Anti‑poux : la majorité des produits vendus en France sont inefficaces

La plupart des produits dits « anti-poux » vendus en France ne tiennent pas leurs promesses : derrière les promesses marketing se joue une réalité froide, déplore une récente étude.

Rédigé par , le 10 Jul 2025, à 15 h 01 min
Anti‑poux : la majorité des produits vendus en France sont inefficaces
Précédent
Suivant

Une étude parue dans le Cureus Journal of Medical Science révèle que la majorité des traitements anti‑poux vendus en France se révèlent inefficaces. Une information qui remet en question la crédibilité des produits du quotidien pour lutter contre la pédiculose.

Les traitements anti-poux efficaces sont boudés

Au cours cette étude réalisée in vitro par les chercheurs Berthine Toubate (Université de Tours), Aniss Louchez (Université de Lille), Françoise Debierre (Université de Tours) et Thomas Morgenroth (Université de Lille), 27 traitements « anti-poux » vendus en libre accès ont été passés au crible. Seuls cinq d’entre eux démontrent une efficacité théorique de 100 % contre les poux et lentes. Ces traitements efficaces représentent un maigre 27 % des achats, soit un marché d’environ 20 millions d’euros. En clair : les consommateurs se tournent, hélas, massivement vers des produits aux performances douteuses.

Des produits très vendus… mais inefficaces

Le cas le plus frappant est celui de « Parasidose expert lotion 5 min », très apprécié des familles : il élimine seulement 29 % des poux. Pour les 14 produits les moins performants, l’étude indique une efficacité « partielle ou très mauvaise ». À cela s’ajoute l’euphémisme marketing : « Certains emballages promettent une guérison en quelques minutes, mais ces traitements sont souvent associés à un peignage ou nécessitent une nouvelle application au 7e jour ».

La tromperie est manifeste : un protocole incomplet ou volontairement opaque permet de masquer la réalité des performances. Pire, les produits testés pourraient ne pas guérir la pédiculose puisqu’une seule femelle vivante ou deux à trois oeufs viables peuvent donner naissance à une nouvelle génération. Ils notent par ailleurs qu’un usage répété des formules mal ciblées favorise la sélection de poux résistants, réduisant encore plus l’efficacité réelle. Les familles se retrouvent dans un cercle vicieux : produit inefficace → infestation récurrente → usage plus fréquent → poux de plus en plus résistants.

Lire aussi – Les substances que nous cachent… les produits anti-poux

Des consignes d’utilisation peu précises et une incertitude sur le respect du protocole par les patients

Les industriels jouent sur la peur et les promesses rapides. Mais les auteurs estiment que les packagings « peuvent induire en erreur l’utilisateur », d’autant plus que des consignes peu précises sur la fréquence d’utilisation ou l’association au peignage perturbent le protocole réel.

De plus, cette étude est basée sur des tests in vitro, elle permet de comparer les performances pures mais ne reflète pas toujours la réalité de l’usage domestique (application non uniforme, respect du protocole, cheveux de nature variée…). Les auteurs appellent toutefois à un renforcement des contrôles : « Il est ainsi recommandé aux autorités sanitaires françaises de procéder à des évaluations rigoureuses de l’efficacité avant d’approuver de nouveaux traitements ».

Lire aussi 



Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

Aucun commentaire, soyez le premier à réagir ! Donnez votre avis

Moi aussi je donne mon avis