales de gestion d’exploitation qui visent au-delà du respect de la réglementation, à renforcer les impacts positifs des pratiques agricoles sur l’environnement et à en réduire les effets négatifs, sans remettre en cause la rentabilité économique des exploitations ».

Concrètement, cela signifie que si les agriculteurs adeptes de l’agriculture raisonnée intègrent la protection de l’environnement et le respect du bien-être animal dans leurs techniques de production, ils ne s’interdisent pas par exemple l’utilisation de produits chimiques à certaines périodes critiques de l’année, afin d’assurer la rentabilité de leur production.

À côté de cela, l’apport d’intrants est contrôlé, et leur impact environnemental est étudié, pour être minimisé. Les exploitations agricoles raisonnées semblent en réalité être un mélange d’agriculture biologique et d’agriculture intensive, afin de proposer des produits sains, parfaitement intégrés dans leur environnement local, sans pour autant toucher à la productivité.

Les principes généraux de l’agriculture raisonnée

En 2002, un décret officiel émis par le Ministère de l’agriculture et de la pêche définissait l’agriculture raisonnée comme la mise en pratique d’un référentiel portant « sur le respect de l’environnement, la maîtrise des risques sanitaires, la santé et la sécurité au travail et le bien-être des animaux ».

Ce référentiel exige notamment :

  • La mise en oeuvre d’un système d’enregistrement et de suivi des opérations effectuées et des produits utilisés pour les besoins des cultures et des animaux.
  • La maîtrise des intrants agricoles ainsi que des effluents et des déchets produits par l’exploitation.
  • L’usage justifié des moyens appropriés de protection des cultures et de la santé des animaux de l’exploitation.
  • L’équilibre de la fertilisation des cultures.
  • La mise en oeuvre de pratiques culturales permettant la préservation des sols et limitant les risques de pollutions.
  • La participation à une gestion économe et équilibrée des ressources en eau.
  • La prise en compte des besoins des animaux en matière d’alimentation et de bien-être.
  • La contribution de l’exploitation à la protection des paysages et de la diversité biologique.

Lire page suivante : l’agriculture intensive : la rentabilité avant tout

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Entre magazines, romans et presse générale, je suis une passionnée de l'information, qu'elle soit sérieuse ou décalée ! Consommer durable n'est pas qu'un...

13 commentaires Donnez votre avis
  1. Je cultive mon potager sans me tracasser! pas d’intrants chimiques, compost, engrais algues et c’est tout. Je ne suis pas fourré toujours à gratter dedans. Je ne bêche pas un petit coup de bineuse peu profond et hop c’est opérationnel. Je fais des récoltes record. Sur une petite surface je récolte des kilos et des kilos de tomates courgettes carrottes et une foule d’autres légumes. L’hiver, je vais chez un maraîcher vraiment bio. Je ne m’en porte pas plus mal. Je n’achète aucun plat industriel ni de saloperies charcutières. Même pas de vin, car le pinard tant vanté par nos vignerons, c’est nocif car chargé de pesticides de toutes sortes. Par contre je gueule quand je vois des ours jeté leurs déchets dans la nature, rouler rien que pour le plaisir de brûler du carburant. Et dire qu’à cause de ces crétns, on va tous payer le prix de leurs erreurs§

  2. L’agriculture raisonnée, c’est le loup déguisé en mouton pour nous vendre des saloperies nuisibles à l’environnement et à la santé! Les produits chimiques, c’est de la grosse daube! E t ceux qui les utilisent sont soit inconscients ou cyniques!

  3. Bonjour,

    merci pour l’excellent article car la synthèse n’est pas facile à faire! je suis un agriculteur raisonné en conversion vers le bio et je tiens à donner quelques précisions.

    Pour l’agriculture raisonnée, vous écrivez qu’elle produit « sans pour autant toucher à la productivité ». En fait, l’agriculteur calcule chaque intervention par rapport à un gain net. Ce calcul est complexe car il prend en compte le coût de l’intervention (pulvériser, épandre de l’engrais) et du produit (chimique, engrais). Ceci rentre en balance avec le rendement potentiel à gagner (2% par ex) et du prix du produit récolté (140€/t pour le blé).
    Donc, l’agriculture raisonnée accepte des pertes de rendement car cela réduit ses charges et donne un confort de vie (moins de temps passé dans les champs).

    je vous cite « traces de nitrates par exemple, nuisant à la biodiversité et à la santé de l’Homme ». En fait, les nitrates sont bénéfiques pour la santé, comme le sel dans les aliments, il ne faut pas en abuser. Par contre, si je trouve des nitrates dans l’eau, il y a peut-être des produits chimiques avec. La concentration en nitrate est facile à contrôler et est devenue un indicateur de l’intensification de l’agriculture. Mais ça indique juste qu’il a beaucoup plu cet hiver et que les nitrates descendent dans le sol avec l’eau. De plus, le sol produit lui-même des nitrates par la minéralisation.

