Erigène, la méthanisation des déchets agricoles

Rédigé par Annabelle Kiéma, le 3 May 2014, à 11 h 30 min
Erigène, la méthanisation des déchets agricoles
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ERigène est une entreprise créée en 2009 dont l’objet est celui de développer les sources d’énergie renouvelable les plus pertinentes. Elle innove avec un concept d’unités de méthanisation, ERibox, qui se veut économique, facile d’installation et d’entretien. Les exploitations de taille moyennes vont grâce à ce système avoir accès à la méthanisation « sèche » des déchets solides et à tous les bénéfices économiques, agronomiques et environnementaux qui vont avec.

La méthanisation, moins de déchets, plus d’énergie

La méthanisation est une technique de retraitement des déchets. Elle fait intervenir un processus biologique naturel qui dégrade les matières sous vide, c’est-à-dire sans présence d’oxygène (anaérobie), par l’action des bactéries.

etoile128La fermentation ainsi obtenue produit un biogaz, qui est principalement composé de méthane (jusqu’à 70 %) et de dioxyde de carbone.

 

Gussing-methanisation biogaz

petite-fleche-consommation-durableLe méthane produit de l’électricité et de la chaleur par combustion ; il permet également la production de carburant. Outre le gaz, le processus aboutit aussi à la production d’un résidu organique nommé « digestat » et qui peut servir d’engrais.

Appelée parfois « digestion anaérobie » la méthanisation est un processus encore trop peu développé en France malgré un gisement très important de matières organiques.

Les atouts de la méthanisation

La méthanisation répond à une double problématique : celle du traitement des déchets et celle de la production d’énergie renouvelable.

Les bénéfices de la méthanisation sont non seulement économiques – gestion des déchets organiques qui permet une économie des ressources – mais aussi écologiques – production d’énergie renouvelable et réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Elle est donc plus qu’utile à plusieurs niveaux :

  • Elle réduit le volume des déchets à traiter par les autres filières comme l’incinération par exemple qui représente 35 % de l’élimination des déchets
  • Le méthane n’est plus libéré dans l’atmosphère
  • La réduction des émissions de gaz à effet de serre puisque la méthanisation réduit la part des énergies fossiles et celle d’engrais chimiques
  • Elle est une source d’énergie renouvelable
  • Elle permet le traitement de déchets qui ne sont pas compostables, comme les déchets graisseux ou très humides
  • Enfin, le procédé limite les odeurs puisqu’il a lieu dans un milieu hermétique.

etoile128La méthanisation concerne toute forme de déchets organiques. Toutefois, si tous ces déchets peuvent produire du biogaz par méthanisation, ils n’ont pas tous le même potentiel.

melons-dechets

Ainsi, sont traités par méthanisation des déchets qui proviennent de l’industrie (abattoirs, industrie agro-alimentaire, industrie pharmaceutique, etc.), des collectivités (ordures ménagères, gazons municipaux…) et des boues urbaines. Mais surtout, la méthanisation est un procédé idéal pour le traitement des déchets agricoles comme les résidus de récoltes, les déjections animales, etc.

point-exclamatiion52Les projets de méthanisation agricole sont l’occasion de partenariats locaux pour valoriser les biodéchets d’un territoire. Dans le cas d’une valorisation du biogaz par cogénération, la chaleur disponible peut également bénéficier à la collectivité (maison de retraite, piscine, hôpital, lycée etc.) et permettre des économies dans un cadre gagnant-gagnant.

La méthanisation en France 

En France, la méthanisation connaît une croissance très rapide : de 180 unités en 2008, on en comptait 305 fin 2013. Ce développement suit une tendance forte, tout particulièrement dans le secteur agricole. 

La méthanisation est vouée à un bel avenir, car il reste de nombreux substrats aujourd’hui sous-utilisés (résidus de culture, cultures intercalaires ou prairies). La valorisation du biogaz ainsi créé peut elle aussi se diversifier : injection dans le réseau de gaz naturel, électricité, chaleur…

*

> suite : Eribox, un système simple et économique de méthanisation sèche

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Je fais partie de ce qu’on appelle désormais les « slasheurs » : je suis rédactrice / sophrologue / et j’enseigne le français comme langue...

4 commentaires Donnez votre avis
  1. Bonjour à tous,
    Je suis expert dans la recyclage des déchets depuis les années 1980 et ce système de biométhanisation dit moderne existe existe techniquement depuis plus de trente ans. Au Portugal de nombreux élevages de porcs recyclent depuis très longtemps le biogaz issu des déchets purins pour en faire de l’énergie par des systèmes de Kit automatiquement controlés : Gaz combustible domestique et électricité.
    Dans de nombreuses fermes allemandes d’élevage de bovins idem.
    Ce n’est qu’une très vieille invention, mais hélas j’étais trop en avance sur mon temps et surtout sur la conscience générale relative aux déchets issus des activités humaines, d’ailleurs très souvent inutiles et polluantes – touts les élevages pour la viande et les laitages en font partie – c’est une autre histoire … Cordialement à tous.
    Mon site : anaimaterra.org
    A bientôt.

