Oeufs plein air : quelles avancées ?

En dépit d’avancées encourageantes, la fin de la production des oeufs en cages peine à se profiler, pour des raisons liées à une forte concentration de la filière et à des contraintes financières du côté des éleveurs.

Rédigé par Émilia Capitaine, le 18 Jun 2017, à 11 h 00 min
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Si de plus en plus de grandes surfaces, de restaurateurs et de chaînes d’hôtels ont pris l’engagement de ne plus vendre ou servir des oeufs issus de poules élevées en cage, les productions bio et en plein air demeurent largement minoritaires. Plusieurs facteurs financiers et organisationnels freinent l’amélioration des conditions d’élevage des poules.

Vers la fin des oeufs en cage

Sous la pression des associations de défense des animaux et de l’environnement, de plus en plus d’industriels s’engagent à ne plus vendre dans leurs rayons d’oeufs issus de poules élevées en cages. Monoprix ne vend plus d’oeufs de poules élevées en cage depuis avril 2016 ; Carrefour compte faire de même pour les oeufs de sa marque d’ici 2020, et pour les autres oeufs dans ses rayons d’ici 2025 ; Leclerc et Intermarché ont également opté pour 2025 ; Auchan pour 2022 ; tandis que toutes les enseignes Casino (Casino, Franprix, Leader Price et Lidl) se sont fixé l’objectif de 2020. Une tendance qui est également suivie dans la restauration et l’hôtellerie : McDonalds, Ikea, Subway, Marriott International, Hôtels Hilton, Hyatt Hotels et Accord se sont tous engagés à bannir les oeufs de poules élevées en cages.

poules batterie

Des poules en cage © Jariya_May

Mais cet engagement est-il suffisant ? Pas vraiment, car même si les poules ne sont pas enfermées dans des cages, elles n’évoluent pas forcément en plein air. En effet, les entreprises précédemment citées ont indiqué qu’elles n’utiliseraient plus d’oeufs issues de poules élevées en cage (ce qui correspond au code 3 sur l’oeuf). Mais elles peuvent opter pour des oeufs au sol issus de poules élevées dans des poulaillers fermés sans accès à l’extérieur (code 2). Or, l’idéal serait que les industriels privilégient en priorité les oeufs plein air (code 1) ou bio (code 0), qui offrent de meilleures garanties de qualité et de bien-être pour l’animal.

Par ailleurs, en France, seuls 46 % des oeufs consommés par les particuliers sont sous leur forme classique (on parle d’oeufs coquilles), 14 % le sont par la restauration hors domicile et 40 % sous forme d’ovoproduits, ce qui correspond à des oeufs prêts à utilisation souvent destinés à l’agroalimentaire et à la restauration. Or, pour ces ovoproduits, qui représentent une part non négligeable du marché de l’oeuf, les pressions sont moins fortes et les avancées vers une meilleure prise en compte des conditions d’élevage des poules plus tardives.

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