Dans la famille biodiversité ordinaire, protégeons la grenouille rousse

La grenouille rousse est un amphibien si commun qu’on en arrive presque à oublier ses caractéristiques de base. Alors, découvrons ensemble cette belle représentante de notre biodiversité ordinaire !

Rédigé par Julien Hoffmann, le 16 May 2021, à 17 h 41 min
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La grenouille rousse (Rana temporaria) ne fait peut-être pas partie de l’éclatante famille des dendrobates, mais sa robe a tout de même de quoi étonner par sa capacité à dissimuler l’animal dans son milieu. Ceci étant dit, ce n’est pas la seule particularité que cette belle représentante de notre biodiversité ordinaire a dans sa poche…

Généralités sur la grenouille rousse

La grenouille rousse (et non pas la grenouille marron, vous allez la vexer) est un batracien mesurant de 50 à 65 mm de long et qui fréquente des milieux très variés allant de la plaine jusqu’à la montagne avec tout de même une limite à 2.500 m d’altitude.

Du haut de ses 100 g et de sa peau légèrement granuleuse, la grenouille rousse se différencie de ses plus proches parentes par le chant du mâle qui ne porte guère à plus de 30 m de distance… Une piètre performance comparée par exemple aux 2 km pour une rainette.

Crustacés, vers en tous genres, insectes, mollusques et araignées vont tomber sous son coup de fourchette, ou plutôt sous ses pattes agiles capables d’attraper tous ces petits animaux pourtant souvent vifs.

grenouille rousse

Facile à identifier et donc facile à observer, notre grenouille rousse © fedsax

Particularités de la grenouille rousse

Après une fécondation externe réalisée par le mâle qui s’agrippe fermement à la femelle pour se faire, cette dernière va pondre entre 2.000 et 4.000 oeufs réunis en une masse gélatineuse et compacte.

Les têtards éclosent après deux ou trois semaines en fonction des températures et commencent leur vie à la fois en respirant sous l’eau grâce à des branchies et en étant herbivores. Ce n’est qu’après deux ou trois mois selon les conditions, que les têtards passent à une respiration pulmonaire et à un régime carnivore.
Pour boucler la boucle et que ces têtards devenus adultes atteignent leur maturité sexuelle, il faudra attendre encore 3 ans

Statut de protection de lespèce

Si l’espèce n’est classée que comme « préoccupation mineure » par l’Union Internationale de la Conservation de la Nature (liste rouge UICN), les menaces qui pèsent sur l’espèce en France sont telles que la perturbation ou la destruction de la grenouille rousse (oeufs, têtards, adultes) et de son habitat est strictement interdit et passible de 15.000 euros d’amende et 6 mois de prison.

Les menaces qui planent sur la grenouille rousse

La destruction de son habitat

Les zones humides sont les lieux actuellement le plus sous pression à travers le monde ce qui affecte directement les grenouilles rousses qui dépendent entièrement de ces milieux. Comme pour un nombre incalculable d’espèces, le recul des zones humides signifie une capacité à maintenir des niveaux de population satisfaisant de plus en plus réduite.

Notre fourchette

La grenouille rousse est la plus appréciée quand on parle de tradition culinaire. Les prélèvements de spécimens sauvages ont beau être drastiquement règlementés, il est assez évident que des grenouilles rousses passent encore à la casserole dans bien des endroits.

Attention, reproduction ! © jack perks

Lire aussi : Manger des cuisses de grenouilles, une menace pour la biodiversité ?

Les maladies

Plusieurs maladies ont explosé les dernières décennies et la part du réchauffement climatique dans ce phénomène reste à l’étude. Toujours est-il que sur les 50 dernières années, le champignon Batrachochytrium dendrobatidis qui cause la maladie de chytridiomycose est responsable de la disparition de 90 espèces dans le monde et de l’anéantissement de 90 % des populations de 124 autres espèces.

Les proportions dans lesquelles cette maladie a impacté la grenouille rousse sont encore mal connues, mais on peut s’attendre à ce qu’elles ne soient pas anecdotiques.

Le trafic routier

C’est au moment de la migration des grenouilles rousses de leurs sites terrestres vers leurs zones de reproduction telles que les mares ou les étangs, que les routes qu’elles doivent traverser deviennent des lieux massivement mortels pour elles.

Comment aider la grenouille rousse

Dans le cas des grenouilles en général et donc de la grenouille rousse, les enjeux sont souvent locaux notamment en matière de conservation des éléments paysagers (mares, étangs, bras morts et autres) qui vont lui permettre de s’épanouir.
Les préserver ou, mieux encore et nécessaire désormais, en créer de nouveaux, peut être un moyen d’action tout à fait efficace.

De nombreuses associations locales travaillent également à sauvegarder les grenouilles. La plupart des mesures qui servent une espèce sont transposables à toutes les autres… Alors n’hésitez pas à vous investir à leurs côtés !

Illustration bannière : Sous l’oeil de la grenouille rousse, nous pouvons être heureux de ne pas être un insecte © Simon Vasut
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