Chômage rural et urbain : l’ADIE relève le défi de l’isolement géographique

Rédigé par Paul Boucher, le 1 Jun 2015, à 11 h 38 min
Chômage rural et urbain : l’ADIE relève le défi de l’isolement géographique
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Djena, jeune maman, lassée de « vivre au ralenti », décide un jour de prendre sa vie en main. « Je voulais sortir du système de l’assistanat, devenir une femme autonome et indépendante ». Mais à qui s’adresser ? Etienne à 22 ans voulait créer son entreprise, mais en milieu rural, ce n’est pas évident de trouver vers qui se tourner, et les banques le jugeaient « trop jeune ». Alors, proclame la nouvelle campagne de l’association pionnière du micro-crédit en France : « Créer votre boîte près de chez vous, c’est possible avec l’ADIE ! ». Success stories à la française, micro, mais réelles. ConsoGlobe soutient la nouvelle campagne de l’ADIE pour aller à la rencontre des chômeurs isolés.

Étienne André, 26 ans, horticulteur, Le Thuit Signol (27)

Etienne-André (photo du haut) a suivi des études dans le domaine de l’entretien des espaces verts. Après avoir d’abord été salarié chez des artisans horticulteurs, il se retrouve au chômage. Qu’à cela ne tienne, à seulement 22 ans, il décide de créer sa propre société. Mais les banques ne le suivent pas dans son projet, il est trop jeune. L’ADIE croit en lui et en son projet, et lui octroie un microcrédit de près de 10.000 euros. Il peut ainsi acheter un véhicule et investir dans une serre. Il y cultive des fleurs et des légumes qu’il vend ensuite sur les marchés de l’Eure.

L’accompagnement dispensé par son conseiller ADIE et par un bénévole lui a permis de développer des compétences en vente et en gestion. Une vraie relation de confiance a ainsi pu se tisser entre eux.

Les premiers temps ont été difficiles. Il s’est heurté à l’hostilité d’autres commerçants qui voyaient en lui un concurrent, au point de parvenir difficilement pendant quelque temps à réaliser un chiffre d’affaires suffisant pour pouvoir se verser un salaire. Mais, après deux ans d’activité,  les choses ont changé : « Maintenant c’est bien parti, ça s’est bien développé, j’ai une bonne clientèle ! ». A tel point qu’il projette d’agrandir ses surfaces de culture pour produire davantage.

Djena, 36 ans : onglerie et tatouages éphémères, grâce à l’ADIE

Djena, s'en est sortie grâce à l'ADIE

Djena, s’en est sortie grâce à l’ADIE

Djena, jeune maman, était décidée à s’en sortir. Pas facile à Montfermeil, dans le « neuf-trois ». Elle débute alors sa une formation de prothésiste ongulaire et démarre en free-lance dans un salon de coiffure. Elle envisage d’ouvrir sa propre boutique, mais ne sait pas à quelle porte frapper. Elle ne dispose ni de fonds propres, ni de local, ni du matériel nécessaire pour créer son activité. Elle parle de son projet à une amie, qui la met en contact avec l’Adie. Elle y trouve écoute, conseil, mais surtout un suivi en amont et en aval de la réalisation de son projet.

Voilà cinq ans déjà que Djena a ouvert sa boutique d’onglerie à Montfermeil. Elle s’est constitué peu à peu une clientèle très diversifiée : femmes surtout, mais aussi des hommes. Elle n’a pas encore pu recruter de salariée pour travailler avec elle, mais pour de grands événements, tels que les mariages, elle fait appel à plusieurs prestataires pour des soins d’esthétique, de maquillage et de coiffure. C’est donc toute une activité périphérique qui s’est progressivement organisée autour d’elle.

« Créer votre boîte près de chez vous, c’est possible avec l’Adie » : nouvelle campagne de l’ADIE pour les chômeurs isolés

Tel est donc le message de la prochaine campagne de l’ADIE en direction des chômeurs isolés des zones rurales et des quartiers urbains sensibles. Du 1 au 5 juin 2015, sur l’ensemble du territoire, l’association pionnière du micro-crédit en France part à la rencontre des personnes pour lesquelles l’isolement géographique ou l’absence de relais d’information de proximité constitue un obstacle à leur insertion dans le monde du travail.

En effet, 26 % des personnes dans les quartiers interrogées par l’IFOP en 2010 ont déclaré avoir l’intention de créer une entreprise. Mais beaucoup ne savent pas où s’adresser pour avoir des informations ou une formation et redoutent d’aborder les banques traditionnelles. En milieu rural, il existe aussi un potentiel de création d’activités, mais la demande est plus diffuse et difficile à capter.

« A travers ses nombreuses implantations dans les quartiers Politique de la Ville et les zones rurales, notamment, l’ADIE démontre depuis 25 ans qu’il n’y a pas de territoires perdus pour l’initiative économique. Bien accompagnés, les créateurs d’entreprises à qui l’ADIE a fait confiance se révèlent partout créateurs de richesse économique et humaine et deviennent parfois, à leur tour, créateurs d’emplois salariés dans leur territoire », explique Catherine Barbaroux, présidente de l’ADIE.

Il n’y a pas de territoires perdus pour l’initiative économique.

 

Des événements dans les antennes de l’Adie, chez ses partenaires et sur le web

Grâce à son implantation sur l’ensemble du territoire (120 antennes et 360 permanences), et aux événements qu’elle compte organiser pendant cette semaine de campagne, l’ADIE ira donc à la rencontre des publics des quartiers et des zones rurales.

Elle le fera de façon traditionnelle, avec l’accueil du public dans ses locaux ou chez ses partenaires : journées portes ouvertes, réunions d’information collectives chez ses partenaires prescripteurs de terrain (Pôle Emploi, BGE, CCI, Cités Lab), ou par des événements : expositions, marchés de créateurs, démarchage des petits commerçants de quartier, antennes mobiles pour sillonner les campagnes, stands d’information en extérieur, diffusion de films en plein air, organisation de cafés créateurs… Mais aussi en ligne avec l’organisation de plusieurs « webinars », conférences en ligne.

La liste de tous les événements peut être consultée sur son site.

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Professeur d’université à la retraite, Paul aime observer le monde moderne et ses évolutions. Il s’intéresse tout particulièrement à l’économie...

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