Travail : après la grande démission, place au ‘quiet quitting’

Pourquoi démissionner quand on peut se contenter de faire le minimum au bureau ? Une tendance en plein essor.

Rédigé par Paul Malo, le 20 Aug 2022, à 11 h 35 min
Travail : après la grande démission, place au ‘quiet quitting’
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Si la crise du Covid aura entrainé un nombre record de démissions, elle aura aussi réveillé le ras-le-bol de ceux qui ne veulent plus perdre leur vie à la gagner.

Service minimum au bureau

C’est en quelque sorte une forme de démission discrète, le fait de cesser de s’impliquer à fond dans les dossiers du quotidien de son bureau. Plutôt que de quitter son emploi en ces temps incertains, même si plus d’un demi-million de Français l’ont fait l’an passé, certains préfèrent se contenter de faire le minimum au bureau pour ne pas se faire licencier. Et ils sont de plus en plus nombreux, pas seulement dans l’Hexagone.

Ce phénomène, qui a aussi pris récemment la forme d’un hashtag sur les réseaux sociaux, porte même un nom : le « quiet quitting », une façon comme une autre d’exprimer son ras-le-bol d’un trop plein de travail qui fait tout sauf donner du sens à sa vie. Après des années à voir la culture d’entreprise prôner l’engagement et le dévouement sans limite à son employeur, à grand renfort de séminaires de motivation, cette nouvelle tendance peut surprendre.

À lire aussi – Démission : un quart des salariés français prêts à quitter leur emploi

Une autre forme de grande démission

Mais on ne peut qu’y voir une conséquence indirecte de la pandémie qui nous a tous impactés ces dernières années : entre angoisse et peur de la mort, la question de ce que l’on fait de sa vie est revenue au premier plan. Plus question de continuer à avancer sans réfléchir le nez dans le travail, jour après jour… La tendance se répand peu à peu dans les pays anglo-saxons, et pourrait bien s’inviter également ici.

C’est en soi une autre forme de la « grande démission » évoquée ces derniers mois. Un ressenti de lassitude et d’épuisement à la fois post-traumatique, et signe d’un ras-le-bol face à la chute des barrières séparant vie privé et vie professionnelle, plus encore du fait de l’essor du télétravail. Face aux abus de leurs employeurs, des salariés désabusés veillent scrupuleusement à ne plus accepter d’en faire plus que ne l’exigeait leur fiche de poste à l’origine.

Télétravail : les limites entre vie privé et vie professionnelle – © Maria Mikhaylichenko

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Une tendance qui touche même la Chine

Pour autant, jouer la carte du « quiet quitting » n’aura jamais été aussi difficile, avec ces emails professionnels arrivant directement sur son smartphone personnel, et la multiplication des canaux de communication pour contacter un salarié, entre chaînes Slack et groupes WhatsApp. Au lendemain de la crise du Covid, c’est au fond le concept même d’engagement professionnel, la relation à son travail qui aura été entièrement chamboulée. Entre contraintes et désirs, quel sens donner à sa vie suppose de se pencher tout autant sur celui donné à son activité professionnelle.

Même en Chine, patrie du travail intensif s’il en est, ce changement de regard s’est fait ressentir : on a pu croiser sur le réseau social TikTok un hashtag #TangPing, vertement critiqué puis censuré par les autorités, appelant à « rester allongé », en signe de protestation contre le culte de la réussite, la culture du tout-travail et les heures sans fin passées au service de son employeur.

Illustration bannière : ©  fizkes
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2 commentaires Donnez votre avis
  1. « quiet quitting » ?
    C’est une obligation à chaque fois de nous le mettre en Anglais ?
    C’est quoi cette maladie ? Vous devriez vous expatrier dans des pays anglophone ou apprendre le vocabulaire français !
    Il y en a vraiment mare des anglicismes
    Ça vous permet de paraitre plus instruit, plus intelligent ?

    • L’origine de ce phénomène vient des pays anglo-saxons, donc nom anglais. Reste à trouver une correspondance en français. Que proposez-vous ?

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