Les agricultures familiales, une solution pour lutter contre la faim ?

Le baromètre 2018 SOS Faim vient de sortir. Face au réchauffement climatique et à la perte de ressources naturelles, il préconise une solution, capable de nourrir une population toujours grandissante sans nuire à l’environnement ni à la sécurité alimentaire mondiale : miser davantage sur l’agriculture familiale et l’agroécologie.

Rédigé par Brigitte Valotto, le 11 Nov 2018, à 13 h 00 min
Les agricultures familiales, une solution pour lutter contre la faim ?
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Familiales, mais productives !

Aujourd’hui, elles nourrissent déjà – ou tentent de nourrir – 470 millions de familles dans le monde. Les fermes de taille inférieure ou égale à deux hectares, majoritaires dans le monde (84 %) fournissent 34 % de la nourriture mondiale, en ne couvrant que 12 % de la superficie totale des terres agricoles. À contrario, les exploitations de plus de 2 hectares, qui représentent 16 % de toutes les exploitations, couvrent 88 % des terres. Et les fermes de plus de 50 hectares, qui ne sont qu’1 % dans le monde, s’adjugent 65 % des terres agricoles.

Une étude de la British Columbia University, au Canada, a confirmé cette année que les agricultures familiales sur petites surfaces produisent une plus grande part de la nourriture mondiale que la part de terre qui leur est attribuée : il s’agit donc d’agricultures plus productives. Et selon les études scientifiques les plus récentes, elles doivent de plus en plus être considérées comme le moyen de sortir d’une impasse.

Une exploitation familiale à Madagascar © Pierre Jean Durieu / Shutterstock

Des miettes pour l’agriculture familiale ?

Bien que les capacités et l’importance des agricultures familiales soient désormais reconnues, la question de leur financement reste complexe. Plus les pays sont riches et plus ils tendent à soutenir leurs agriculteurs. Mais les pays rangés par les Nations unies dans le groupe dit des PMA (Pays les Moins Avancés), dont les économies sont fortement ancrées dans l’agriculture, mènent des politiques agricoles qui dépendent quasi exclusivement des dotations des pays riches.

Des agriculteurs en Angola © Andre Silva Pinto / Shutterstock

En se rapportant aux statistiques de l’OCDE, qui regroupe la majorité des pays riches occidentaux, on constate que ces derniers ont accordé, de 1997 à 2016, 116 milliards de dollars US aux secteurs agricoles des PMA, alors que durant la même période, ils investissaient dans leurs propres agricultures à hauteur de 5.500 milliards de dollars US. De plus, il est quasiment impossible de déterminer, dans ces 116 milliards, la part réellement attribuée au soutien des agricultures familiales. Sachant que la majorité des populations actives des PMA est concentrée dans le secteur agricole, et qu’elle a continué à vivre sous le seuil de pauvreté… on peut facilement imaginer la faiblesse des appuis accordés.

Au-delà du montant accordé, il faut surtout définir, aujourd’hui, la façon de mener ce financement. Comment faire en sorte que les productions agricoles soient dirigées vers l’alimentation humaine ? Comment gérer leur empreinte environnementale  ? Comment repenser les modèles agricoles alimentaires et soutenir les agricultures familiales dans leur adaptation et leur transition vers une production durable ? Telles sont les grandes questions auxquelles il faudra répondre, demain, pour avancer vers une solution à la faim dans le monde.

Pour consulter l’intégralité du baromètre, rendez-vous ici

Illustration bannière : Les agricultures familiales, une solution pour lutter contre la faim ? – © Travel Stock Shutterstock
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Journaliste free-lance, Brigitte Valotto est notamment une collaboratrice régulière des pages enfants, société, pratique, tourisme et actu de...

1 commentaire Donnez votre avis
  1. -« nous serons vraisemblablement entre 9 et 10 milliards à l’horizon 2050 ».
    Je n’ai pas votre « optimisme »…parce que :

    -les changements climatiques trop brutaux ne permettront pas à bcp de pays d’y adapter leur agriculture,ainsi que la délocalisation humaine de leurs zones (cotières) à risque,
    -Nous n’aiderons que très peu la foultitude des pays en famine et çà risque hélas de s’écrémer…les plus cyniques,machiavéliques, diraient que çà nous arrangerait plutôt…
    -parce que la destruction programmée de la biodiversité nous emmène sur des pentes aussi dangereuses qu’irréversibles,
    -Parce que notre propre système immunitaire est à l’extrême limite de ce qu’il peut encore faire pour nous protéger. l’explosion des cancers (dont ce n’est que le début) et agressions endocriniennes de tous ordres nous montrent que qques gouttes de chimie diverses suffiront à faire déborder le vase.

    En celà je ne suis pas plus pessimiste que quiconque, simplement j’observe et j’analyse…
    Malraux disait que « le 21è siècle sera spirituel ou ne sera pas » , pour ma part je pense que , sauf improbable changement de cap radical et très rapide, il ne sera pas.
    Je ne serai plus là pour le voir , dommage, une explosion atomique c’est quand-même un magnifique spectacle, non?
    La planète s’en remettra , quant à nous…?

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