Sans gaspillage alimentaire, le monde mangerait à sa faim

795 millions de personnes souffrent de la faim dans le monde, alors qu’on gaspille la moitié de la production alimentaire mondiale. Un paradoxe choquant.

Rédigé par Pauline Petit, le 15 Jun 2017, à 13 h 12 min
Sans gaspillage alimentaire, le monde mangerait à sa faim
Précédent
Suivant

« Finis ton assiette, il y a tellement de petits Africains qui meurent de faim dans le monde !  » Qui n’a pas déjà entendu une telle assertion en se demandant bien quel était le rapport ? Loin de nous l’idée de faire de tels raccourcis. Les Africains qui meurent de faim ne se nourriront pas des restes de l’assiette du petit Paul. Toutefois, les chiffres de la faim dans le monde et ceux du gaspillage alimentaire peuvent être mis en parallèle pour montrer qu’il y a tout de même quelque chose qui cloche.

Lutte contre la faim : l’agriculture mondiale suffisante pour 9 milliards de bouches ?

Chaque jour, 200.000 personnes de plus ont besoin de se nourrir, et 9 milliards d’habitants sont prévus d’ici 2050. Y’aura-t-il suffisamment de production pour nourrir toute la planète ? Oui, s’il on en croit les experts de la FAO.

Pourquoi alors aujourd’hui, alors que la pression démographique est moindre, 795 millions de personnes souffrent de la faim dans le monde, soit 1 personne sur 9 ? Une question d’accès aux ressources et de géopolitique plutôt que d’agriculture, en réalité.

En 2017, la situation est critique dans quatre pays : au Yémen, au Nigeria, en Somalie et au Sud-Soudan, où la famine est déclarée. Dans ces quatre pays, 20 millions de personnes risquent de mourir de faim. En 2017. Pourquoi une telle situation est-elle encore possible ?

Pour deux raisons, expliquées dans la vidéo ci-dessus. Les conflits et l’insuffisance de l’aide au développement de l’agriculture sont les deux principales raisons au déclenchement d’une famine. Des causes humaines donc, qui peuvent être résorbées avec un peu de volonté.

La moitié de la production alimentaire est gaspillée

D’après le rapport Global Food ; Waste Not, Want Not(1)sur les 4 milliards de tonnes d’aliments produits annuellement, presque 2 milliards ne parviennent jamais dans une assiette.

gaspillage faim

Non calibrées ou un peu pourries, des tonnes de pommes finissent chaque année à la poubelle © Malachy666

Les causes sont variées. Dans les pays du Sud, il s’agit plutôt de problèmes liés au stockage et au transport des marchandises. Dans les pays du Nord, une plus grande partie de la nourriture atteint les consommateurs. Toutefois, le comportement de ceux-ci ou les standards trop élevés de la grande distribution amènent une part importante de la nourriture à la poubelle.

Le rapport montre également que le gaspillage alimentaire peut être résorbé dans sa quasi-totalité par des mesures simples : améliorer les chaînes logistiques, sensibiliser les consommateurs, changer les pratiques de consommation…

« La quantité de nourriture gaspillée et perdue dans le monde est stupéfiante, déplore Tim Fox, l’un des auteurs du rapport. C’est de la nourriture qui pourrait être utilisée pour nourrir la population croissante de la planète ainsi que ceux qui ont faim aujourd’hui. C’est également un gaspillage inutile des ressources terrestres, aquatiques et énergétiques qui ont été utilisées dans la production, la transformation et la distribution de ces aliments. »

On peut donc rapprocher sans honte gaspillage alimentaire et faim dans le monde et constater l’ampleur du gâchis. Et on peut agir chacun à son échelle pour diminuer le gaspillage alimentaire… à commencer par son frigo !

Illustration bannière : Le transport de nourriture, un facteur de famine et de gaspillage © TunedIn by Westend61

Références :
Pour vous c'est un clic, pour nous c'est beaucoup !
consoGlobe vous recommande aussi...



A la découverte du monde de demain, initiatives positives, personnalités inspirantes, nouveaux modèles économiques. Sans cesse dans les livres, sur le Net...

