Tourisme responsable : comment la Bretagne a joué finement

Rédigé par Jean-Baptiste B., le 30 Jun 2015, à 14 h 45 min
Tourisme responsable : comment la Bretagne a joué finement
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Le touriste ne veut plus être touriste parmi les touristes. Ni avoir le sentiment de faire partie d’un système d’exploitation qui nuit aux lieux visités : littoral sur-construit, consommation d’eau excessive, trafic automobile destructeur, faune et flore perturbées. Le tourisme d’avenir est donc aussi, commercialement, un tourisme qualitatif. Ce que semble avoir bien compris la Bretagne, misant sur ses atouts – c’est le cas de le dire – naturels.

Tourisme responsable : la Bretagne a une longueur d’avance

Le Bretagne mise sur un tourisme respectueux de la nature

La Bretagne accentue depuis quelques années ses efforts en matière de tourisme responsable. Preuve en est, son site « www.voyagez-responsable.com » mise en place par la région arbore en première page l’alléchante question : « Envie de voyager autrement » ?

Il faut dire que les Bretons font le nécessaire pour permettre aux touristes en quête d’éthique de trouver chaussure à leur pied. Tourisme-Bretagne.com propose ainsi une généreuse sélection de bonnes adresses et de bons plans découvertes. On y trouve ainsi, sans être exhaustif : des hôtels écologiques, des campings verts, des écogîtes, des sites naturels protégés, des adresses pour découvrir la faune et la flore, ou encore des portraits de personnalités bretonnes engagées pour l’environnement (le site n’indique hélas pas comment faire pour les rencontrer).

Le positionnement choisi par la région est donc résolument orienté nature. Un choix que Caroline Heller, du  Comité Régional du Tourisme (CRT) de Bretagne, confirme : « La Bretagne a une très forte attractivité grâce à son patrimoine naturel, notamment maritime ».

Des activités variées

La Bretagne valorise ses atouts naturels…

C’est le résultat d’une démarche active. La Bretagne n’est pas restée les bras croisés et a fait des efforts pour mettre en valeur ses paysages. La région peut se targuer d’être celle de France qui compte le plus grand nombre d’espaces protégés.

Le Morbihan a su préserver ses espaces d’une urbanisation comme celle qui a frappé d’autres régions.
Brigitte Vadier-Métra, du CDT du Morbihan

Le patrimoine architectural est également mis en valeur. « Dès les années 1980, les autorités ont entrepris la réhabilitation des sites touristiques, avant de les doter de structures touristiques d’accueil », rappelle Brigitte Vadier-Métra, qui nous indique que le processus de valorisation n’est pas fini : certains mégalithes sont en cours de classement au patrimoine mondial de l’UNESCO.

… et crée de nouvelles attractions

Des activités plus récentes font également désormais partie de la scène touristique bretonne. Des sports (comme le Kitesurf ou le paddle), mais aussi des festivals.

© Emmanuel Berthier

© Emmanuel Berthier

Car la Bretagne est une terre de festivals… de festivals durables, pour être plus précis. Depuis 2005, la charte du collectif des festivals engagés pour le développement durable et solidaire en  garantit aux spectateurs une expérience responsable dans leur divertissement et promeut cinq objectifs, parmi lesquels la lutte contre le changement climatique, la préservation de la biodiversité, ou encore la cohésion sociale. Aujourd’hui, 26 festivals bretons ont ratifié la charte du collectif.

Seul semble manquer à la Bretagne un de ces parcs d’attraction notoires, tel Volcania en Auvergne ou le Puy du Fou, en Vendée, qui font le bonheur d’autres régions françaises. Au contraire, nous explique Caroline Heller : « nous cherchons à éviter le tourisme de masse ». Plutôt qu’un parc d’attractions, la Bretagne peut se targuer d’avoir trois parcs naturels régionaux (entre autres sites protégés), le dernier en date étant le parc naturel du golfe du Morbihan.

Le tourisme, une activité durable pour la région

La Bretagne, l’une des régions préférées des Français

L’importance économique du tourisme breton

L’investissement dans le tourisme responsable semble porter ses fruits. En 2012, la Bretagne était la cinquième région préférée des Français ayant choisi de voyager en France, selon les données du gouvernement(1).

