Les nouvelles boissons énergisantes naturelles, alternatives au Red Bull

Rédigé par Benjamin Delille, le 1 Dec 2015, à 10 h 20 min
Les nouvelles boissons énergisantes naturelles, alternatives au Red Bull
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Depuis une dizaine d’années, les boissons énergisantes ont le vent en poupe. Populaires aux Etats-Unis depuis le début du siècle, elles ont su s’imposer grâce à une stratégie commerciale ambitieuse et extrêmement large. C’est la marque Red Bull qui fut la pionnière dans ce domaine et qui reste de loin la plus célèbre des boissons énergisantes.

Des boissons énergisantes qui vous donnent – vraiment – des ailes

En s’imposant comme partenaire privilégié d’un grand nombre d’événements sportifs et culturels, Red Bull est devenue la boisson des sportifs en tous genres et des fêtards du monde entier. Sa puissance financière lui permet de sponsoriser les records les plus fous : en témoigne le projet « Red Bull Stratus » en 2012 au cours duquel l’autrichien Felix Baumgartner a sauté en chute libre depuis la stratosphère – soit à 39,45 km d’altitude.

Mais derrière ce succès se cache une autre réalité, celle des effets de ces boissons énergisantes chimiques sur la santé de ses consommateurs. Comme le montre une étude de l’institut national de santé public du Québec, la consommation de boissons énergisantes peut être à l’origine de troubles cardio-vasculaires à cause de leur fort taux en caféine et parfois en taurine – comme c’est le cas de Red Bull. C’est d’autant plus problématique dans un contexte sportif précise l’étude, puisque ces boissons ne favorisent pas l’effort. Au contraire, elles peuvent causer des troubles gastriques, des problèmes de réhydratation et être la source de crampes.

maté boisson énergisante

Le thé vert, énergisant, fait partie de la gastronomie asiatique où il est très présent © Natalia Klenova Shutterstock

Face à ce constat, des alternatives éco-responsables commencent à voir le jour, en France et ailleurs, depuis le début des années 2010. Ecoeurés des effets des boissons énergisantes sur la santé, de jeunes entrepreneurs se sont lancés dans l’aventure des boissons énergisantes naturelles en rentrant sur un marché où Red Bull dominait jusqu’à présent sans aucune alternative éco-responsable.

Les exemples du Matahi et du Club-Maté permettent d’offrir une solution éthique pour les consommateurs de boissons énergisantes en utilisant deux produits aux multiples vertus et venus d’autres continents : le jus de baobab et la yerba mate.

Le Club-Maté, l’alternative berlinoise pour les clubbeurs et les pros d’internet

Créé il y a plusieurs dizaines d’années en Allemagne, le Club-Maté est vendu officiellement en France depuis 2013. Ce sont Arnaud et Nicolas qui ont décidé d’importer cette boisson déjà très populaire outre-Rhin. Alors qu’il gérait un bar dans le XIe arrondissement de Paris, Nicolas a découvert le Club-Maté lors d’un voyage en Allemagne en tant que musicien. « Là-bas tout le monde en buvait et toute la démarche m’a plu. Lorsque je suis rentré en France j’ai remarqué que beaucoup de personnes peinaient à s’en procurer, car il n’existait aucun distributeur officiel. J’ai trouvé que c’était une bonne idée pour changer d’activité », raconte Nicolas.

maté boisson énergisante

Maté dans une jarre de verre © Yeko Photo Studio Shutterstock

Le Club-Maté est une boisson à base d’une feuille venue d’Amérique du Sud : la Yerba Maté. Tous les ingrédients qui la composent sont naturels. La marque se targue de n’émettre des gaz à effet de serre que lors du transport du Maté entre l’Amérique du Sud et l’Europe. Sa production est entièrement assurée par des énergies renouvelables. Elle a également mis en place un système de consignes pour ne pas gâcher les bouteilles de verre.