    Je comprends les commentaires « tout est pollué » car l’agriculture reste au main des agriculteurs. Tous n’ont pas la même conscience du travail bien fait. C’est comme le citoyen qui trie ses déchets (plus ou moins), celui qui change de téléphone tous les 22 mois. Parfois c’est plus facile de crier sur l’agriculteur qui pulvérise son champ.

  4. Quelles Sont Les Vrais Produits D’agricoles

  5. Le bio à mon avis c’est du passer, depuis la révolution agriculture américaine et voir meme bien avant, la monté de l’agriculture intensive est à une vitesse vertigineuse pour répondre a la demande mondiale. le phénomène et le meme de celui des océans qui dégringole la terre, ainsi la désertification. On est vers la fin je pense

  6. Je suis d’accord avec Bob

  7. Même pas bio, faire de la publicité sert a embêté les gens. Moi à votre place je ne ferais pas ça. Tout est pollué ici rien à faire. Il faut mieux pas que vous faisiez ça. Arrêter !!! Je vous dit.

  8. A

  9. Nul de chez nul

  10. Bonjour
    tout à fait d’accord avec Roop pour dire qu’il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Manger bio c’est sélectionner des légumes et fruits de saison, de préférence français, éviter au maximum les emballages. Personnellement je n’achète pas bio en grande surface car il n’y a souvent que des ananas ou des pommes venus de l’autre côté de la planète en emballage doublé.
    Sur l’article comparatif des agricultures il ne faudrait pas oppposer les agricultures bio entre elles, le logo AB ne désigne pas une agriculture particulière mais le respect d’un cahier es charges qui peut être atteint de diverses façons, biodynamie ou autres. L’agroécologie et l’agroforesterie sont en effet plus systémiques que d’autres pratiques de plein champ mais s’il y a un véritable fossé profond c’est entre les agricultures « bio » et les agricultures avec intrants de synthèse. L’agriculture dite raisonnée n’est que l’application des réglementations et pas grand chose de plus, le conventionnel est bien souvent la négation de tout bon sens et après nous le déluge, l’agriculture durable est je le crains un simple slogan. Les agricultures bio sont en fait l’application de méthodes agronomiques en amélioration constante et de mieux en mieux scientifiquement démontrées, qui prennent en compte l’écologie microbienne du sol. Les agricultures raisonnée, conventionnelle voire durable sont l’art de nier le sol et de remplacer la méthode par des produits, engrais et pesticides, dont on voit les résultats désastreux à moyen et long terme. Les obstacles au développement du bio sont la difficulté technique, indéniable, et surtout la puissance du lobby agroindustriel qui influe sur la PAC, cf le récent vote européen. Que l’agrobiologie soit dotée de seulement la moitié des subventions accaparées par les plus gros céréaliers, on pourrait mieux rémunérer les paysans franchissant le pas vers le bio, et améliorer les filières. Le revenu d’une grande exploitation céréalière peut atteindre 100 000€ dont 120 000 de subventions, soit 20 000 négatifs, alors que celui d’un petite ferme bio en polyculture élevage peut faire 15000€ dont 5000 de subventions, soit 10 000 positifs. Cherchez l’erreur..

  11. Bonjour ,
    Je pense qu’il est temps d’arrêter de prendre le consommateur pour un imbécile !!
    Tout est polué , rien de bio , par contre , l’étiquette BIO rassure et fait vendre !!
    Pourquoi ne pas simplement dire : produit exempt d’ingrédients nocifs à la santé !!
    Tout est contaminé , et certaines personnes avec lesquelles j’ai eu grande discussion sur le sujet s’accordent à le dire : Tout est polué , plus rien ne peut être Bio !!
    Ce que j’aime trouver chez certains commerçants , ce sont des produits Bio dans des boites plastiques !! C’est pas beau ça ?
    Il faut revoir les copies , potasser avant d’utiliser des termes qui sont de la poudre aux yeux !!

    • J’adore les gens qui se lamentent que tout est pollué et qui en profitent pour en rajouter une couche en achetant des produits qui nécessitent l’utilisation de produits polluants qui ne feront qu’aggraver les choses. Et non, il n’y a pas de résidus de pesticides dans tous les produits bio. Les contaminations accidentelles existent et les nappes phréatiques sont bien atteintes, mais c’est justement pour cela qu’il est important d’arrêter le massacre en achetant bio (les exploitations bio étant contrôlées 1 à 2 fois par an, avec des prélèvements pour vérifier l’absence de chimie, ce qui n’est pas le cas en conventionnel).
      Concernant les emballages, de nombreuses marques bio sont très innovantes là-dessus (encres végétales, emballages biodégradables, plus gros contenants, etc.). Les AMAP favorisent aussi les circuits courts et des produits de saison. Après, c’est à vous de choisir : les entreprises répondent d’abord à la demande des consommateurs.

    • Hahahahah Quel beau discours rempli d’arguments en béton armé….

      c’est ta copie et tes « grandes discussions » qu’il faut revoir, rien ne tient debout dans ce que tu dis! « Plus rien ne peut être bio tout est pollué » Alors allons y gaiement fusillons tout ce qui reste! Crétin…

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