Il faut dire que tous les efforts de la région bretonne ont également une motivation économique non négligeable : le tourisme représente 8 % du PIB de la région. Une manne financière qui profite aux 872 hôteliers recensés en Bretagne(2), ainsi qu’aux 7.700 restaurateurs et aux 5.400 troquets bretons(3).

La diversité des activités contre la cyclicité du tourisme

L’importance du tourisme pour la Bretagne rend la région sensible aux cycles saisonniers du tourisme (on ne parle pas du cyclotourisme, vous l’aurez compris…). Pour ne pas être qu’une destination estivale, la Bretagne valorise ses atouts permanents :

  • Ses métiers, comme à la cité de la voile dans le Morbihan.
  • Ses parcours cyclables – on y vient pour le coup… -, comme la « vélodyssée », qui fait actuellement l’objet d’une attention particulière de la part des comités touristiques. En tout, la Bretagne totalise 1.500 km de vélos-routes et de voies vertes, sur lesquelles elle peut compter pour attirer les cyclistes.
© Simon Bourcier

Un bandeau promotionnel pour le tourisme à vélo – © Simon Bourcier

Pour aider les professionnels à mieux attirer les visiteurs selon les activités, « nous travaillons avec différents professionnels à qualifier l’offre », explique Brigitte Vaider-Métra. Les Bretons ne se reposent donc pas sur leurs lauriers.

Un dynamisme qui profite aux Bretons

En attendant, les Bretons sont bien conscients des bénéfices qu’ils retirent de l’initiative promotionnelle de leur région. Car cette dernière mise sur les activités « vertes », mais pas uniquement. L’authenticité est aussi à l’honneur. Sylvie Allain, consultante au bureau de Vannes du cabinet spécialisé Protourisme, nous explique :

La Bretagne, comme l’Alsace ou le Pays-Basque, fait partie de ces régions qui ont une culture forte, identitaire. Cela a une vraie influence sur leur attractivité. Il y a de la part des clients une attente, une volonté de découvrir le territoire, la culture, et les traditions.
Sylvie Allain, consultante pour Protourisme

Le site « Tourisme-Bretagne.com » propose ainsi à ses visiteurs de découvrir des maisons d’hôtes ou des recettes locales. Une campagne télévisée lancée en mai dernier, à l’issue d’un concours de selfie parmi les Bretons, met en scène les gagnants du concours, comblés par leur région. On y voit ainsi un surfeur sortir en mer malgré la pluie, mais aussi le festival des vieilles charrues, ou encore un jeune homme parler le la langue locale. Une image décalée et dynamique de la Bretagne, loin des clichés des plages ensoleillées, et qui valorise ses habitants.

Alors, vous aussi bientôt en Bretagne pour vos selfies nature et un tourisme responsable ?

illustration bannière : © Photour

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Etudiant à HEC Paris, je suis depuis longtemps sensible aux sujets d'économie et de consommation durable... exactement comme consoGlobe ! J'ai travaillé sur...

3 commentaires Donnez votre avis
  1. très bon article merci,
    je me demandais simplement si le lien proposé dans le 2e paragraphe « http://www.voyagez-responsable.com » renvoyait sur un lien lié au voyage responsable car il renvoie à https://www.tourismebretagne.com/, normal? merci du suivi de mon message,

    elisabeth

    • Séverine Bascot

      Bonjour Elisabeth
      l’article ayant été rédigé en 2015 à la demande de la région Bretagne, il renvoie vers un site qui n’existe peut être plus mais le lien redirige les lecteurs vers le site officiel du tourisme en Bretagne

  2. bonjour
    Je pense depuis longtemps que la bataille pour l’environnement se gagne sur le plan économique, donc c’est très bien que la Bretagne développe un tourisme responsable vert et authentique. Le chiffre d’affaires « vert » devient significatif par rapport à celui de l’élevage intensif et de l’agroalimentaire industriel correspondant, de quoi faire réfléchir les décideurs. Les ministères de l’agriculture et du tourisme ne devraient pas être séparés. Mais il faudrait aussi que les Bretons eux-mêmes défendent la qualité de leur territoire, que les bonnets rouges verdissent un peu !

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