10 commentaires Donnez votre avis
  1. Suis très surpris de votre information selon laquelle les gobelets en carton poserait un problème au recyclage et tient à votre disposition les résultats des analyses établissant leur parfaite les processus de recyclage final(retour à la fibre) d’emballages.
    J’ajoute que l’industrie de l’emballage apporte, via REVIPAC, une garantie de recyclage final des gobelets présents dans les flux d’emballages ménagers collectés et triés.

  2. Finir le fond du plat.
    Comme si les 3 feuilles de salades restantes étaient mieux utilisées en se logeant dans un estomac plutôt que dans une poubelle. Le seul impact n’est que dans le budget du ménage et aura éventuellement des conséquence sur la digestion. Faut pas gâcher… Comme si le fait d’ingurgiter ces 3 feuilles de salades allait aider celui qui n’a rien à bouffer.

  3. Mouvements citoyens dénonçant le gaspillage alimentaire en distribuant gratuitement dans la rue les denrées jetées par les supermarchés, boulangeries, etc…
    Gras pilleurs

  4. Non, personne ne peut récupérer le gaspillage alimentaire.
    Si chaque Chinois ne laisse qu’un grain de riz dans son bol( 1 gramme), et le jette, c’est 1 300 Tonnes de riz perdues par repas. Allez vous récupérer chaque grain de riz ??
    La nourriture, c’est comme les logements. Vous construisez 100 000 logements ? 50 000 nouveaux demandeurs arrivent, ça manque de nouveau de logements. C’est sans fin, sauf par les seules solutions viables : la dénatalité et la mortalité. politiquement incorrect, mais vrai.

    • Avant de controller le nombre d’etres humains, commencons par erradiquer les chats et chiens.

    • C’est bien mon avis… avant toutes choses, laisser faire la sélection de la Nature.. Elle, elle sait réguler les populations animales.. et que sommes nous d’autres?

  5. Jean-Marie

    Une information complémentaire sur le sujet du gaspillage alimentaire :
    il s’agit de l’étude Global food losses and waste publiée par la FAO. Selon cette étude, 40% de la nourriture produite sont jetés par les commerces et les consommateurs

    Cette étude montre que le poids des aliments jetés est sensiblement le même dans les pays développés que dans les pays en voie de développement, soit respectivement 670 et 630 millions de tonnes.

    Mais fait la distinction entre les « pertes alimentaires » du « gaspillage alimentaire »

  6. L’idée du partage ne marche pas pour la nourriture et l’eau: le transport est bien trop coûteux en énergie!
    En réalité il faut absolument ariver à juguler l’explosion démographique qui handicape de façon rédhibitoire bien des pays qui voient leur niveau de vie se détériorer dramatiquement. Est-il raisonnable qu’au Niger par exemple, où sol et surtout eau manquent les femmes enfantent 7 à 8 enfants dans leur vie, enfants qui survivent pour la plupart grâce à la médecine? Est-il raisonnable que la population de l’Egypte s’accroisse de 1 million d’individus par an, alors que l’eau du Nil est totalement utilisée etc… La Tunisie a su mieux maitriser sa croissance démographique et bien que ses ressources naturelles soient limitées, les Tunisiens ont le meilleur niveau de vie d’Afrique, à un niveau très appréciable.La Chine, avecilest vrai des mesures drastiques; à réussi à stopper une croissance démographique qui devenait catastrophique. En revanche le Bangladesh atteint désormais 1000 habitants au Km2 et cela continue,avec pour conséquences outre une sous-nutrition permanente et croissante, une sensibilité croissante aux catastrophes naturelles (pluies, typhons etc…) et aux maladies épidémiques (palu, choléra,peste, etc…) Est-ce raisonnable, bien sur que non.

    • le gaspillage de nourriture est injuste

    • Evidemment que si l’on considère la logique économique capitaliste et la présence des frontières, l’idée du partage est incongrue. Mais si l’on raisonne à l’échelle des biens produits à l’échelle de la planète et des moyens dont disposent les humains aujourd’hui, il ne devrait plus y avoir de malnutrition nulle part. Et il est proprement scandaleux que l’on s’alarme sur les 300 000 morts du COVID19, et que l’on se bouche les yeux, les oreilles et le nez devant la mort annuelle de plus d’un million d’enfants de moins de 5 ans!

Moi aussi je donne mon avis