La contraception masculine, enfin des alternatives

Et si la contraception, c’était aussi une affaire d’hommes ? Après les polémiques sur la pilule contraceptive, la contraception masculine se développe depuis quelques années.

Rédigé par Pauline Petit, le 23 Apr 2022, à 10 h 31 min
La contraception masculine, enfin des alternatives
Précédent
Suivant

Citez quelques moyens de contraception gérés par les hommes : le préservatif et… C’est tout ? Heureusement, il existe d’autres moyens pour les hommes de gérer leurs spermatozoïdes. Tour d’horizon des alternatives pour la contraception masculine.

Slip chauffant, vasectomie… Où en est-on de la contraception masculine ?

Très souvent, la contraception, c’est une affaire de femmes : pilule, stérilet, implant… Depuis les années 1970, la pilule règne en maîtresse dans le paysage de la contraception. Mais depuis quelques années, son mode d’action -les hormones- et ses effets secondaires potentiels font qu’elle est de plus en plus critiquée, et délaissée en tant que moyen de contraception. Et si les hommes prenaient le relais ? Les moyens de contraception pris en charge par les hommes se multiplient, et c’est tant mieux.

Maîtriser sa fertilité, une affaire d’hommes aussi

Le préservatif reste la solution n°1 pour faire barrière aux spermatozoïdes et éviter les MST. Remboursé par la Sécu, plutôt pratique pour une utilisation ponctuelle, il possède des avantages… mais aussi quelques inconvénients, notamment la gêne qu’il peut provoquer lors des rapports sexuels. Si l’on a des relations sexuelles régulières avec la même personne, on peut se détourner de la capote et choisir des moyens de contraception alternatifs.

preservatif contraception

Le préservatif, moyen de contraception masculin le plus répandu ©fongbeerredhot

Il existe plusieurs moyens qui fonctionnent sur la méthode thermique : si les testicules sont « chauffés » à une température supérieure de 2°C à la normale, le sperme ne contiendra pas de spermatozoïdes. On garde ses testicules au chaud grâce à plusieurs dispositifs : le slip chauffant, alias « boulocho » ou « remonte-couilles toulousain », un sous-vêtement imaginé par un andrologue toulousain, le Dr Mieusset. Il existe également l’andro-switch, un anneau pénien en silicone qui maintient les testicules sur le même principe.

Les avantages : une méthode économique, réversible et efficace. Les inconvénients : il faut porter le dispositif 15 heures d’affilée, et seul le Dr Mieusset assure le suivi médical du dispositif (spermatogenèse pour vérifier qu’il n’y a plus de production de spermatozoïdes).

La ville de Toulouse est pionnière en la matière, et le collectif GARCON (Groupe d’Action et de Recherche pour la Contraception) organise des ateliers de confection de slip chauffant chez ses membres, généralement dans la ville rose, mais ils se multiplient en France (garcon.link pour les dates).

Une autre méthode plus connue, mais plus décriée, c’est la vasectomie. Plus répandue en Grande-Bretagne (20 % des hommes y ont recours), elle est encore marginale en France. C’est une opération qui consiste à ligaturer les canaux déférents, qui libèrent les spermatozoïdes dans le sperme. Une opération chirurgicale légère et fiable. Elle est de préférence réservée aux hommes qui ne veulent pas d’enfants, car une opération inverse peut libérer les canaux déférents, mais elle n’est efficace que dans 50 % des cas.

La contraception hormonale, pour les hommes aussi ?

Stopper la production de spermatozoïdes peut également fonctionner en influant sur les hormones. Il existe plusieurs moyens de contraception hormonaux masculins, encore peu développés. Notamment, l’injection hebdomadaire d’un dérivé de testostérone, la pommade ou le gel à injecter (Vasalgel), qui bloquent la production de spermatozoïdes. La pilule contraceptive pour hommes en est encore à la phase d’expérimentation, mais elle pourrait être commercialisée dans quelques années. Mais on peut s’interroger : si les femmes s’en détournent, pourquoi la proposer aux hommes ?

vasectomie

La vasectomie, opération bénigne ©M-SUR

Ces méthodes basées sur la contraception hormonale sont peu développées et souffrent d’un manque d’études à leur sujet, quant aux effets secondaires et à l’efficacité. Après 4 décennies de contraception presque exclusivement féminine, il serait peut-être temps que les laboratoires s’emparent également du sujet de la contraception masculine ?

Questionner la paternité

Au-delà du simple aspect mécanique –bloquer les spermatozoïdes pour ne pas féconder l’ovule-, s’informer sur la contraception masculine, c’est aussi s’interroger plus largement sur son désir d’enfant, sa virilité, le partage des responsabilités avec sa compagne. Un enfant si je veux et quand je veux, le slogan des féministes dans les années 70, fonctionne également pour les hommes, et s’assurer une contraception, c’est maîtriser son désir d’enfant.

Dans les ateliers couture organisés par le GARCON, il n’est pas rare de discuter de ces sujets, et permet de déconstruire certaines visions autour du fait d’avoir un enfant ou non, et du rôle de l’homme et de la femme dans la grossesse et la parentalité. Des moments bénéfiques, même si vous ne souhaitez pas avoir votre propre « remonte-couilles toulousain » !

Illustration bannière : Spermatozoïdes, contraception masculine ©olliulli
Pour vous c'est un clic, pour nous c'est beaucoup !
consoGlobe vous recommande aussi...



A la découverte du monde de demain, initiatives positives, personnalités inspirantes, nouveaux modèles économiques. Sans cesse dans les livres, sur le Net...

Aucun commentaire, soyez le premier à réagir ! Donnez votre avis

Moi aussi je donne mon avis