Riz : attention aux résidus de pesticides et autres contaminants

Une enquête commanditée par le magazine « 60 millions de consommateurs » sur 40 échantillons de riz révèle des différences marquées dans la présence de pesticides et d’autres contaminants. Ce constat souligne l’importance de la provenance et du mode de culture de cette céréale essentielle.

Rédigé par Anton Kunin, le 27 Jan 2024, à 11 h 00 min
Riz : attention aux résidus de pesticides et autres contaminants
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Du riz basmati au riz de Camargue, les résultats varient grandement, posant des questions environnementales et sanitaires majeures pour les consommateurs.

Le riz, une denrée qui n’est pas libre de résidus chimiques

Le riz, céréale la plus consommée au monde, présente des enjeux environnementaux considérables. Nécessitant d’importantes quantités d’eau pour sa culture et contribuant à l’émission de méthane, sa production soulève des questions écologiques urgentes. En France, la consommation annuelle par personne est d’environ 6 kg, dominée par trois grandes marques et majoritairement importée d’Italie, du Cambodge, de Thaïlande, du Pakistan et du Myanmar. Le riz de Camargue, malgré sa faible part dans le marché, gagne en popularité grâce à son label IGP (Indication Géographique Protégée).

L’usage intensif de pesticides dans la culture conventionnelle du riz est une source majeure de préoccupation. Ces produits chimiques, nécessaires pour lutter contre les ravageurs et les champignons, posent un risque pour la santé humaine et l’environnement. Une enquête commanditée par le magazine « 60 millions de consommateurs » sur des échantillons de riz bio et conventionnel révèle une présence alarmante de résidus chimiques, en particulier dans les produits à bas prix.

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Riz : la présence de certaines substances chimiques inquiète

Cette analyse menée sur 40 références de riz a détecté des résidus de pesticides dans plus d’un tiers des produits, avec neuf substances chimiques différentes identifiées. Bien que ces niveaux ne dépassent pas les limites réglementaires européennes, la présence du butoxyde de pipéronyle inquiète dans la mesure où aucune valeur LMR (limite maximale de résidus) ne lui est fixée dans la réglementation. Les riz basmati non bio sont particulièrement touchés, reflétant une tendance à une riziculture plus intensive en Inde.

Des substances préoccupantes comme le tébuconazole et la cyperméthrine ont été trouvées dans plusieurs échantillons. Ces produits sont classés CMR (cancérogènes, mutagènes, et toxiques pour la reproduction) par l’Agence de sécurité sanitaire française (Anses) et l’Agence européenne des produits chimiques (Echa). En outre, l’isoprothiolane, trouvé dans trois produits, a un statut étrange en Europe : bien qu’interdit d’usage sur notre continent, ses résidus sont néanmoins tolérés dans des produits importés. Les fiches sur chaque marque de riz seront publiées dans le numéro de février 2024 de « 60 millions de consommateurs ».

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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

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