Le chocolat, un plaisir empoisonné par les métaux lourds ?

Manger du chocolat n’est pas anodin pour notre santé. Une étude publiée en juillet 2025 révélait que des échantillons contenaient des quantités détectables de métaux lourds, principalement du cadmium.

Rédigé par , le 25 Jun 2025, à 11 h 01 min
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Ce constat relance une question essentielle : notre chocolat est-il devenu un risque sanitaire à surveiller de près ?

Le chocolat et le cadmium : une contamination documentée

Depuis plusieurs années, la présence de cadmium dans le chocolat noir est avérée. En juillet 2024, une étude révélait que sur 28 échantillons testés, plus de 20 dépassaient les seuils de sécurité recommandés pour au moins un métal lourd (cadmium ou plomb). En France, UFC-Que Choisir a analysé 20 tablettes. Résultat : « une majorité d’entre elles contiennent entre 0,2 et 0,8 mg/kg de cadmium, soit des niveaux préoccupants pour les gros consommateurs ».

Contrairement à une idée reçue, le cadmium ne provient pas d’un ajout volontaire ou d’un accident industriel. Sa présence est d’origine environnementale. En effet, le cadmium se concentre dans les sols volcaniques acides d’Amérique latine. Le cacao absorbe naturellement ce métal lourd au cours de sa croissance. La contamination est donc systémique, liée aux conditions de culture du cacao, notamment au pH du sol, à la géologie locale et aux pratiques agricoles.

Les risques du cadmium pour la santé : ce que dit la science

Alors, faut-il s’inquiéter ? Le cadmium est reconnu pour sa toxicité rénale. Selon l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), il peut également fragiliser les os et a été classé cancérogène. En mars 2009, la dose hebdomadaire tolérable a été abaissée à 2,5 microgrammes par kg de poids corporel. L’agence précise que « l’exposition alimentaire moyenne des Européens avoisine cette valeur, mais certains groupes — enfants, végétariens, fumeurs — peuvent atteindre 5,4 µg/kg/pc ».

Le chocolat, bien qu’il ne soit pas la première source d’exposition, peut contribuer de façon significative chez les consommateurs réguliers, surtout ceux qui préfèrent les teneurs en cacao élevées, plus susceptibles de contenir du cadmium.

Un débat sur la réglementation et les limites

Actuellement, la réglementation européenne autorise un seuil maximal de cadmium de 0,8 mg/kg dans le chocolat contenant plus de 50 % de cacao. Or, plusieurs produits dépassent cette limite ou s’en approchent dangereusement. Les associations de consommateurs appellent à une révision à la baisse de ces seuils, invoquant le principe de précaution, en particulier pour les enfants et les femmes enceintes.

Aux États-Unis, la situation est similaire. Le California Office of Environmental Health Hazard Assessment (OEHHA) a établi des seuils plus stricts, avec des limites journalières de 4,1 microgrammes de cadmium. Or, certaines tablettes testées par Consumer Reports en contenaient jusqu’à 3 microgrammes par portion de 30 grammes, soit près de 75 % du maximum autorisé en une seule bouchée.

Du cadmium dans le chocolat : les fabricants doivent-ils revoir leur copie ?

Face à la médiatisation croissante, certaines marques annoncent des changements dans leurs chaînes d’approvisionnement. L’objectif ? S’approvisionner dans des régions où les sols sont moins contaminés, ou encore sélectionner des variétés de cacao moins absorbantes.

Alors, faut-il renoncer au chocolat ? Non, mais il faut mieux choisir. Les données révèlent que tous les produits ne se valent pas. Certains chocolats noirs, même à 85 %, présentent des taux bien inférieurs à la moyenne. Privilégier les marques transparentes sur leurs tests de métaux lourds, varier les sources d’approvisionnement et modérer sa consommation restent les meilleures armes du consommateur.

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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

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