Réglisse : attention aux effets indésirables
La réglisse, ce goût sucré souvent associé à l’enfance, n’est pas sans conséquences. Présente dans de nombreux produits du quotidien, elle expose, en cas de consommation excessive, à des troubles graves comme l’hypertension ou les troubles du rythme cardiaque. Un danger insidieux, d’autant plus préoccupant que l’étiquetage reste souvent silencieux sur sa présence.

Une alerte sanitaire pointait, le 10 juillet, les dangers liés à une consommation excessive de réglisse. Sous son apparence anodine, cette racine dissimule un actif puissant, l’acide glycyrrhizique, impliqué dans de nombreux troubles, parfois graves. Et pourtant, la réglisse s’invite partout. Bonbons, sirops, tisanes, charcuteries, boissons alcoolisées ou non, compléments alimentaires. Où se situe la limite entre friandise et substance à risque ?
Réglisse : quand la douceur se transforme en danger
On pourrait croire la réglisse cantonnée aux bonbons noirs d’antan ou à quelques tisanes digestives. Erreur. L’extrait de Glycyrrhiza glabra ou Glycyrrhiza uralensis, deux espèces autorisées en France, infuse désormais une multitude de produits industriels. Et ce, souvent sans que le consommateur en soit informé.
Selon le rapport publié par l’Anses, les boissons anisées, alcoolisées ou non (comme le pastis), les glaces, les pâtisseries, les produits laitiers, les viandes transformées ou les compléments alimentaires contiennent régulièrement cet arôme surpuissant. L’un de ses composants, l’acide glycyrrhizique, possède un pouvoir sucrant 50 à 100 fois supérieur au saccharose. Mais surtout, il mime l’effet de l’aldostérone, une hormone régulant la pression artérielle. Et là commence la dérive physiologique.
Risques cardiovasculaires, une menace bien documentée
Entre 2012 et 2021, les centres antipoison français ont recensé 64 cas d’effets indésirables liés à la consommation de réglisse, dont 62 chez des adultes, peut-on lire dans The Conversation(1). À l’origine, des tisanes, des boissons non alcoolisées, des friandises, et même des compléments alimentaires. Des chiffres probablement sous-estimés. Les symptômes ? Maux de tête, douleurs musculaires, crampes, mais aussi hypokaliémie (baisse du potassium sanguin) et hypertension sévère.
Une recette parfaite pour des complications cardiovasculaires. Le coupable est l’acide glycyrrhizique, transformé dans l’organisme en acide glycyrrhétique. Ce métabolite perturbe le fonctionnement des reins et majore la réabsorption de sodium dans le sang. La pression artérielle augmente et le potassium se retrouve en chute libre. Ce syndrome porte un nom, pseudohyperaldostéronisme. Derrière cette terminologie scientifique se cache un enchaînement potentiellement fatal.
Les interactions médicamenteuses à surveiller
Le drame ne s’arrête pas aux effets directs. La réglisse interagit avec une série de médicaments, amplifiant leurs effets ou en neutralisant les bienfaits. Les diurétiques hypokaliémiants, les corticoïdes, les laxatifs stimulants ou la digoxine (traitement de l’insuffisance cardiaque) voient leur profil de risque décuplé en présence d’acide glycyrrhizique.
Même les antihypertenseurs peuvent perdre en efficacité. Et que dire des « torsades de pointes », ces arythmies cardiaques fatales que certains traitements déclenchent, et que la réglisse peut aggraver ? Face à ce constat, l’Anses indique qu’en cas d’hypertension, de pathologie cardiaque, de grossesse ou d’insuffisance hépatique, la consommation de réglisse, même modérée, doit être signalée à un professionnel de santé.
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