Jardinage : 5 manières naturelles de remédier à un sol pauvre

Avoir une bonne terre est l’une des préoccupations primordiales du jardinier bio, soucieux de bons rendements et de belles plantes. Mais prenons le problème à l’envers : comment éviter d’avoir un sol pauvre ? Et comment y remédier ? Voici cinq règles simples.

Rédigé par Mark, le 19 May 2023, à 15 h 02 min
Jardinage : 5 manières naturelles de remédier à un sol pauvre
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Vous aimeriez créer un jardin, mais voilà, la petite parcelle que vous avez à disposition pour ça n’a pas bonne mine : le sol est sec, compact, de couleur très claire… Bref de plus en plus difficile à travailler. Mais pas question de renoncer à y entretenir un petit éden nourricier ! Les plantes ont, depuis toujours, montré leurs capacités à s’adapter aux situations difficiles, et des solutions pour rendre vivant et fertile un sol pauvre existent.

5 conseils pour lutter naturellement contre un sol pauvre

À force de travailler la terre, on oublie parfois l’essentiel : le sol est vivant, ou plus exactement la nature repose sur des synergies entre différentes plantes, animaux et minéraux. L’exemple parfait est la forêt : c’est un écosystème, au sol généralement très riche, qui n’a besoin d’aucune intervention humaine.

Or, dès lors que l’on se met à cultiver et même simplement à jardiner, on perturbe l’environnement, le naturel. Le but va alors être de jardiner le plus naturellement possible.

Conseil #1 pour un sol pauvre : arrêtez de bêcher !

Est-ce que quelqu’un bêche la forêt ? Non. Est-ce donc nécessaire de bêcher ? Non. C’est aussi simple que cela.

Derrière cette manière provocante de mettre le bêchage en question se cache une véritable réflexion sur notre rapport au sol : en réalité, bêcher peut faire plus de mal que de bien, car détruisant la faune qui fait son travail d’entretien et régénération des sols à l’abri des regards. Cette faune va des bactéries aux vers de terre.

Ce labourage enfouit également la matière organique, qui va alors pourrir dans le sol au lieu de se décomposer en surface. La pollution des sols et de l’air serait également impactée(1).

sol pauvre

La bêche, un calvaire pour les sols et un calvaire pour le dos – © Georgy Dzyura

Si vous souhaitez retourner votre sol, et si la saison est bonne et la matière organique déjà décomposée, optez plutôt pour la grelinette contre un sol pauvre. Assurez-vous auparavant d’avoir scrupuleusement désherbé sous peine de voir germer des indésirables supplémentaires.

La grelinette permet d’ameublir la terre sans la retourner, contrairement à une bêche. Elle permet ainsi de préserver l’écosystème du sol.

Conseil #2 pour un sol pauvre : cultivez votre sol toute l’année

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, laisser la terre non cultivée n’est pas une bonne idée. Ou, plus exactement, il ne faut pas la laisser nue. Dans la nature, un sol nu n’est absolument pas la norme, sauf dans le désert, donc pourquoi adopterait-on un tel modèle au jardin ?

On n’a pas forcément le temps ni la possibilité de tout couvrir, selon le terrain. Si on n’a pas trop d’espace ou suffisamment de temps pour tout cultiver, on pensera aux associations de culturepour varier les plaisirs, et au mulch bien entendu(2).

Le ‘mulch’ est proche du paillage, le sens du mot anglais est juste un peu plus large : il s’agit de recouvrir le sol pour qu’il reste meuble. Cela permet d’éviter de se retrouver avec un sol pauvre en eau et en nutriments.

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Pailler pour protéger et nourrir le sol – © zlikovec

On commence par désherber soigneusement la zone et on utilise tous les déchets verts hors mauvaises herbes pour créer une zone de compost, une zone de décomposition des déchets organiques ou encore un paillis. Vous devrez moins arroser cette zone et elle ne se desséchera pas.

