Les potagers montent au ciel à Paris

La nouvelle tendance en éco construction ? Mettre un potager au sommet des immeubles collectifs, magasins, bureaux ou habitations ! Les exemples et projets commencent à se multiplier en France : l’année 2018 verra verdir les toits de Paris.

Rédigé par Brigitte Valotto, le 10 Feb 2018, à 12 h 30 min
Les potagers montent au ciel à Paris
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Nous vous parlions récemment d’un supermarché canadien qui produit ses propres légumes sur l’un des plus gros toits comestibles au monde. La France se met aussi à installer des potagers sur les toits de Paris.

Déjà en  2016, sur le toit du Bon Marché, la société spécialisée Topager avait conçu et réalisé un jardin partagé pour l’ensemble des collaborateurs du magasin. Plus d’une centaine de bacs leur ont été attribués, pour y cultiver leurs aromatiques, plantes potagères et petits fruits.

Des potagers sur les toits des beaux quartiers

Cette année, d’autres projets, plus ambitieux encore, vont fleurir sur les toits de Paris. Ainsi, sur celui des futures Galeries Lafayette qui ouvriront sur les Champs-Elysées, l’espace sera aménagé par Topager avec 750m2 de prairies fleuries, aromatiques et fruitiers. Plusieurs densités et hauteurs végétales seront développées, créant des ambiances variées et fournissant  aux restaurants et aux bureaux du quartier des aromates, des fruits et des fleurs.

Potagers sur les toits

© AYA images

Non loin de là, dans le 8e arrondissement de Paris, au sommet d’un ensemble immobilier de bureaux qui devrait voir le jour dès 2018 sur le site d’une ancienne caserne militaire, la toiture  végétalisée comestible intégrera 200 m² de planches de culture potagères.

Sur les toits de la Manufacture, l’est parisien réinventé

Mais le projet le plus important se situe à l’est parisien, sur les toits de  l’ancienne usine des eaux d’Ivry-sur-Seine, également appelée « La Manufacture », qui a entamé sa métamorphose sous la houlette du promoteur Quartus, dans le cadre de l’appel à projets « Réinventer la Seine ». 
Il s’agit de transformer le site en quartier mixte collaboratif de 58 000 m2, dont 50 % en logement social.

Sur les toits, Topager prévoit de  produire chaque année rien moins que 80 tonnes de produits frais, qui seront vendus ou distribués aux habitants du quartier, réemployés in situ dans les restaurants ou cantines collectives du site : les circuits de distribution seront ultra-courts, dans le respect d’une production locale respectueuse au maximum de l’environnement.

Potagers sur les toits

© woraatep suppavas

Les toits ne devraient pas être les seuls espaces exploités pour cette activité solidaire : les caves, également, permettraient de développer une agriculture souterraine (endives, champignons…) ; un procédé qu’on redécouvre actuellement et qui fait partie des tendances fortes de l’économie circulaire.

Auto-production et solidarité… 

Le projet, qui réunit une trentaine de partenaires, a aussi une dimension sociale :  il favorisera l’insertion par le travail des migrants, très nombreux sur le site, ainsi que leur resocialisation. L’association Habitat & Humanisme, qui oeuvre pour l’insertion par le logement et le travail, a d’ailleurs été désignée comme bailleur social.

Découvrez le nombre de litres d’eau consommés pour arroser un jardin de 100m2 sur le Planetoscope

Et si les bâtiments à construire sont encore en attente des tracés de la ligne 10 et des échéances de libération du site (les tracés devraient être arrêtés à la fin 2018, et le projet devrait démarrer en 2020),  l’ancienne usine (la NEF) est bien en place et a entamé sa mue, s’ouvrant aux habitants du quartier pour des expositions et activités culturelles, dès cette année.

Topager a d’ores et déjà lancé une activité de production sur la toiture, avec de petites quantités de fruits, légumes, du houblon : à terme, la Manufacture devrait devenir un site pilote, emblématique, de l’agriculture urbaine à Paris.

Illustration bannière : Des potagers sur les toits : la grande tendance de 2018 ? © Alison Hancock
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Journaliste free-lance, Brigitte Valotto est notamment une collaboratrice régulière des pages enfants, société, pratique, tourisme et actu de...

1 commentaire Donnez votre avis
  1. Sur les toits, c’est le lieu idéal pour utiliser des fours solaires ; loin des arbres et des ombres des autres immeubles.
    Mon dernier donc la première chauffe a été faite c dernier 17juin et depuis il est utilisé chaque jour
    ensoleillé. Aujourd’hui, entre deux nuages, il a atteint 140°C. et cuit
    des macarons et de la confiture ; la semaine dernière c’était des aubergines, un poulet et un risotto.

    Mes fours sont des fours adaptés aux latitudes métropolitaines et
    peuvent fonctionner en toutes saisons par grand soleil.
    Je n’en commercialise pas mais j’en fais la promotion gracieuse de l’auto-fabrication et de leur utilisation.
    Si cela vous intéresse je vous enverrai une présentation, des photos et des recettes toujours gracieusement.

    Puisque nous devons changer notre façon d’être au Monde, cela peut
    donner des idées à d’autres.
    Merci de votre attention et cordialement.

    Éric Estampes-Barthélémie
    389 chemin En Pelat
    31530 Lasserre-¨Pradère

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