La chute du régime : pourquoi cette faim de régime ?

Rédigé par Catherine Grangeard, le 13 Dec 2012, à 16 h 02 min
La chute du régime : pourquoi cette faim de régime ?
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Un remède pire que le mal

Le starter qu’est le régime, pour beaucoup dans une énième résolution d’adopter des règles de vie plus équilibrée, est envisagé comme un mal nécessaire. Les pathologies de l’excès s’entendent bien dans les deux sens : se priver, c’est pareil que laisser faire… C’est le passage du tout et du rien, du tout au rien. C’est le même principe qui guide les deux temps.

Le régime est préféré à un mode de vie stable et modéré. Il est toujours conçu comme temporaire, plus ou moins long, mais il n’est pas définitif. Ce qui est à vie, c’est l’hygiène de vie, raisonnable, renoncer aux excès et s’accorder d’éventuels rares écarts, mesurés et rééquilibrés rapidement. Ce qui  parait insurmontable. Le principe de réalité est désarticulé d’avec le principe de plaisir.

La solution devient le problème

Cela pourrait être une définition du symptôme, d’ailleurs ; ce qui a été mis en place pour se protéger cause à son tour le danger.

Prenons un exemple. Une petite douceur, un gâteau, du chocolat, quelque chose pour compenser une sale journée, une contrariété, c’est la solution pour se faire du bien, se protéger. La satisfaction immédiate récompense un sujet mis à mal. La répétition intervient et les kilos s’accumulent. Voilà comment  une solution simple devient un problème.

La vulnérabilité de fond sous-jacente est ignorée et s’aggrave à chaque « mise au régime ». Aucun régime ne pose d’emblée des questions psychiques.

Il apporte un mode d’emploi à suivre.

Il y a une sorte de « mise sous tutelle » qui infantilise et aggrave un narcissisme fragile. C’est une régression où il est question de suivre quelqu’un d’autre et non de se fier à ses sensations de faim personnelle, interne. La personne ne s’accorde plus confiance, en ce domaine.

Et elle ne s’interroge pas, pas assez, pas encore… sur les raisons bien enfouies sur lesquelles son rapport à la nourriture, à son corps,… raisons sur lesquelles, elle bâtit les recours à ses régimes, parfois draconiens.

Puisqu’on ne peut pas arrêter de se nourrir, comment dominer l’intensité de l’exigence pulsionnelle ? Il est compliqué de doser un recours pour qui a un problème de mesure ! Comme une pensée magique, règne l’envie que ce soit simple. Comme tout régime le suggère : il suffit de faire ceci, de supprimer cela, il suffit de le suivre à la règle, de s’y plier, … et le tour est joué.

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Catherine est psychologue et psychanalyste, membre de réseaux de prise en charge de personnes obèses, enfants adolescents et par ailleurs est attachée à...

7 commentaires Donnez votre avis
  1. Selon moi, l’activité physique est la plus à même de nous faire perdre du poids. On peut manger steak frite tous les jours et ne rien prendre parcequ’on fait un footing régulier !
    Bon avec cette méthode, on aura des carences c’est clair mais d’après moi, il faut faire du sport et manger raisonnablement en se faisant plaisir en associant systématiquement légumes-féculents-protéines

  2. Déjà, limiter au max les sucres raffinés ; et puis ne pas accompagner de pain des plats comprenant des pâtes, pomme de terre (frites), riz ou autre céréales…

    Le problème n’est pas la graisse mais le sucre !

  3. Pour ma part, j’ai perdu 10 kg en rééquilibrant mes repas : 1 entrée + 1 plat + 1 dessert. Avant, je ne faisais qu’un plat unique et je me resservais (1 voire 2 fois). Le fait de manger mon entrée m’oblige à manger moins vite. Cela fait maintenant 15 mois et je suis stabilisée. Je ne sais pas au bout de combien de temps il faut considérer que c’est gagné. J’ai encore parfois des « pulsions », quand autour de moins, tous mangent chocolat ou bonbons. Le problème est : quand je commence, je ne sais pas m’arrêter… pour ça, j’aimerais une solution, un conseil…
    Autre chose : quelques séances de sport dans la semaine (avant sur Direct 8, il y avait Gym Direct, heureusement que j’ai quelques enregistrements), qui me permettent de me raffermir aussi. Et voilà !

  4. oui tout à fait et quand on voit que les gens sont prêts à croire n’importe quoi (comme Dukan, duc…) on se dit qu’il faut diffuser une parole plus raisonnable. Merci consoglobe

  5. Mon jules et moi avons fait régime pendant 2 mois et demi: basses calories,,très peu de graisses et d’hydrates de carbone. Cependant, nous nous sommes permis des écarts,un pot le vendredi et un peu de vin le soir. Maintenant, nous faisons encore attention,mais nous revenons plus ou moins à la normale car nous partons en vacances. Il a perdu 10 kgs et moi 6(j’avais moins à perdre que lui) mais nous sommes encore en léger surpoids. Je tiens à dire que nous n’avons pas souffert car il est possible de manger léger et bon. Il est vrai aussi que ça fait plaisir de se « surpasser » un peu…Salut à tous

  6. Diététicienne en cabinet libéral depuis 12 ans, je constate au quotidien les dégâts physiologiques et psychologiques des régimes FARFELUS auprès des patients. Le miracle n’existe pas. Arrêtons le massacre, et Apprenons à remanger correctement pour se faire du bien au corps. Quand le corps va bien, la tête va bien.
    A. THOMAS- ESCOURBIAC
    MAntes la jolie

    • Je suppose que c’est ce que nous avons fait sans se préoccuper des gourous de la diététique.

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