Aquaculture : et si les océans servaient à nourrir l’humanité ?

Le Réseau empreinte eau (Water FootPrint Network), dont font partie notamment le WWF et l’Unesco, estime qu’il faut utiliser 900 litres d’eau pour produire un kilo de maïs, et… 16.000 litres d’eau pour produire un kilo de viande de boeuf !

Rédigé par Jean-Baptiste Giraud, le 20 Aug 2017, à 8 h 10 min
Aquaculture : et si les océans servaient à nourrir l’humanité ?
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On le sait, l’humanité consomme de plus en plus de viande, et plus d’un expert estiment que le maximum de bétail que la Terre peut supporter n’est pas loin d’être atteint. Car qui dit bétail, dit consommation de céréales, céréales soutirées à l’alimentation humaine, céréales qui nécessitent également énormément d’eau.

Le Réseau empreinte eau (Water FootPrint Network), dont font partie notamment le WWF et l’Unesco, estime qu’il faut utiliser 900 litres d’eau pour produire un kilo de maïs, et… 16.000 litres d’eau pour produire un kilo de viande de boeuf !

Une surface grande comme 20 fois la France

Les Chinois, qui achètent des milliers d’hectares de terres agricoles, notamment en Afrique, sont particulièrement sensibles à ce problème et cherchent par tous les moyens à trouver d’autres sources de protéines animales pour nourrir les 1,4 milliard d’habitants que compte le pays.

D’après une étude réalisée conjointement par des chercheurs américains et chinois, étude pilotée par une chercheuse américaine de l’université de Californie et publiée dans la revue scientifique de référence Nature Ecology & Evolution), il serait possible de créer d’immenses fermes d’élevage marines, capables de produire cent fois plus de ressources halieutiques, poissons et coquillages, que ce que l’homme prélève aujourd’hui dans les mers et les océans ! 15 milliards de tonnes qui résoudraient durablement, pour ne pas dire définitivement, le problème de l’alimentation mondiale, et notamment de ressources en protéines.

Les chiffres de la pêche dans le monde sur le Planetoscope

Mais pour cela, et c’est la limite de l’exercice théorique de ces chercheurs, il faudrait transformer pas moins de… 13 millions de kilomètres carrés d’océans en espaces dédiés à l’aquaculture ! 13 millions de kilomètres carrés, soit une étendue d’eau équivalant à vingt fois la France. Bien entendu, dans leur modèle, les chercheurs n’imaginent pas créer des fermes aquacoles de plusieurs dizaines de kilomètres de large et de long. Ils imaginent en revanche que les pays disposant d’un littoral marin puissent le transformer, en grande partie, en zone d’élevage de poissons marins.

L’impact sur les écosystèmes marins n’a pas été évalué

Les chercheurs, conscients qu’il leur faut encore affiner leur travail, soulignent qu’ils n’ont cependant pas étudié l’impact d’une telle production intensive de poissons et coquillages d’élevage sur les écosystèmes marins, ni sur les ressources terrestres qui seraient mobilisées pour l’alimentation de ces milliards de poissons

Mais ils soutiennent que tous les pays disposant d’un littoral marin pourraient aisément répondre à leurs propres besoins en ressources halieutiques, et même plus, en ayant recours à l’élevage plutôt qu’à la pêche qui, on le sait, épuise les mers et les océans.

Illustration bannière : Ferme aquacole – © megastocker
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Journaliste économique, écrivain, chroniqueur radio et entrepreneur, Jean-Baptiste Giraud a beaucoup plus d'une corde à son arc. Il en garde même une pour...

8 commentaires Donnez votre avis
  1. plus nuisible que l’humain, c’est impossible. Et la vermine est si invasive, qu’elle ne pense qu’à se reproduire, à envahir son hôte au détriment des autres habitants jusqu’à se retrouver mort, tué par sa propre connerie. Exterminons l’espèce humaine, il y a urgence à voir le parasite anéanti

  2. Le problème des monoculture n’est-il pas qu’il attire les parasites? Voila pourquoi on a des difficulté a cultiver en amazonie.

  3. Une solution parmi les moins pires serait de nourrir les animaux, poissons mais aussi bétail et volailles avec de la farine d’insectes qui serait fabriquée à côté des élevages.

  4. Les océans pouvaient nourrir autrefois le monde entier… Aujourd’hui, ils sont au moins, et même davantage pollués par toutes les déjections en mer, et pas que… : Fukushima, ça vous dit quelque chose??? Rien n’est réglé dans cette centrale atomique, le réacteur qui a été la cause de cette catastrophe est toujours en train de polluer et de tuer, mais ça, on évite surtout de le faire savoir…! Toute la pollution radio-active est rejetée à la mer en continue. La Terre entière est polluée, et l’être humain, semble le dernier à le savoir et à le comprendre…!

  5. Voir la pollution organique générée en Norvège par la concentration des déjections et la concentration des maladies et parasites.
    Que leur donner comme nourriture?
    Des petits poissons comme sur la côte ouest de l’Amérique du sud ce qui supprime toute nourriture pour les pélicans et autres de la chaîne alimentaire marine, le reste de la population de Krill qui affamera toute la chaîne alimentaire autour de l’Antarctique, malheureusement l’homme ira jusqu’au bout car il ne veut pas admettre qu’il est trop nombreux sur la planète.
    Nous sommes 7,55 milliards sur terre, 4,4 milliards encore supportable cette année mais déjà 3,1 milliards en excédent, la rupture de la civilisation humaine aura lieu entre 2030/2040, entre temps, plus de forêt primaire dans le sud est asiatique, du palmier à huile (il faut bien nourrir l’excédent)tec.., jusqu’au bout nous irons, jusqu’à la catastrophe soit bactériologique soit nucléaire à l’échelon mondiale, c’est le scénario le plus probable car il n’est pas question à l’heure actuelle de remettre la politique de natalité dans aucun pays

  6. En route pour le « Soleil Vert »

  7. Cela ne me semble guère une bonne idée pour être en bonne santé au vu de l’énorme micro-pollution relâchée dans les fleuves et les océans par les milliers de stations d’épuration absolument incapables de retenir les micro-particules de pneus, des plaquettes des freins, des fibres synthétiques des vêtements, des molécules chimiques toxiques des médicaments, perturbateurs endocriniens, métaux lourds, germes pathogènes fécaux contenus dans les déjections humaines…
    Puisque tous ces poissons n’auront pas d’autres choix que de les concentrer dans leurs chairs en plus de la pollution des farines animales dont on les « gavera » !

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