Si vous avez fait le choix du potager en carrés, n’oubliez pas de prendre soin de vos allées en faisant le choix d’allées naturelles : de l’herbe, du bois raméal fragmenté ou du paillage, par exemple.

Conseil #3 pour un sol pauvre : cessez d’utiliser les traitements agressifs

La loi 2014-110 du 6 février 2014, appelée loi Labbé, prévoit une interdiction d’usage et une restriction de vente de tous les produits phytosanitaires de synthèse dans les jardins.
Mais les jardiniers amateurs peuvent toujours utiliser certains produits qui ne sont pas sans poser quelques problèmes même s’ils sont à plus faibles risques.
Pour cause, même le vinaigre blanc, très utile pour désherber naturellement, a des conséquences directes sur votre sol, à plus ou moins long terme(4).

On fera donc preuve de prudence, et de mesure, vis-à-vis de ce qu’on répand sur le sol.

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Le sulfate de cuivre, utilisé dans la bouillie bordelaise, est la forme de cuivre la plus toxique pour l’humain – © Sunny_Smile

Ennemie de l’équilibre naturel, la bouillie bordelaise

Si ses conséquences sur la santé sont contestables, l’implication directe dans le changement de nature du sol est réel. La bouillie bordelaise agit sur les champignons, notamment le mildiou, ainsi que sur tous les autres champignons nécessaires à l’équilibre du jardin, notamment pour aider les plantes à bien grandir.

On utilise donc les pesticides, même bio, le moins possible.

Au contraire, on optera pour le vivant : introduisez des insectes auxiliaires, plantez des fleurs pour attirer les animaux, créez une parcelle sauvage pour favoriser la biodiversité au jardin.

Conseil #4 pour un sol pauvre : nourrissez votre sol correctement

Bichonnez votre sol. De la même manière que vous améliorez votre alimentation et/ou celle de vos enfants, voire vos animaux, au fur et à mesure que vous emmagasinez des connaissances sur les produits naturels, vous pouvez procéder de la même manière pour le sol.

Un sol pauvre est par définition un sol mal nourri, il va donc falloir lui donner « à manger » et, vous vous en douterez, pas avec des tonnes de produits tout faits. On ne parle donc pas d’engrais chimiques, mais juste d’aider la nature.

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Pour nourrir le sol de votre jardin, offrez-lui du compost – © Alison Hancock

Au lieu de nourrir les plantes, on va nourrir le sol

C’est l’une des erreurs courantes : on veut faire pousser un légume, donc on lui apporte de l’engrais pour qu’il pousse bien. On va plutôt considérer le sol dans son ensemble, comme élément presque vivant puisque composé de flore, mais aussi d’une faune importante. Cultiver n’appauvrit pas le sol, c’est la récolte qui le touche.

Un principe essentiel est donc de redonner au sol ce qu’il a produit naturellement : plutôt que de ramasser et jeter les feuilles, par exemple, ce qui ne serait pas fait en forêt, on les ajoute au compost.

Conseil #5 pour un sol pauvre : changez doucement son pH

Ne pas dégrader son sol, voire le remettre en forme ne signifie pas ne rien changer, tant qu’on reste dans une approche naturelle. Comme nous vous le conseillons régulièrement, il faut notamment connaître le pH du sol puisque tous les fruits et légumes, et même les fleurs et autres plantes ne se plairont pas dans tous les sols.

Dans une terre acide, les fougères se plairont bien, tandis que les terres alcalines plairont à d’autres plantes. Sachez que la majorité des végétaux préfère un sol légèrement acide, mais il faudra agir au cas par cas selon ce que vous souhaitez planter.

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Rééquilibrez le pH d’un sol – © FotoHelin

A lire aussi – Équilibrer le pH du sol de votre jardin : astuces simples pour un équilibre parfait !

Des amendements contre un sol mal équilibré

Observez votre sol : il y a sans doute des cailloux, mais probablement aussi des indices sur la lourdeur de votre terre et sa composition.

Sans remettre en question tout l’équilibre du jardin, on peut apporter un peu de sable dans une terre trop argileuse, et un peu d’argile à une terre sableuse, notamment les rejets de taupinières.

