L’eau potable contaminée par les PFAS est nocive pour les nourrissons

La présence de PFAS dans l’eau potable est dangereuse pour les plus petits, conclut la première étude réalisée par des chercheurs du New Hampshire.

Rédigé par , le 11 Dec 2025, à 9 h 38 min
L’eau potable contaminée par les PFAS est nocive pour les nourrissons
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Les substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées (PFAS), surnommées « polluants éternels », sont des polluants de plus en plus préoccupants. Mais leur niveau de dangerosité se découvre au gré des études.

Ce qu’il faut retenir
Les PFAS, surnommés « polluants éternels », contaminent de nombreuses eaux potables. Une nouvelle étude américaine révèle un lien direct entre cette exposition et des risques accrus pour les bébés : hausse des naissances prématurées, du faible poids à la naissance et même de la mortalité infantile. Les chercheurs estiment que les coûts sanitaires liés aux PFAS dépassent largement ceux d’une dépollution de l’eau potable.

Des effets clairs sur la natalité

La dernière en date, tout juste publiée dans les colonnes de la revue PNAS ((Proceedings of the National Academy of Sciences) et réalisée par des chercheurs américains (1)permet en tout cas de le mesurer concernant les nourrissons. Elle montre en effet que les mères du New Hampshire dont les puits d’eau potable étaient situés en aval de sources de rejets de PFAS ont connu davantage de naissances d’enfants de très faible poids, davantage de naissances extrêmement prématurées et un taux de mortalité infantile plus élevé que les mères dont les puits étaient situés en amont de ces sources.

Ces mères ignoraient l’emplacement de leurs puits et, sans cette exposition aux PFAS, leurs situations auraient dû être comparables. Mais s’il existe des preuves d’une exposition humaine généralisée aux substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées (PFAS), on dispose encore de peu de données sur les effets de cette exposition sur la santé humaine. Cette étude sur des milliers de naissances dans l’État américain entre 2010 et 2019, permet de les prouver en se fondant sur les données disponibles sur ces naissances. En aval des sites pollués, le risque de mourir avant un an encouru par les nouveaux nés triple quasiment (+ 191 %). Celui de naissance prématurée augmentait de 20 %, et celui d’un faible poids à la naissance de 43 %.

Lire aussi – PFAS dans l’eau potable : ce que les enquêtes ont trouvé

Des PFAS quasi indestructibles et omniprésents

« En extrapolant à l’ensemble des États-Unis contigus, la contamination par les PFAS engendre des coûts sociaux annuels d’environ 8 milliards de dollars, estiment au passage les chercheurs. Ces coûts sanitaires sont nettement supérieurs aux estimations externes actuelles du coût de l’élimination des PFAS du réseau public d’eau potable. » Quasi indestructibles et omniprésents autour de nous, les « polluants éternels » que sont les PFAS se retrouvent aujourd’hui partout dans la nature, dans l’eau comme dans les sols ou la nourriture.

Et donc également dans le corps humains dont ils traversent les défenses pour s’accumuler dans le sang ou les tissus du foie ou des reins. Seule limite aux résultats de cette étude : la difficulté à distinguer la pollution liée au PFAS et celle lié à d’autres polluants dans l’environnement des mères. Mais le rapport de cause à effet semble toutefois clair, ce qui est assez rare en matière de santé environnementale.

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1 commentaire Donnez votre avis
  1. C’est l’inverse qui aurait été étonnant! Evidemment que boire de l’eau polluée est mauvaise pour la santé!

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