Quand l’Inra démontre la supériorité du bio

Rédigé par Nolwen, le 18 Sep 2013, à 11 h 59 min
Quand l’Inra démontre la supériorité du bio
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L’Inra présente les résultats d’une étude sur l’impact de l’eau en agriculture biologique. L’organisme de recherche public s’est posé diverses questions et abouti à des conclusions sur les conséquences de l’agriculture bio sur les consommations d’eau, de carburant et de pesticides ; sur la valeur de la production agricole. Une étude dont vont s’emparer les partisans du bio.

L’impact de l’agriculture biologique

inra agriculture bioLes chercheurs de l’Inra de Montpellier ont planché sur les questions suivantes :

Quel est l’impact de l’évolution de l’agriculture biologique (AB) en Camargue ? Quelles sont les expérimentations de l’Inra en riziculture biologique ? Quelles sont les conditions et les limites de développement de l’AB pour répondre à un enjeu de qualité de l’eau à une échelle territoriale ? (1)

> L’une de leurs études issue du programme Camargue-Bio2 sur la riziculture biologique en Camargue montre qu’une augmentation de 20 % des surfaces agricoles converties en AB aurait pour conséquences probables à l’échelle de la Camargue une diminution des surfaces cultivées en riz, et une diminution des consommations d’eau, de carburant et de pesticides ; la valeur de la production agricole serait maintenue.

Rizière bio au stade du tallage du riz (Camargue) image Inra.

Rizière bio au stade du tallage du riz (Camargue) .

L’Inra a mené plusieurs expérimentations sur des sujets proches. On peut citer :

– la gestion complexe des adventices (mauvaises herbes) dans les rizières,

– le dessalement des sols par la culture de riz ou encore l’introduction de la diversification des rotations avec des cultures non submergées (pluviales), comme le blé dur, le tournesol, les lentilles…

– les incitations locales à la gestion préventive de la qualité de l’eau et à leurs répercussions sur les conversions des exploitations à l’AB dans les aires d’alimentation de captage d’eau potable, en France et en Allemagne(3).

La question des captages d’eau

Le programme ABiPeC de l’Inra porte sur le captage d’eau. En France métropolitaine, il existe près de 33 000 captages d’eau potable (auxquels sont associées des aires d’alimentation) qui permettent de prélever l’eau à l’état brut dans les nappes souterraines, les cours d’eau, les sources.

> L’étude montre que les politiques incitatives sont rarement favorables à un développement de l’Agriculture bio dans les territoires à enjeu « eau ». Pour conjuguer la gestion préventive de la qualité de l’eau et l’AB, la combinaison de quatre conditions apparaît indispensable dans les territoires :

– des systèmes de production déjà largement extensifs,
– une sensibilité locale très favorable à l’AB à la fois chez les agriculteurs, les gestionnaires de l’eau et les collectivités territoriales,
– des filières biologiques structurées et largement demandeuses,
– des incitations financières très attractives.

Nous aurons l’occasion de revenir sur ces études qui apportent des éléments de fond au débat sur l’agriculture biologique face à l’agriculture industrielle.

*

Cela me donne une idée

Notes :
1. Suite à son programme AgriBio31, l’Inra a présenté les premiers résultats de ses recherches sur la thématique de l’eau et de l’agriculture biologique au salon Tech&Bio les 18 et 19 septembre 2013. Le programme AgriBio3 de l’Inra a été initié en 2010 par le Comité interne en agriculture biologique de l’Inra (CIAB) et s’est achevé en décembre 2012. D’autres résultats d’AgriBio3 seront également présentés au colloque DinABio, dédié à l’AB et co-organisé par l’Inra et l’Institut technique de l’Agriculture Biologique (ITAB), qui se déroulera les 13 et 14 novembre 2013 à Tours.
2. En partenariat avec l’ADEME, FranceAgriMer, le Centre français du riz et le Parc naturel régional de Camargue.
3. Sont impliqués dans le projet ABiPeC : l’unité Inra Sciences pour l’action et le développement – Activités, Produits, Territoires ; l’unité Inra Agro-Systèmes Territoires Ressources de Mirecourt et l’Institut supérieur d’agriculture et d’agroalimentaire Rhône-Alpes (ISARA-Lyon).

A télécharger :  L’Inra et l’Agriculture Biologique

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7 commentaires Donnez votre avis
  1. Ou je n’ai pas trop compris, ou cette étude montre qu’on cultive moins de riz.

    Quel intérêt ?
    Augmenter la faim dans le monde ? Et donc diminuer la population mondiale ? Très bonne méthode de régulation.

  2. c’est facile a faire bio chez soi pourquoi ne pas essayer la methode des anciens agriculteurs une plante pour chaque sol avec une plante pour proteger des maladies une autre pour empecher la terre de se dessecher une pour amender une pour permettre la polinisation

  3. J’ai visité une rizière en camargue et ai pu apprécier les difficultés en culture raisonnée et mesure celles en Bio.
    Les résultats de l’étude frileuse (car tardive) de l’INRA ne sont pas surprenants; il faut ajouter les obligations que l’on a de préservation d’un tel site exceptionnel en bien des égards.

  4. Oui, les études montrant la supériorité du bio injustement décrié et ridiculement cantonné aux seuls bobos vont permettre de rétablir la vérité.
    Revenir à une alimentation plus simple, moins transformée, à base de produits les moins traités est notre seule voie de salut si nous voulons conserver la santé et un environnement préservé.
    Est-il encore temps ?

    Florian KAPLAR
    Naturo-Passion.com

  5. je suis étonnée qu’un écologique puisse conseiller l’utilisation de l’eau de javel, et surtout de nettoyer les meubles de jardin et ensuite d’asperger le tout pour que cela puisse bien s’infiltrer partout, c’est…je ne trouve pas de qualificatif
    j’attends une explication

    • Quel est le rapport de votre commentaire avec l’étude de l’INRA ??

  6. Il est réjouissant de voir l’INRA s’intéresser au bio, enfin et après de longues années d’incompréhension et d’a priori. Souhaitons que le mouvement s’amplifie. Un certain Claude Bourguignon a montré le chemin il y a fort longtemps…Le bio ce n’est pas de l’ésotérisme, ce sont des interactions complexes entre roche mère, sol et microfaune ; il y a bien besoin d’une recherche puissante pour faire progresser les pratiques, mais cette fois en créant des synergies entre chercheurs et agriculteurs, plutôt qu’en incitant ces derniers à adopter des méthodes et surtout des produits sans réfléchir.

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