Mais ne commettez pas une autre erreur classique : ne mélangez pas. Il vous faudra de la patience, les vers de terre vont progressivement intégrer ces amendements au sol.

 

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Quand il n'écrit pas, Mark jardine ! Partageant son temps entre Dijon et Londres, il met au service ses compétences pour faire avancer le monde vers un...

7 commentaires Donnez votre avis
  1. This piece was cogent, werlnwlitte-, and pithy.

  2. Je souris en voyant votre article (qui ne donne aucune vraie solution) et le commentaire de Diane, bien adapté…
    Je suis dans le Sud de la France, dans un endroit où ne poussent que les caillasses (en quantité illimitée, elles, par contre), et où le sol est ultra-calcaire. Mon père, depuis 50 ans, a tout essayé pour l’améliorer, cette terre…Fumier de mouton, bon compost, engrais bios, paillages…à part utiliser des quantités industrielles de flotte pour obtenir quelques haricots verts et tomates (qui finalement valaient de l’or, au prix de l’eau !) rien ne pousse vraiment bien.
    Il a arrêté de mettre quoi que ce soit. Les mauvaises herbes poussent très bien, et on ne cultive plus rien du tout !
    C’est un vrai désespoir…
    Les voisins ont fait venir de la « terre végétale », et (à prix d’or, bien sûr) du coup, avec terre rapportée d’ailleurs, ça marche, avec arrosage enterré etc…mais à quel prix !!!!

  3. Merci pour la réponse si elle s’adresse à moi, mais même en faisant cela, rien ne pousse sur cette terre ingrate, ce qui est semé reste à l’état de graine !

  4. Pour un sol pauvre où rien ne pousse pensez »lasagnes »le terrain adore et vous le rendra,voici un lien intéressant mais sur la toile vous pouvez en trouver d’autres.

    • Merci Siboma, j’ai essayé cette année inutilement, pourtant j’avais préparé le terrain dès l’automne dernier. Mais il est vrai qu’il a fait particulièrement chaud, même à 1100 m d’altitude, et que les arrosages ne servaient pratiquement à rien à moins de détremper complètement le sol.

  5. « Dans la nature, un sol nu n’est absolument pas la norme, »

    hélas, pas besoin d’aller dans le désert pour voir cela ! dans mon jardin, il y a une plaque de terre qui n’a jamais vu le moindre brin d’herbe ou de quoi que ce soit pousser dessus ! tout ce qui l’entoure pousse sur deux millimètres de terre au maximum ! je n’ai jamais réussi à amender ce sol, malgré tous mes efforts : terreau, compost, tourbe etc… pour le rendre plus léger, c’est un vrai béton où rien ne pousse, même pas des radis. Il n’y a que du sable que je n’ai pas mis faute d’en trouver… l’endroit ? un bout de montagne méditerranéenne. A 20 mètres de là, des prés qui ne sont pas cultivés, sinon pour faire du fourrage, mais sur lesquels tout pourrait pousser, c’est râlant !

    • Bonjour,
      Pour améliorer un sol semer des graminées (orge, blé,épeautre,….) adapté à la période semis ces plantes font énormément de racines et structure le sol et le couvre ce qui protège du soleil et des intempéries.
      Juste avant qu’ils ne montent en graine passer un coup de tondeuse et les déchets sur le sols. Vous pourrez semer ou plant à travers.
      En ce moment il faut attendre octobre pour gratter légèrement le sol pour semer un mélange blé/orge d’hiver qui permettra de planter au printemps prochain.
      Sur les sols fragiles il est indispensable que le sol soit toujours couvert de végétation toute l’année. Une alternance graminée l’automne/l’hiver puis un prairie fleurit printemps/été est une bonne solution pour un terrain où l’on ne souhaite pas faire de potager ou de massif. Avec le sol sera amélioré par les plantes au fils des années avec les ricaines qui structure/aère et les plantes annuelles qui seront décomposés et créeront de l’humus.

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