La « taxe couches-culottes » met les nounous en colère

La communauté de communes Terres du Lauragais, près de Toulouse, a voté l’instauration d’une taxe de 92 euros dont seront redevables les nounous.

Rédigé par Anton Kunin, le 31 Jul 2017, à 11 h 00 min
La « taxe couches-culottes » met les nounous en colère
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Le projet était dans les cartons depuis avril 2016, maintenant c’est fait : une communauté de communes à 30 kilomètres au sud de Toulouse vient de voter une taxe de 92 euros annuels dont les assistantes maternelles devront s’acquitter en raison de leur activité professionnelle.

Haute-Garonne : une communauté de communes décide de taxer les nounous

Si vous êtes assistante maternelle et que vous résidez dans la communauté de communes Terres du Lauragais, près de Toulouse, vous allez bientôt devoir vous acquitter d’une taxe assez farfelue : la « taxe couches-culottes ». Estimant que les représentantes de cette profession sont les premières responsables de la consommation de couches jetables mais aussi de pots de yaourt, les élus ont donc décidé de les assujettir à une taxe de 92 euros annuels, soit 25 centimes par jour.

Mécontentes, les assistantes maternelles ont formé un collectif de plus de 100 personnes et ont lancé une pétition contre cette taxe, une pétition qui a recueilli plus de 15.000 signatures. Dans leur réponse, les élus sont cependant formels : « La collectivité a la possibilité de facturer une personne qui utilise le service des ordures ménagères au titre de son activité professionnelle […], même si elle exerce son activité professionnelle sur son lieu de résidence« . Menaçant de répercuter cette taxe sur les parents, les assistantes maternelles ont pour leur part décidé de saisir le tribunal administratif.

taxe couches-culottes

© Rudometova Yulia

Couches-culottes jetables : une tonne de déchets par bébé

Un bébé a besoin de 6.000 couches-culottes en moyenne durant les deux premières années de sa vie. Cette invention, très pratique certes pour les parents tout comme pour les bébés, a cependant un coût environnemental. Les couches jetables sont constituées de 10 à 20 % de plastiques et de 5 à 10 % de polymères absorbants, ces derniers n’étant pas recyclables.

Rapportée à la population française, l’utilisation de couches-culottes représente 34 kilos de déchets par personne et par an, autant dire que la filière de la valorisation des déchets et les communautés de communes, qui la pilotent, peuvent très bien être tentées de chercher un financement correspondant au surcoût engendré.

Lire aussi : Pantalon fendu et hygiène naturelle infantile : solutions anti-couches ?

Mais pour Eliette Pujol-Théron, assistante maternelle à Villefranche de Lauragais interrogée par 20 Minutes : « Cette redevance est une véritable dérive car les parents payent déjà cette taxe. Est-ce que cette mesure va aussi s’appliquer aux personnes âgées ou handicapées qui portent des couches ? On nous demande de payer cette redevance qui s’applique aux entrepreneurs et artisans alors que nous ne sommes que salariés ».

Illustration bannière : Une taxe sur les couches – © Romrodphoto
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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

8 commentaires Donnez votre avis
  1. Maintenant les enfants portent des couches très tard : les parents sont paresseux pour apprendre aux enfants à être propres ! Avant moins de couches ou des couches lavables réduisait notablement les poubelles !

  2. Si cette communauté de communes perd ses « nounous » indépendantes ,il lui faudra construire des nurseries collectivisées,en payer l’entretien ,les assuranceles règlements,les horaires élastiques ,les »nounous »,assumer les réclamations des parents .
    Elle risque de le regretter !

  3. VOUS AVEZ REFUSER MON AVIS???

    CAR QUESTION DE GROS SOUS………! !

  4. OU SONT-ELLES FABRIQUEES CES COUCHES.. ?

    CAR EUX MEMES EN TIENNENT UNE COUCHE DE FAIRE PAYER AUX TRAVAILLEURS…
    ALORS QU’ILS TRAVAILLENT POUR GAGNER LEURS VIE….

  5. si ça peut les obliger à passer aux couches lavables, pourquoi pas.

  6. ah ah ah ….. taper sur les maigres ressources des assistantes maternelles par peur d’affronter les grandes industries …… à mourir de rire d’être aussi faible et farfelu !!

  7. Et les couches lavables ? Personne n’en parle et pourtant, c’est la solution. A l’usage, cela revient moins cher et cela économise 6000 couches par bébé… En plus, on mélange des déchets organiques qui peuvent être valorisés avec des déchets non recyvclables non valorisables qui seront au mieux incinérés et qui créeront de la dioxine. Scandale.
    On a adopté les couches lavables car on habitait au 6e étage sans ascenceur. Quand on voyait le nombre de poubelles qu’on descendait par semaine, on a cherché une solution. Et franchement, le bébé s’en est mieux senti. Fini l’érythème, la propreté 6 mois plus tôt que son grand frère… Et franchement, passer 5 à 10 secondes de plus par change, c’est peu cher payer pour le confort que cela donne car c’est 6 mois de changes en moins.
    Vous saviez que les couches jetables ont été inventées pour écouler les stocks de coton d’après-guerre ? Au temps où nos ressources s’épuisent, c’est encore réaliste ?

    • Ah oui. D’accord pour les couches lavables (qui ont aussi un côté non écologique du fait d’une plus importante consommation d’eau); cette solution est très noble. Mais pour les assistantes maternelles, comment faire ? Rendre les couches sales(et donc pleines) en fin de journée aux parents ? Pourquoi pas ? Personnellement, en tant qu’assistante maternelle, il n’est pas question que j’assure l’entretien des couches sales. Quant à cette taxe instaurée par cette communauté de communes, il faudrait peut-être arrêter de taper sur la profession d’assistantes maternelles. Nos salaires sont déjà réglémentés par la CAF ; d’autre part, nous devons déclarer au fisc les repas des enfants accueillis, repas fournis ou non par les parents (une aberration !!!). Et finalement, sans faire de mauvais esprit, et dans un souci d’honnêteté, cette communauté de communes devrait déduire aux parents faisant garder leur bébé la même somme que celle réclamée aux assistantes maternelles. Ce serait juste puisque les couches ne seraient pas, pendant les heures d’accueil, jeter dans la poubelle des parents mais dans celle des ass-mat. Mais pour que cette taxe soit juste aussi, il faudrait qu’elle soit réglée aux ass-mat par les parents.

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