Quand les plantes ont la forme des objets qu’elles soignent

Rédigé par Annabelle Kiéma, le 3 Jun 2014, à 14 h 47 min
Quand les plantes ont la forme des objets qu’elles soignent
Précédent
Suivant

La théorie des signatures, les semblables soignent les semblables

La Théorie des signatures repose sur l’observation des plantes médicinales. Très répandue de l’Antiquité jusqu’au XVIIIème siècle en Europe, elle postule que la forme ou l’aspect d’une plante se rapproche de ses propriétés thérapeutiques. Une plante jaune par exemple était pressentie comme efficace sur l’action du foie. C’est le principe similia similibus curantur c’est-à-dire que les semblables soignent les semblables.

Des ressemblances troublantes

Nous avons tous déjà fait le parallèle entre la forme d’une noix et celle du cerveau n’est-ce pas ?

noix-fruits-secs-03

En effet, sous la coque, la noix formée de deux parties présente des circonvolutions. Difficile de ne pas faire le rapprochement avec les deux hémisphères du cerveau.

Et justement, des études scientifiques montrent que la noix est l’un des fruits les plus riches en hydroxy-5-tryptamine qui se transforme en sérotonine, la fameuse hormone du bonheur. Ce neurotransmetteur est indispensable au fonctionnement du système nerveux central ainsi qu’à de nombreuses fonctions cérébrales. Il joue en effet un rôle essentiel dans la régulation de l’humeur, de l’anxiété, de l’appétit et du sommeil. La noix contient aussi du phosphore et du magnésium, qui favorisent une bonne activité du cerveau.

C’est sur ce type d’observations que les médecins, herboristes, alchimistes et botanistes du XVI et XVIIème siècle, Paracelse en tête, ont fondé leur théorie des signatures.

Il y aurait donc une analogie entre la plante et la maladie ou la partie du corps qu’elle doit soigner.

Quelques exemples

Pulmonaria officinalis, la pulmonaire officinale était utilisée pour le traitement des affections respiratoire à cause de la ressemblance de ses feuilles avec des alvéoles pulmonaires.

Pulmonaria officinalis CC : Joan Simon

Pulmonaria officinalis CC : Joan Simon

On pensait que la couleur rouge de Sanguisorba officinalis, la pimprenelle, était due à sa capacité d’absorber le sang, d’où son nom. Elle a en fait des propriétés hémostatiques qui sont dues à la présence d’une concentration élevée de tanins dans les racines

Hepatica nobilis, l’hépatique à trois lobes était utilisée pour le traitement des affections du foie. Ses feuilles au-dessous rougeâtre présentent trois lobes, semblables à ceux du foie.

Echium vulgare, la vipérine commune, était réputée guérir les morsures de serpent, à cause de la ressemblance de la fleur avec la tête de l’animal.

Echium vulgare CC : Jeffdelonge

Echium vulgare CC : Jeffdelonge

Les plantes pubescentes c’est-à-dire présentant des poils fins, étaient recommandées pour traiter la calvitie.

La tige de prêle rappelle la colonne vertébrale et est donc considérée comme efficace pour le mal de dos.

Les grains de café ressemblent aux deux hémisphères du cerveau. Ils permettraient une action stimulante psychique et physique.

Le ginseng ressemblant à un corps se terminant par un phallus est considéré comme étant un aphrodisiaque puissant.

je-suis-un-brocoli

Chez certains, la ressemblance est frappante ;-)

Une théorie raillée par la médecine moderne

Cette théorie paraissant plus que farfelue pour la médecine moderne est pourtant à la base de nombreuses médecines dans des cultures pourtant très différentes. Elle a sûrement eu un rôle important dans la connaissance actuelle des vertus des plantes. D’ailleurs, au vu des centaines de milliers de sortes de plantes qui existent, comment a-t-on pu en découvrir les vertus thérapeutiques ?

Plantes sauvages

fleche-nota-beneL’observation des animaux a certainement été d’un grand secours pour l’apprentissage des plantes. Les animaux, d’instinct, sont poussés vers les plantes qui vont guérir leurs blessures, et même prévenir des maladies. Les chimpanzés par exemple reconnaissent et utilisent certaines plantes pour soigner leurs parasites.

Mais la théorie des signatures ne doit pas se contenter de rapprocher la forme d’une plante à la forme d’un organe. Selon Marc Lachèvre, botaniste et producteur de plantes médicinales, l’homme de sciences s’est trop éloigné de la nature. Les savants des siècles passés ont systématisé la notion de signatures en établissant des « tableaux de rapprochement de formes qui confinent au charlatanisme » perdant ainsi toute intelligence de la Nature.

Il explique que selon le principe de natura naturans (la nature dans son acte de création), un même processus peut s’incarner dans des règnes différents et donner des formes identiques. Ceci expliquerait qu’une forme spécifique existe aussi bien dans le règne végétal que dans le règne animal.

Ainsi, il serait envisageable qu’une relation puisse exister entre des organismes ou des organes différents, non pas parce qu’ils se ressemblent physiquement mais plutôt parce qu’ils sont issus chacun d’un même processus.

De la même manière, deux processus différents peuvent s’incarner en des formes identiques dans des organismes différents… Et c’est là que ça se complique !

La médecine est donc tout un art et les découvertes d’hier sont à redécouvrir aujourd’hui.

 

Sur les médecines douces et les plantes :

Sources complémentaires : Wikipedia, Biocontact, n°198, janvier 2010. La théorie des signatures, par Marc Lachèvre

Pour vous c'est un clic, pour nous c'est beaucoup !
consoGlobe vous recommande aussi...



Je fais partie de ce qu’on appelle désormais les « slasheurs » : je suis rédactrice / sophrologue / et j’enseigne le français comme langue...

2 commentaires Donnez votre avis
  1. Excellent !!! merci !

  2. c’est passionnant ! cela mérite d’être étudié et prouve que l’univers forme un tout connecté.

Moi aussi je donne mon avis