Bubble tea, la bombe sucrée qui menace notre santé

Thé ou poison quotidien ? Derrière ses couleurs acidulées et son apparente légèreté, le bubble tea s’est invité dans les routines de milliers de jeunes, comme un petit plaisir sans conséquence. Vraiment sans conséquence ?

Rédigé par , le 4 May 2025, à 10 h 45 min
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Alors que les rayons des supermarchés croulent sous les canettes de bubble tea, cette boisson originaire de Taïwan continue de séduire les foules à coups de perles gélatineuses et de sirops multicolores. Pourtant, de plus en plus d’études dressent un constat alarmant sur les effets du bubble tea sur la santé. Sous ses allures inoffensives, le bubble tea cache une véritable bombe nutritionnelle, souvent bourrée d’additifs, de sucres et de substances dont la dangerosité n’est plus à démontrer.

Les dangers invisibles du bubble tea : une explosion d’additifs dans chaque gorgée

Boire un bubble tea, c’est avaler bien plus que du thé. Selon une enquête publiée par l’UFC-Que Choisir le 28 avril 2025, une vingtaine de références vendues en grande surface affichaient entre 10 et 25 marqueurs d’ultratransformation. La liste donne le vertige : colorants de synthèse comme le rouge allura (E129), la tartrazine (E102) ou le bleu brillant (E133), tous soupçonnés de favoriser l’hyperactivité chez l’enfant, mais aussi des caramels ammoniacaux (E150c) susceptibles de libérer des substances cancérogènes.

Le cocktail est complété par des phosphates (E452, E340), liés à un accroissement du risque cardiovasculaire, des édulcorants suspectés d’augmenter la probabilité de cancers, sans oublier le dioxyde de silicium (E551), évoqué pour son rôle possible dans la maladie coeliaque. Cerise toxique sur la boisson : certains produits contiennent encore des huiles hydrogénées interdites en Europe, riches en acides gras trans, tristement célèbres pour obstruer les artères.

Un tsunami sucré déguisé en douceur : le piège calorique du bubble tea

En matière de sucre, le bubble tea ne fait pas dans la dentelle. Une étude publiée dans la revue Food Science & Nutrition révèle qu’un verre standard (470 ml) de bubble tea dépasse largement l’apport journalier recommandé en sucres ajoutés. Chaque 1/4 de tasse de perles de tapioca peut contenir jusqu’à 160 calories. Et encore faut-il compter les sirops et les crèmes souvent ajoutés.

La nutritionniste américaine Hillary Cecere, citée dans The Healthy, prévient : « Le seul élément nutritif du bubble tea, c’est le thé lui-même. Mais le reste annule complètement ses bienfaits ». Une tasse peut aisément dépasser les 400 calories. Autrement dit, une bombe glycémique aussi violente qu’un soda, enrobée dans une illusion de thé.

Bubble tea et santé mentale : un lien dérangeant avec la dépression et l’anxiété

Au-delà des effets nutritionnels, un rapport sino-universitaire publié en 2022 dans le Journal of Affective Disorders évoque une réalité plus sombre : une consommation régulière de bubble tea est corrélée à des symptômes dépressifs, de l’anxiété, voire des pensées suicidaires. L’étude, menée auprès de 5.281 étudiants pékinois, parle même d’une forme d’addiction. Le mécanisme ? Une hypothèse crédible repose sur l’impact du sucre sur l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien, clef de voûte de la gestion du stress. À force de saturer cet axe, le corps perd sa capacité à réguler ses émotions.

Un phénomène documenté ailleurs : une étude publiée par le National Center for Biotechnology Information en janvier 2024 évoque les troubles anxiodépressifs induits chez des rongeurs soumis à un régime riche en bubble tea.

Une banalisation sociale… mais des alternatives existent toujours

Le bubble tea n’est pas seulement une boisson : c’est devenu un rituel. En Chine, certaines jeunes adultes consomment entre six et onze verres par semaine. Et même une fonction symbolique : lors de mariages, des toasts se font désormais… au bubble tea. Une normalisation inquiétante d’un produit sucré qui cumule risques sanitaires, consommation compulsive et absence de régulation stricte.

Certaines villes chinoises, comme Shanghai, ont lancé des programmes pilotes obligeant les fabricants à afficher le taux de sucre et de graisses de leurs boissons. Une classification nutritionnelle (A à D) permet de situer les produits selon leur nocivité. Une mesure isolée, encore très loin de constituer un standard global.

En France, aucune régulation spécifique n’encadre la composition ou la publicité du bubble tea. Seule échappatoire : le faire soi-même. Préparer son thé, contrôler le dosage des sucres, éviter les additifs : autant d’actes de résistance face à une industrie bien peu scrupuleuse.

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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

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