Gestion des déchets : la France n’a pas besoin de nouveaux incinérateurs !

Selon l’Ademe, les ordures ménagères résiduelles tendent à diminuer grâce au développement des politiques de collecte à la source. Et, la France n’a plus besoin de nouvelles capacités de prétraitement et d’incinération des déchets. Décryptage.

Rédigé par Séverine Bascot, le 17 Apr 2017, à 7 h 40 min
Gestion des déchets : la France n’a pas besoin de nouveaux incinérateurs !
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Un avis sur “l’avenir du traitement des ordures ménagères résiduelles” en France a été rendu par l’Ademe en date du 13 avril 2017. On en retire plusieurs recommandations concernant le recyclage, mais aussi les installations de traitement des déchets, notamment les incinérateurs.

Il y a suffisamment d’incinérateurs de déchets en France : l’avenir est à la réduction, au réemploi et au recyclage des déchets

Alors que les régions se lancent, conformément à la loi pour la Nouvelle Organisation Territoriale de la République (NOTRe)(1), dans la planification de prévention et de gestion de l’ensemble des déchets pour les 6 et 12 ans à venir, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) souligne une tendance positive :  les quantités d’ordures ménagères résiduelles à traiter pourraient passer de 17,7 millions de tonnes en 2013 à 14,7 millions en 2025.

Aussi, comme le recommande la Commission européenne,  plutôt que de construire de nouvelles capacités d’incinération des déchets, il vaudrait mieux que “chaque collectivité se dote d’un plan d’actions volontariste de baisse des quantités d’ordures ménagères collectées”.

incinérateurs

Vers une réduction du volume des déchets © Nomad_Soul

De fait, les nouvelles politiques doivent avoir un “effet accentué dans les années à venir sur la quantité par habitant de déchets résiduels”, et il est nécessaire de “repenser la gestion d’un flux amené à diminuer quantitativement et évoluer qualitativement sur les années à venir”. Notamment, pour les collectivités dont la production de déchets par habitant est importante et le taux de tri faible.

Zéro Waste souhaite l’arrêt des projets d’installations de traitement des ordures ménagères résiduelles

À la lecture de cette analyse, l’association Zero Waste France appelle à un gel des nouvelles constructions et des reconstructions d’installations de traitement de déchets résiduels. Et ce en attendant que le processus de planification régionale soit mené à bien, et que l’État mette en place des outils pour suivre et organiser la limitation des capacités au niveau national conformément aux objectifs de la Loi de transition énergétique pour la croissance verte (LTECV).

Il s’agit désormais d’en tirer les conséquences au niveau local, et ne pas reconstruire des installations inutiles et coûteuses, comme en région parisienne avec le projet d’Ivry-Paris XIII, d’un montant de 2 milliards d’euros”
Flore Berlingen, Directrice de Zero Waste France

 

Repenser le traitement des déchets ménagers

L’Ademe et Zero Waste prennent également position contre le tri mécano-biologique (TMB)(2), et ne considèrent pas les techniques de “prétraitement des ordures ménagères résiduelles” pertinentes : “espérer un tri mécanique performant de déchets résiduels très hétérogènes pour extraire des matières à des fins de recyclage apparaît aujourd’hui un risque technique et surtout un pari économique

Pour rappel : l’objectif, fixé par la Loi de transition énergétique pour la croissance verte, est de diminuer de moitié les quantités de déchets ménagers et des entreprises admis en décharges d’ici 2025 (soit près de 10 millions de tonnes de réduction).

Or des usines de prétraitement sont en projet, sous d’autres appellations afin de contourner la formulation de la LTECV contre les TMB(3) : par exemple, les usines de “tri préparation  en région parisienne).

L’Ademe préconise donc dans cet avis de :

  • changer les comportements et d’optimiser les moyens de collecte à la source ;
  • privilégier la valorisation énergétique plutôt que l’élimination  ;
  • ne pas créer de nouvelles unités de prétraitement et d’incinérateurs des ordures ménagères résiduelles ;
  • reconvertir les unités existantes, afin de les adapter au déploiement du tri à la source des biodéchets.

Pour en savoir plus : consultez l’avis de l’Ademe

Illustration bannière : Déchets ménagers – © Aleksandar Mijatovic
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