Amap – j’embauche un agriculteur

Rédigé par Jean-Marie, le 26 Aug 2013, à 12 h 58 min
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Amap – Briser les idées reçues

amapMais si ce système permet de réduire le temps de travail et l’incertitude financière, principaux freins à l’installation des agriculteurs, il implique également des contreparties. Les associés doivent rendre des comptes à ces particuliers qui les financent. « Nous sommes 100 % dépendants de nos adhérents. C’est un peu comme si nous étions salariés de l’Amap », reconnaît Mathieu. Ils sont toujours maîtres sur leur exploitation, mais  justifient néanmoins leurs choix devant l’assemblée générale de l’association. Et pour cause, « chacune de nos actions aura une conséquence sur leurs paniers », explique Jérôme.

Alors, pour éviter qu’ils ne les laissent tomber, les 3 paysans jouent la carte de la transparence. Quand le temps n’est pas à la fête et que les paniers ne sont pas aussi pleins qu’à l’accoutumée, les agriculteurs envoient des photos et invitent les membres à passer pour constater les dégâts. Des soirées-débats sont également organisées tous les trois mois afin que les adhérents comprennent mieux le quotidien des paysans. Un travail pédagogique qui permet, selon Gwen, le 3ème associé, de « briser quelques idées reçues » :

panier - amap - consoGlobe« On les met face à notre réalité et on leur explique pourquoi il n’y a pas de légumes. L’Amap met en contact deux milieux, les consommateurs comprennent les problématiques des producteurs et inversement.

Ça permet de leur faire prendre conscience que ce n’est pas au producteur d’assumer tous les risques », insiste Gwen. Une responsabilisation bien vécue par les adhérents de l’Amap : « ça leur fait plaisir de savoir qu’ils permettent à des paysans du coin de vivre décemment de leur travail », assure Jérôme.

La prise de conscience des contraintes agricoles a également permis de changer les habitudes alimentaires des adhérents. « Nous avons introduits la saisonnalité dans leur consommation. Certains membres aiment tellement nos tomates qu’ils ont arrêté d’en acheter ailleurs pendant l’hiver », se réjouit Mathieu.

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Jean-Marie Boucher est le fondateur de consoGlobe en 2005 avec le service de troc entre particuliers digitroc. Rapidement, il convertit ses proches et sa...

3 commentaires Donnez votre avis
  1. La solution de l’AMAP n’est pas qu’une affaire d’argent, c’est aussi un acte de solidarité.
    Je fais partie d’une AMAP qui rassemble une agricultrice, un producteur de poulet/oeufs, un apiculteur, une productrice de fromage de chèvre, un boulanger, un producteur de fruits et occasionnellement nous commandons de la viande.
    Tous nos producteurs nous indiquent lors de notre AG qu’ils auraient mis la clé sous la porte sans les AMAP.
    Et le prix des paniers nous poussent à gérer nos paniers en faisant des conserves et en congelant les surplus comme le faisaient nos aïeuls.

  2. C’est vrai que 25 € le panier comme dans le témoignage précédent, ça me parait cher, jusqu’à présent, je connaissait des AMAP plutôt autour de 15€ le grand panier (Isère puis HautRhin). L’Amap a aussi ses contraintes pour le consomm’acteur qui ne peut récupérer son panier qu’un jour dit dans un créneaux horaire souvent restreint… Ca ne peut donc pas correspondre à tout le monde! Mais c’est une belle initiative, à continuer de développer avec d’autres alternatives locales (marchés, épiceries paysannes et autres systèmes de paniers locaux etc…)
    Pour les paysans, nous avons eu le même genre de réponse quand nous avons visité les exploitations qui fournissaient les AMAP auprès desquelles nous nous fournissions (et encore maintenant). Mais Je ne pense pas pour autant qu’ils soit bon pour l’agriculteur de « tout mettre ses oeufs dans le même panier » et de ne miser sur qu’un seul système….Ou alors il faut faire en sorte que celui ci fonctionne vraiment correctement (nombre d’adhérent suffisant, choix, mutualisme etc..)

  3. J’ai eu participé à une amap dans mon coin, je n’ai pas été content car l’agriculteur étant seul, soit il y avait profusion d’une sorte de légume et peu du reste, soit il n’y en avait très peu du aux mauvaises récoltes, l’automne et l’hiver, donc à 25€ le panier durant toute l’année ça fait très cher, je préfère la solution du marché où il y a deux agriculteurs bio qui ont leurs champs à quelques kilomètres, c’est écolo et ensuite on peut choisir la qualité et la quantité pour moins cher que que mon amap, ça me coute dans les 15€ à 20€ par semaine donc moins cher que l’amap pour plus de légumes et surtout plus de choix, rien n’est imposé.

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