L’enquête choc sur l’abattage de bovins et ovins français à l’export

La lutte contre la maltraitance animale a encore du pain sur la planche. En témoigne une enquête choc sur les conditions d’exportation et d’abattages des bovins et ovins européens vers les pays de la Méditerranée.

Rédigé par Audrey Lallement, le 30 Nov 2019, à 13 h 00 min
L’enquête choc sur l’abattage de bovins et ovins français à l’export
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Alors que le 24 novembre dernier, plus de 14.500 moutons ont péri coincés dans les cales d’un bateau qui a fait naufrage à quelques encablures des côtes roumaines, le débat sur le transport des animaux est une fois de plus relancé. Certes, ces animaux voguaient vers une mort certaine même avant d’être emportés vers le fond de la Mer Noire… Ils étaient destinés à l’Arabie Saoudite pour y être abattus selon le rite islamique. L’année dernière, l’Europe a exporté 3 millions de bovins et d’ovins sur pied vers des pays de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Une activité très lucrative où les animaux sont transportés et abattus dans des conditions atroces.

Des animaux abattus dans des conditions atroces

Insoutenable. Tel est le mot qui vient à l’esprit après avoir vu les images de l’enquête réalisée par l’organisation Animals international et relayée par l’association Welfarm. Ce document dénonce les conditions d’exportation des bovins et ovins français vers l’Afrique du Nord ainsi que leurs conditions d’abattage généralement liées à la pratique religieuse.

Tirés par les orbites oculaires, ligotés avec des cordes, suspendus par les pattes, égorgés en pleine conscience… Voici le sort que subissent, tous les ans, plus de 80.000 bovins et ovins transportés de la France vers l’Afrique du Nord (Maroc, Tunisie, Algérie), le Moyen-Orient (Liban et Israël) et les pays du Golfe.

Ces pays importateurs du Moyen-Orient ne peuvent pas développer d’élevage faute de ressources en eau, et privilégient l’importation d’animaux vivants afin de pouvoir contrôler l’abattage.

ATTENTION, certaines images peuvent heurter la sensibilité des plus jeunes ainsi que des personnes non averties.

Des conditions de transport très difficiles

Pour les animaux, le calvaire commence en France, dès leur arrivée au port de Sète. Après avoir attendu pendant de longues heures, entassés dans un hangar où la chaleur peut vite devenir insoutenable, les animaux sont embarqués par milliers sur des « bateaux-poubelles ». Une seule destination, l’enfer ou plus exactement l’abattoir.

Une maltraitance qui est, hélas, monnaie courante. Troisième producteur européen d’ovins et de bovins, la Roumanie exporte près de 70.000 moutons vers les pays de la Méditerranée. Les conditions de transport sont tout aussi atroces qu’en France, malgré l’avertissement du Parlement européen en juillet 2019 qui a appelé le pays à remédier à ces « insuffisances ».

Un commerce très lucratif

L’exportation des animaux européens vers les pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient est extrêmement lucrative. « L’Europe a exporté 3 millions de bovins et d’ovins sur pied vers les pays tiers, l’an dernier, pour une valeur de 3 milliards de dollars, trois fois plus qu’en 2000 » rapportent nos confrères de RFI (1).

La pétition de l’association Welfarm – STOP À L’EXPORTATION D’ANIMAUX VIVANTSici.

Cependant, « la préoccupation croissante en Occident pour le bien-être animal pourrait bien donner un coup de frein à ce commerce florissant, s’il ne parvient pas à se réformer très vite », estiment nos confrères. À ce titre, les actions se multiplient. Ainsi, la Fondation 30 Millions d’Amis a interpellé le ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, pour suspendre le transport des animaux vivants pendant la canicule.

Illustration bannière : Des bovins exportés par la France abattus dans des conditions atroces © Photoagriculture Shutterstock
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