Il est temps d’agir pour les amphibiens de France !

Les zones humides, partout à travers le monde, sont les milieux les plus en danger. Pas étonnant, dans un tel contexte, que les résidents de ces zones humides soient eux aussi en grand péril. C’est le cas des amphibiens qui, même en France, ont grandement besoin de notre attention.

Rédigé par Julien Hoffmann, le 12 Sep 2020, à 7 h 57 min
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Le constat est sans appel, les amphibiens sont les vertébrés terrestres les plus en danger en France comme dans le reste du monde. Tout bonnement effrayant, un tiers des amphibiens du monde devraient disparaître dans les vingt années à venir si nous ne faisons rien !

Mieux connaitre les amphibiens pour mieux les protéger

Il y aurait énormément à dire sur les amphibiens car cette classe de vertébrés a tout de même plus de 7 000 représentants dont 43 en France. Il faut dire qu’ils ont su développer de sacrés capacités d’adaptation à travers les âges – ce sont tout de même eux qui sont sortis les premiers de l’eau – et ont même un temps dominé la planète avec des spécimens de plus de… neuf mètres !

salamandre amphibien

La salamandre de Chine est la plus grande représentante des amphibiens actuels avec 1,8 mètres © Cheng Wei

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Salamandres, crapauds, grenouilles et autres tritons sont autant d’amphibiens aux caractéristiques en partie très proches et en partie très éloignées, mais leur dénominateur commun est leur besoin fondamental de zones humides en tous genres. Il font partie de la biodiversité ordinaire, que l’on peut tous observer et protéger au quotidien puisque ces espèces nous entourent.

Leurs larves respirent pratiquement toutes grâce à des branchies alors que les adultes respirent à l’aide de poumons, une belle merveille mécanique de la Nature.

Les menaces qui pèsent sur les amphibiens de France

La fragmentation et la perte d’habitat

C’est là la raison la plus importante de la disparition et de la régression des effectifs des amphibiens en France. Si la perte d’habitat se comprend aisément en matière de conséquences pour les amphibiens, il faut aussi comprendre que la fragmentation de leur milieu est toute aussi funeste.

En effet, quand les « zones de vies » des amphibiens ne sont plus connectées, les échanges génétiques se réduisent et c’est toute la population qui s’affaiblit. Quand un certain seuil est dépassé, les populations finissent par s’effondrer et disparaître.

Les raisons de cette fragmentation et de cette perte de milieux ont plusieurs explications :

  • l’agriculture (perte des haies, monoculture, disparition des éléments du paysage, etc.),
  • l’exploitation forestière (monoculture de résineux, extraction de granulat, etc.),
  • les transports (lignes à grande vitesse, route, canaux)
  • l’urbanisation qui voit disparaître des zones humides entières au profit de projets de toutes tailles.

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La chute de la qualité de l’eau

La physiologie même des amphibiens et leur peau tout particulièrement perméable font que la qualité de l’eau a un impact direct sur la survie de ces animaux.

Stérilité, malformations et surmortalité sont autant de problèmes causés par la présence de pesticides, de métaux lourds, de nitrate ou encore de sel.

Maladies

Les maladies ont toujours été des régulatrices de populations sauvages et les amphibiens ne coupaient pas à la règle. Les choses ont cependant évolué en mal avec l’apparition de nouvelles maladies et en particulier un champignon Batrachochytrium dendrobatidis.
Présent désormais dans toutes les régions de France, la maladie a causé l’extinction de 90 espèces et a anéanti 90 % des populations de 124 autres espèces dans le monde.

Encore de quoi se faire du souci pour ces espèces déjà trop fragilisées.

FOCUS – Le crapaud sonneur à ventre jaune

Le crapaud sonneur à ventre jaune (Bombina variegata) est une espèce bien connue des herpétologues pour la régression de ses effectifs et ce quel que soit le biotope fréquenté.

amphibien

Le Crapaud sonneur © Rudmer Zwerver

Car oui, ce crapaud fréquente des milieux relativement variés allant de milieux ouverts aux grands massifs forestiers où il va apprécier les eaux stagnantes et bien végétalisées de bras morts, d’ornières ou de mares naturelles peu profondes.

Le combat pour la protection de cette espèce classée vulnérable en France et des milieux qu’elle affectionne représente d’une certaine manière tout un symbole dans la lutte pour la protection des zones humides et des espèces qui en sont dépendante.

N’hésitez pas à vous rapprocher des structures qui luttent pour sa sauvegarde près de chez vous !

Illustration bannière : Tête de triton marbré (Triturus marmoratus) © FJAH
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