En France, la pilule reste le moyen de contraception le plus utilisé (4 femmes sur 10 prennent la pilule). Toutefois, si elle reste massivement prescrite, elle peut ne pas convenir à tout le monde. Il est possible de revenir à une contraception naturelle en observant ses symptômes menstruels. Une méthode qui a ses avantages et ses inconvénients.
Les méthodes de contraception naturelle
En termes de contraception, il existe des méthodes irréversibles (vasectomie, ligature des trompes) et réversibles, adaptées pour les couples qui souhaitent un jour avoir des enfants.
Parmi les méthodes de contraception réversibles, on compte bien sûr la pilule contraceptive, le préservatif, le stérilet (hormonal ou au cuivre), les spermicides, l’implant, les méthodes de contraception naturelles… Il existe des moyens de contraception naturelle masculins (méthode thermique) et féminins.
Les méthodes d’observation du cycle
Lorsqu’elles ne prennent aucun moyen de contraception, les femmes peuvent observer leur cycle menstruel. Il peut s’agir d’un moyen de contraception sans hormones, naturel, non infaillible toutefois.
Petit rappel : basiquement, un cycle féminin dure environ 28 jours ; les règles durent entre 3 et 5 jours ; en milieu de cycle, arrive l’ovulation. C’est le moment où l’on a le plus de risques de tomber enceinte si un spermatozoïde rencontre un ovule.
La prise de température permet de déterminer le moment de l’ovulation ©Pepermpron
Ainsi, pour éviter de tomber enceinte, le principe des méthodes d’observation du cycle est d’éviter d’avoir des rapports sexuels, ou d’utiliser un moyen de contraception mécanique, pendant la période de l’ovulation. Au contraire, si l’on souhaite tomber enceinte, on peut favoriser les rapports sexuels à ce moment-là. Étant donné que les spermatozoïdes ont une durée de vie de 3 à 5 jours, on évite les rapports sexuels 3 jours avant l’ovulation.
Il existe plusieurs méthodes d’observation du cycle : la méthode des jours fixes (on s’aide d’un calendrier), la méthode des deux jours, la méthode de l’ovulation Billings, la méthode symptothermique (aussi appelé Sensiplan). Toutes ces méthodes se basent sur l’observation des symptômes du corps féminin.
En effet, pendant l’ovulation, le corps change : la température moyenne est légèrement plus faible (36,7°C) ; la glaire cervicale (qui tapisse la paroi du vagin) devient plus épaisse et moins translucide ; le col de l’utérus devient plus haut et moins dur. L’observation de l’ensemble de ces symptômes s’appelle la symptothermie.
La symptothermie, méthode de contraception naturelle… mais non infaillible
Afin d’éviter de tomber enceinte avec la symptothermie, il est essentiel de bien connaître son corps et de l’observer pendant quelque temps. On peut être accompagnés par un professionnel : sage-femme, gynécologue ou spécialiste des méthodes d’observation du cycle.
Il existe également des applications spécifiques pour pratiquer la symptothermie : Moonly, Kindara, Ladycycle… On peut également s’aider d’applications de suivi du cycle féminin : Clue, Flo… On peut également utiliser un bon vieux calendrier papier et noter le jour de ses règles, ses symptômes, sa température corporelle.
Avec la symptothermie, on apprend à contrôler sa glaire cervicale ©GBALLGIGGSPHOTO
Que l’on s’aide de ces applis ou que l’on se base sur la seule observation de son cycle, cette méthode n’est pas infaillible. Elle est réservée aux femmes qui peuvent « courir le risque » de tomber enceintes : qui peuvent donc avoir accès à l’avortement ou qui peuvent garder l’enfant si un ovule vient à être fécondé. En effet, les cycles peuvent être plus ou moins longs, les ovules ou les spermatozoïdes avoir une durée de vie particulièrement longue…
La méthode symptothermique, et les méthodes d’observation du cycle en général, sont déconseillées s’il s’agit des premières règles, si l’on vient d’accoucher ou que l’on vient d’arrêter une contraception hormonale, car à ce moment-là, les cycles menstruels ne sont pas fixés et peuvent durer bien moins, ou bien plus, de 28 jours, et l’ovulation peut advenir un peu n’importe quand.
Il est aussi important de rappeler que les méthodes de contraception naturelle ne protègent pas des MST (maladies sexuellement transmissibles) : on peut y avoir recours si l’on a un partenaire unique et stable, depuis plus de trois mois. Si l’on a des partenaires multiples, ou que son partenaire n’est pas digne de confiance, le seul moyen d’éviter les MST reste le préservatif !
Illustration bannière : symptothermie et contraception naturelle © Inspiration GP