La distribution s’est d’abord dirigée vers le public de prédilection qui en consommait déjà : les hackers français et quelques clubbers berlinois.
Nicolas, importateur français du Club-Maté

 

« La distribution s’est d’abord dirigée vers le public de prédilection qui en consommait déjà : les hackers français et quelques clubbers berlinois soucieux de gagner de l’énergie sans se détruire la santé », précise Nicolas. Depuis la distribution s’est ouverte à d’autres milieux comme les épiceries bios ou tous les lieux qui défendent une meilleure consommation. Ce qui séduit son public grandissant, c’est l’aspect « qualitatif et responsable ».

Pour Nicolas, le Club-Maté « est une alternative naturelle à tous les types de sodas » mais « on ne se présente pas vraiment comme un concurrent de Red Bull ». En effet, pour ce qui est de la création de partenariats, les moyens de Red Bull sont considérables et sont souvent plus séduisants en termes de prix. « Avec le besoin d’argent que connaît le monde de la culture, on ne peut pas jeter la pierre aux événements qui rejoignent la marque », précise Nicolas.

club-maté boisson énergisante naturelle

Le Club-Maté n’a pas vraiment de quoi faire campagne contre Red Bull. En réalité ce sont généralement les gens eux-mêmes qui se tournent vers Club-Maté : « Beaucoup de jeunes se préoccupent de plus en plus de ce qu’ils consomment, et certains événements préfèrent mettre en avant leurs valeurs que leurs besoins de financement ».

Matahi, le redécouverte du jus de baobab

C’est en laboratoire que Raphaël Girardin et Alexandre Giora ont découvert les bienfaits du jus de baobab sur la santé. Ce fruit méconnu du grand public est très riche en antioxydants et en vitamine C. Alors qu’il était utilisé auparavant dans la médecine traditionnelle africaine, ce fruit a été longtemps oublié. C’est ainsi qu’est apparue l’idée d’en faire une boisson énergisante naturelle, pour faire connaître le fruit, mais aussi pour proposer une alternative éco-responsable aux boissons énergisantes chimiques.

Là où le Club-Maté séduit les clubbeurs, le Matahi multiplie les partenariats avec des sportifs. « On a travaillé avec des nutritionnistes et des médecins du sport qui ont montré les vertus de notre boisson pour les sportifs », explique Raphaël. Depuis, l’entreprise montpelliéraine est en partenariat avec l’équipe de France de Beach-volley, l’équipe de Rugby de Montpellier, mais aussi certains représentants de sports extrêmes qu’on pourrait croire acquis à Red Bull.

maté boisson énergisante

Yerba maté © eAlisa Shutterstock

Pour ses vertus sanitaires, le kitesurfeur Sebastien Garat ou encore le windsurfeur Julien Taboulet ont préféré se lier à Matahi plutôt qu’à Red Bull. « Red Bull c’est de la cigarette », affirme Raphaël, « ils visent un public plus jeune, alors que nous ciblons davantage des gens qui cherchent déjà des solutions pour mieux s’alimenter ».

Un nouveau marché qui n’est pas sans danger

Si ces initiatives fonctionnent, c’est bien parce que la demande d’une consommation de boisson énergisante naturelle se développe. Mais c’est aussi parce qu’elles fonctionnent avec transparence et éthique. Face à leur succès, d’autres marques tentent de percer le marché, parfois sans respecter ces principes. Nicolas de Club-Maté raconte qu’un concurrent « vendait une boisson faussement naturelle et avait établi son siège au Luxembourg pour être exonéré d’impôts ».

Il faut rester très vigilant sur la composition des boissons et également sur le mode de production de celles-ci. Quant au succès des boissons énergisantes naturelles, il pourrait bien signifier que le vent est en train de tourner.

Illustration bannière : Thé rooibos au maté © Heike Rau Shutterstock

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Passionné de voyages, Benjamin est devenu particulièrement sensible aux questions environnementales au fil de ses découvertes à l'étranger. Etudiant à...

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