L’urine au jardin, c’est bon pour les plantes ou pas ?

Utiliser l’urine au jardin comme en agriculture au sens large est une pratique vieille comme le monde. Mais est-ce là une façon de faire empirique ou une bonne idée ?

Rédigé par Julien Hoffmann, le 10 Jun 2021, à 15 h 35 min

L’urine est composée de plusieurs éléments particulièrement utiles pour ceux qui veulent faire pousser des plantes. Mieux encore, un des composés de l’urine, à savoir le phosphore, n’est disponible sur terre que dans des mines alors que nos urines en sont chargées !

Pourquoi utiliser l’urine au jardin ?

Un jardin étant, pour grande partie et la plupart du temps, un lieu où l’humain met sa patte et cultive, il y a un besoin en « engrais ». Cet engrais peut se trouver sous tout un tas de formes dont nous vous parlons régulièrement, mais il peut aussi se trouver dans les urines.

NPK : Azote, phosphore et potassium ! © Miha Creative

Et oui, utiliser l’urine comme engrais naturel est une bonne idée car sa teneur en éléments constitutifs de l’engrais, à savoir l’azote, le phosphore et le potassium, sont bien présents dedans !

Non content d’avoir les 3 éléments essentiels à la croissance des plantes, ces éléments sont bien équilibrés. C’est-à-dire que leur proportion est suffisamment bonne pour qu’ils soient assimilées directement par les plantes.

Et puis il y a le côté pratique de la chose. Car non contente d’être un engrais digne de ce nom, l’urine a ceci de génial que vous l’avez sur vous, encore qu’il est possible de la stocker en bouteille.

Et écologiquement ?

Sur terre, le phosphore est une ressource finie alors même que notre agriculture, partout sur la planète, est basée sur son utilisation en tant qu’engrais. La seule source de phosphore connue et en suffisamment grande quantité pour assumer nos besoins en matière agricole est nos urines.
Il faudra donc bien trouver un jour ou l’autre un moyen de les réutiliser à défaut de changer notre agriculture.

Mine de phosphore dans la banlieue de Voskresensk © Dmitry Leonov

Lire aussi : Et si nos urines avaient de l’avenir pour notre agriculture ?

Mais au-delà de cela, nos urines ont également un impact environnemental assez conséquent entre tout ce que cela demande de matériel et d’énergie pour leur traitement et toutes les urines qui se retrouvent indifféremment dans les cours d’eau et ailleurs.
Leur orientation, intelligemment gérée, vers les terres agricoles pourrait donc faire partie de la solution.

Tout comme les épandages de fumier, il faudra cependant être en capacité d’en définir l’impact environnemental et d’en règlementer la pratique pour qu’une bonne idée ne se transforme pas en catastrophe.

L’urine au jardin ou au potager

Utiliser votre urine au potager ou au jardin est une bonne idée à pondérer. Une bonne idée parce que vous allez économiser une chasse d’eau à chaque fois, parce que vous allez filer un sacré coup de pouce à vos plantes en leur apportant de l’engrais et parce que, dans certains cas comme pour certains champignons de fruitiers, vos urines vont carrément soigner votre plante préférée.

Mais, d’une part, il faut prendre en considération vos pratiques médicamenteuses car il n’existe pas encore de travaux – colossaux à réaliser – sur le sujet.

Un contenant en-dessous et hop, un stock d’engrais fabriquer sur site © Hamik

D’autre part il faudra absolument éviter des concentrations trop élevées qui pourrait sinon devenir des polluants comme dans le cas d’utilisation de purins.

Les urines contiennent également du sodium, du sel, il faut donc éviter les concentrations trop élevées.

Enfin, il faut absolument prendre en considération les notions sanitaires de l’utilisation de l’urine car, ne l’oublions jamais, la gestion des eaux usées sauve des dizaines de millions de vies chaque année.

Illustration bannière : L’urine au jardin, une idée qui doit faire son chemin © grufnar
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