  2. Encore moi ! Il est évident que la méthanisation, est une bonne chose ! Ce n’est pas difficile de faire une séparation des gaz, qui se forment lors de « la fermentation de ces déchets » : d’abord le méthane, qui est bien sûr le même que celui qui circule dans les canalisations de gaz naturel, qui est…, du méthane. On peut donc l’y réinjecter ! De plus, il faut savoir, que thermodynamiquement, les centrales électriques, les + rentables, actuellement, sont les centrales au gaz (de l’ordre de 50% !). Reste, essentiellement le dioxyde de carbone, qui n’a jamais été dangereux. C’est lui, qui est consommé par les végétaux, qui en gardent le carbone, pour rejeter l’oxygène : c’est ce qu’on appelle la fct chlorophylienne. C’est le contraire de la respiration, pour nous, les animaux : l’hémoglobine jouant un rôle comparable à la chlorophylle. Et ce qu’y m’épate le +, c’est la très gde ressemblance entre les 2 molécules : l’une contient au centre, un atome de fer (l’hémoglobine, il me semble, mais c’est simplement, de souvenir), et l’autre, un atome de magnésium (même remarque !). L’une, ou l’autre, des 2 molécules d’oxygène et de gaz carbonique, se « collent », par des liaisons de type donneur-accepteur, sur l’atome de fer ou de magnésium, et s’en décollent, aussi facilement ! Ce qui fait que l’opération, est réversible pour la respiration et la fonction chlorophyllienne. Le gaz qui est dangereux, c’est le monoxyde de carbone : CO, qui se colle de manière quasi-irréversible, sur l’une ou l’autre, des 2 molécules, provoquant, ce qu’on appelle l’asphyxie, mortelle, s’il y en a de trop ! De plus les 2 molécules CO et N2, d’azote, étant isoélectroniques et de masses comparables, se mélangent parfaitement, sont incolores, inodores, et sans saveur (ttes les bonnes propriétés, en somme !), et tt le monde sait que l’air, est fait d’un mélange de 80% d’azote et de 20% d’oxygène, donc tt est fait, pour qu’une bonne asphyxie, se passe très souvent (au fait, si vous avez l’intention de vous suicider avec, ce qu’on continue d’appeler à tort « le gaz de ville », vous perdez votre temps, car actuellement, c’est du méthane, pratiquement pur, qu’on appelle justement : « le gaz naturel » ! Le gaz de ville d’autrefois, oui, était dangereux, car obtenu par la distillation du charbon, et était un mélange d’hydrogène et, … de monoxyde de carbone ! Ce mélange, est d’ailleurs utilisé, dans l’industrie, sous le nom de « gaz de synthèse », car, en faisant réagir, le CO, avec de l’eau, on obtient, en présence d’un catalyseur convenable (platine, ou palladium, je ne sais plus !), du méthane et du gaz carbonique, c-à-d du gaz carbonique, qui n’est pas dangereux ( la preuve, c’est que les plantes en ont besoin !), qu’il est beaucoup + lourd que l’air, dans ds l’air, il va se mettre en bas (il ne faut pas qu’il y en ait, qd même, de trop, il nous faut un minimum d’oxygène pour vivre, et c’est d’ailleurs pour ça, qu’il y a en Italie, une grotte, (j’ai bien dit « une grotte » !), qu’on appelle « la Grotte du Chien », dans laquelle, un chien, trop petit, y meurt, alors qu’un homme, plus gd, dont la tête se trouve au-dessus de la nappe de dioxyde de carbone, et donc, pratiquement dans l’air (c’est comme de l’eau et de l’huile, dans un verre !), continue de vivre ! Le seul pb, c’est l’effet de serre, qu’il produit ! Mais, c’est une aberration, de taxer les voitures, uniquement sur leur émission de dioxyde de carbone ! Encore, un coup du lobby des constructeurs de voitures diésel, qui émettent des particules de carbone (de la fumée), et des oxydes d’azote, bien plus dangereux, pour notre santé !Il n’y a qu’en France, où le gas-oil est moins cher que l’essence ! Aux USA, il y a même des camions qui marchent à l’essence ! Souvenez-vous des vieux GMC, qu’on a récupérés après la guerre ! Ah, évidemment, il n’était pas très économique ! Mais une Ford Mustang, dotée d’un V8, de 27 CV, n’a jamais prétendue être une 2 chevaux ! Elles ne jouaient pas, ds la même cour !

  3. Très bel article, mais malheureusement tout n’est pas si rose.
    La méthanisation a ses revers: ce gaz, ce fameux gaz peut s’avérer très polluant, plus polluant qu’une usine à charbon. Il ne reste plus qu’à souhaiter que les contrôles soient nombreux et efficaces…

    • Le laisser partir dans la nature oui il est polluant, le récupérer et l’utiliser comme combustible ou carburant il ne polluera plus.

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