Guide d’achat des poissons : la truite

Parce que la consommation de certaines espèces peut avoir des conséquences sur la biodiversité, consoGlobe vous propose un guide des poissons. Découvrez tout ce qu’il faut savoir sur la truite.

Rédigé par Annabelle Kiéma, le 12 Oct 2017, à 15 h 07 min
Guide d’achat des poissons : la truite
Précédent
Suivant

La truite arc en ciel, espèce la plus courante

La truite arc-en-ciel est l’espèce la plus courante sur les étals de poissonniers. Celle-ci est domestiquée depuis la fin du XIXe siècle. Elle est originaire des États-Unis, mais c’est bien la France qui est le premier pays producteur de truites arc-en-ciel.

La production atteint les 28.000 tonnes à l’année : elle décroît du fait que la consommation de truites entières est en net recul sur les dix dernières années, compensée par les importations de saumon norvégien ou la production nationale de truite de grande taille pouvant être vendues en darnes, filets ou produits fumés, selon l’organisation des Nations Unies pour l’agriculture (FAO).

Ce n’est bien sûr pas sans conséquence. L’introduction de l’espèce arc-en-ciel venu des États-Unis dans le biotope européen a un impact négatif sur la faune. En outre, la truite arc-en-ciel est entrée en concurrence alimentaire avec la truite fario dont les stocks se sont très fortement amenuisés.

Les caractéristiques de la truite arc-en-ciel

Adulte, le poisson mesure en moyenne 20 à 30 cm et jusqu’à 70 cm. Son poids peut atteindre les 6 à 8 kg. Son dos gris-vert argenté, sa robe ponctuée de nombreux petits points noirs et sa ligne latérale surmontée d’une bande pourpre à reflets irisés lui ont valu le nom d’arc-en-ciel.

truite arc-en-ciel

La truite arc-en-ciel © feathercollector

Cette truite a une durée de vie d’une dizaine d’années (parfois jusqu’à 15).

Truite arc-en-ciel : un poisson d’élevage

La truite arc-en-ciel est l’espèce de salmonidés d’eau douce la plus élevée ce qui fait d’elle un poisson à consommer largement.

Elle représente 95 % du tonnage produit. Elle s’est particulièrement bien adaptée à l’élevage : facile à faire pondre et à croissance est rapide. Il faut environ un an pour que la truite d’élevage atteigne le poids de 250 g et deux ans pour atteindre 2 kg.

Les femelles sont capables de produire jusqu’à 2.000 oeufs/kg de leur poids. Elles pondent une seule fois, au printemps (de janvier à mai). Cependant, la truite arc-en-ciel ne peut pas se reproduire naturellement dans les systèmes d’élevage ; il s’agit là de ponte artificielle. La laitance des mâles et les oeufs des femelles sont prélevés afin de procéder à une fécondation contrôlée.

Si à l’état sauvage, ces truites se nourrissent de vers et d’autres poissons, en captivité, l’alimentation est très contrôlée et diffère selon le stade de croissance du poisson. Les truites sont nourries de farines et huiles de poissons, de produits végétaux issus de l’agriculture (farine de blé, soja), de minéraux et de vitamines. L’alimentation est soumise à contrôle vétérinaire.

Le marché salmonicole

Selon le recensement Agreste, il existait en 2007 482 sites salmonicoles en France répartis entre 365 entreprises de petite taille. 73 % de la production sont destinés à la consommation, les 27 % restant sont dédiés au repeuplement des rivières, à la pêche loisir et aux entreprises de négoce. Malgré une forte demande, le marché français de la salmoniculture régresse et a reculé de 20 % en volume sur la dernière décennie.

La truite est majoritairement commercialisée en grandes ou moyennes surfaces.

La plupart des sites d’élevage sont situés en dérivation d’un cours d’eau ou captage d’une source. Les eaux sont soumises à des paramètres de qualité (teneur en pH , en oxygène, température, etc) et à des normes. Elles font l’objet de contrôles réguliers, d’autant plus qu’une partie des eaux et rejeté vers la rivière.

truite fario

La truite fario © scubaluna

La truite fario : pêche sportive et No-Kill

La truite fario est l’autochtone des rivières françaises. Elle représente 3 % du tonnage de salmonidés produits. Elle est essentiellement destinée à repeupler les rivières et à la pêche loisir.

La truite est parait-il le poisson préféré des pêcheurs sportifs !
La pêche de la truite fario est autorisée pour les eaux de première catégorie du deuxième samedi de mars au troisième dimanche de septembre. La pêche est autorisée toute l’année pour les eaux de deuxième catégorie.
La taille minimum de capture est établie à 23 cm

Les pêcheurs sportifs appréciant le défi (la truite serait d’une méfiance légendaire donc difficile à attraper) s’adonnent volontiers au No-Kill , littéralement « Ne pas tuer » et qui consiste donc à relâcher le poisson une fois attrapé. On parle aussi de « catch and release« .

Lire page suivante :  truite et environnement

Références :
  • CIPA
Pour vous c'est un clic, pour nous c'est beaucoup !
consoGlobe vous recommande aussi...



Je fais partie de ce qu’on appelle désormais les « slasheurs » : je suis rédactrice / sophrologue / et j’enseigne le français comme langue...

3 commentaires Donnez votre avis
  1. Moi je viens de consommer ces truites d’Aquitaine de marque OVIVE.
    J’avais déjà déguster (et je dis bien déguster) de la truite sauvage pêchée par mes soins… un régal.
    Rien à voir avec leurs truite d’élevage avec 3.36 de sel par paquet. Et superbe tromperie, il est marqué sur le paquet renfermant le produit que la truite est pêchée!!! non seulement le produit n’a vraiment rien de très bon, sauf si vous aimez le sel, mais en plus vous découvrez trop tard qu’il s’agit de poisson d’élevage. Bref passez votre chemin; très cher pour 120 g de…..

  2. Cet article omet de dire que du lait de jument entre dans l’alimentation des truites d’élevage en France. Ce lait provient notamment d’Amérique du Sud où les juments sont soumises aux pires tortures pour produire ce lait qu’on leur soustrait. En effet, elles sont, d’une part, continuellement inséminée et, d’autre part, on tue leurs petits avant leur naissance avec des méthodes dignes des dignitaires nazis (et je pèse mes mots !).

    Résultat : cessez de consommer de la chair de truite.

  3. Vous ne parlez pas du côté négatif de ces élevages industriels: pollution, vaccins, antibiotiques. Pourquoi?

Moi aussi je donne mon avis