Journée mondiale de l’environnement : et si on arrêtait de saupoudrer nos patates… au cadmium ?

Les médecins libéraux s’inquiètent de la présence du cadmium, un métal lourd réputé dangereux, dans notre alimentation quotidienne.

Rédigé par , le 5 Jun 2025, à 10 h 49 min
Journée mondiale de l’environnement : et si on arrêtait de saupoudrer nos patates… au cadmium ?
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Les médecins libéraux alertent sur les dangers de la présence du cadmium dans notre alimentation au quotidien.

Un cadmium qui s’accumule dans le foie et les reins

À l’occasion de la journée mondiale de l’environnement, le 5 juin, la Conférence nationale des URPS médecins libéraux a tenu à sensibiliser tant les pouvoirs publics que la population sur l’omniprésence d’un métal lourd dangereux dans notre quotidien : le cadmium. Sa présence dans nos aliments de base tels que les céréales, les pâtes ou le pain, mais aussi dans les pommes de terre ou les légumes, inquiète les professionnels de santé.

Mais pour quelles raisons ? « Les sols accumulent le cadmium qui ne peut en sortir que par les plantes, explique le corps médical. II pénètre alors facilement dans les végétaux par leurs racines et entre ainsi dans la chaîne alimentaire. Ayant une durée de vie très longue (10-20 ans), il s’accumule dans le foie et les reins, et sa présence dans l’organisme augmente avec l’âge. » En cause : les engrais phosphatés riches en cadmium que la France importe notamment du Maroc.

Le cadmium : des effets délétères sur la santé

Une exposition prolongée au cadmium, même à faible dose, a des conséquences graves sur la santé. Il s’accumule principalement dans les reins, provoquant des lésions rénales irréversibles et favorisant l’apparition de calculs rénaux. De plus, ce métal est classé comme cancérigène par l’OMS, augmentant les risques de cancers, notamment du poumon et de la prostate.

Le cadmium perturbe également le métabolisme osseux, affaiblissant les os et favorisant l’ostéoporose. Il peut aussi altérer le système cardiovasculaire et le foie. Les femmes enceintes et les enfants sont particulièrement vulnérables, car le cadmium affecte le développement foetal et peut causer des retards de croissance.

Pour réduire les risques, il est conseillé de varier son alimentation, de privilégier les produits bio et de limiter la consommation d’aliments provenant de zones polluées.

Agir sur les engrais phosphatés

« Dans un contexte d’urgence sanitaire parfaitement documentée scientifiquement, il est de notre devoir d’interpeller la puissance publique pour actionner les leviers nécessaires afin de protéger les citoyens, sans plus attendre », souligne dans un communiqué(1) la Conférence nationale des URPS médecins libéraux. En effet, ce métal lourd est un cancérigène reconnu, et même qualifié de « fléau de santé publique », toxique pour la reproduction.

Les médecins libéraux, qui ont par ailleurs adressé un message au gouvernement, demandent à ce que la France s’aligne « le plus rapidement possible sur les recommandations de l’Anses sur la charge en cadmium maximale des engrais phosphatés ». Les normes françaises admissibles de cadmium sont en effet de 90 mg de cadmium/kilo d’engrais phosphatés. La norme européenne en la matière est à 60 mg de cadmium/kilo, tandis que l’Anses recommande de ne pas dépasser les 20 mg de cadmium/kilo.

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