CBD : que dit la science ?

Depuis quelques années, le terme « CBD » fait couler beaucoup d’encre. Toutefois, les informations sur ce sujet sont très variées. On vous dit tout.

Rédigé par consoGlobe, le 12 Nov 2021, à 13 h 00 min
CBD : que dit la science ?
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Si vous vous intéressez à cette molécule et à son fonctionnement, nous vous proposons de découvrir ce qu’est réellement le CBD, le cadre légal qui l’entoure, ainsi que les principales informations scientifiques qu’il faut retenir à ce sujet.

Définition et cadre légal

Le CBD ou molécule du cannabidiol fut formellement identifié en 1963, et est extrait de la plante de cannabis sativa, une variété de chanvre. C’est le deuxième phytocannabinoïde le plus connu après le THC (delta-9-tetrahydrocannabinol), une autre molécule qu’on retrouve dans la plante de cannabis, et qui est connue pour ses effets psychotropes. Il existe trois types de CBD à savoir :

  • le CBD à spectre complet qui est extrait de la plante entière (racines, tiges, fleurs, feuilles, graines, etc.) et contient non seulement du cannabidiol, mais aussi d’autres cannabinoïdes ;
  • le CBD à large spectre qui est obtenu avec la plante entière, mais qui après extraction, subit une opération durant laquelle le composé THC est éliminé ;
  • l’isolat de CBD obtenu à base d’une seule partie de la plante qui offre un CBD pur.

À ce jour, il semble qu’il y aurait plus d’une centaine de principes actifs différents dans cette plante, en plus du CBD, et tous ne sont pas encore connus. C’est la raison pour laquelle des recherches sont toujours en cours pour en savoir plus.

CBD synthétique

Le CBD peut aussi être obtenu par synthèse de produits chimiques. En effet, les chimistes arrivent à recréer dans leurs laboratoires la substance organique du CBD à l’aide de molécules de synthèse. Contrairement au CBD naturel, le CBD synthétique est moins cher à produire, mais est aussi préservé par exemple des pesticides et autres contaminants du sol qui peuvent se retrouver dans les extraits de CBD naturel.

Cadre légal

En France comme dans l’Union européenne, la culture du chanvre est autorisée, de même que la vente et la consommation du CBD. Le récent arrêt Kanavape rendu par la Cour de justice de l’Union européenne a permis de confirmer la légalité du CBD et de ses produits dérivés. Toutefois en France les produits CBD doivent obligatoirement avoir un taux de THC inférieur ou égal à 0,2 %. Par ailleurs, il est interdit de faire la promotion du cannabis et de vendre de tels produits à des mineurs.

CBD cannabidiol

© Tinnakorn jorruang

Modes d’extraction du CBD

Il existe trois grandes méthodes d’extraction du CBD.

L’extraction au CO2 supercritique ou sous-critique

Scientifiquement, c’est la technique la plus sûre et la plus efficace. Encore appelée extraction supercritique ou sous-critique, cette méthode a commencé à être utilisée dans les années 70. Elle nécessite des équipements spécifiques et consiste à faire chauffer le CO2 jusqu’à une température supérieure à 31 °C tout en élevant la pression au-delà de 74 bars.

Le dioxyde de carbone se retrouve dans un état mi-liquide et devient ainsi un solvant neutre, non polluant et non toxique. Les molécules de CBD obtenues par ce procédé sont de haute qualité.

L’extraction par solvants

Le processus d’extraction par solvant se fait avec :

  • l’éthanol ;
  • l’alcool isopropylique ;
  • le butane ;
  • le propane ; l’hexane, etc.

Ici, la plante est trempée dans le solvant pendant une durée qui varie en fonction du solvant utilisé. Le liquide obtenu est ensuite chauffé jusqu’à complète évaporation pour ne laisser que les cannabinoïdes qui sont recueillis.

Cette technique, bien que peu coûteuse, comporte beaucoup de risques. Les solvants évoqués ici sont en effet des substances hautement inflammables. Ils doivent donc être manipulés avec beaucoup de prudence, dans des espaces bien aménagés.

Par ailleurs, il est fréquent que certaines molécules de CBD soient détériorées par le processus, qui est susceptible de laisser des résidus chimiques dans le produit fini.

L’extraction par huile

Outre l’huile de chanvre, l’huile de sésame et l’huile d’olive peuvent être utilisées pour l’extraction du CBD. Cette technique est naturelle et rapide. En effet, il faut d’abord faire chauffer l’huile qui est ensuite chauffée à travers la plante écrasée pour réaliser l’extraction de cannabidiol.

L’inconvénient de cette démarche est que certains cannabinoïdes peuvent être altérés. En outre, le produit obtenu par ce procédé dispose d’une durée de vie limitée.

Le CBD et le système endocannabinoïde

Le scientifique israélien Raphaël Mechoulam connu pour ses recherches poussées sur le cannabis a réussi à identifier que le corps humain produit ses propres cannabinoïdes dans le système endocannabinoïde. Situé dans le cerveau, ce dernier aurait une influence sur un certain nombre de sensations cognitives.

Ainsi, lorsque du CBD est introduit dans l’organisme, ses molécules vont se lier aux récepteurs CB1 et CB2 de ce système. Ensuite, elles vont remodeler l’action des substances endocannabinoïdes produites naturellement par le cerveau. Le CBD bloque l’action d’une enzyme qui régule la concentration d’anandamide, un neurotransmetteur connu pour provoquer l’euphorie. De ce fait, la quantité d’anandamide augmente, favorisant la réponse endocannabinoïde innée du corps. Le CBD s’oppose également à l’action du THC sur les récepteurs endocannabinoïdes, contrant ainsi les effets psychoactifs de la molécule ainsi que ses effets secondaires néfastes.

 

 

Illustration bannière : Le cannabidiol, plus couramment appelé CBD © Anan Kaewkhammul
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