Espèces mal-aimées – Reptiles et amphibiens enfin mieux protégés en France métropolitaine

Un décret paru le 11 février 2021 interdit la destruction ou capture des serpents et grenouilles, ainsi que l’altération de leurs milieux de vie naturels.

Rédigé par Anton Kunin, le 16 Feb 2021, à 11 h 35 min
Espèces mal-aimées – Reptiles et amphibiens enfin mieux protégés en France métropolitaine
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La Société herpétologique de France et diverses associations de protection de la nature se félicitent de la publication d’un arrêté instituant la protection des reptiles et amphibiens sur l’ensemble du territoire métropolitain.

L’atteinte à certaines grenouilles et à tous les serpents est désormais sévèrement punie

Ces mesures législatives, les associations de protection de la nature les réclamaient depuis 2007. Le 11 février 2021, elles ont enfin obtenu satisfaction, après la publication au Journal Officiel d’un arrêté instituant de lourdes sanctions (3 ans d’emprisonnement et 150.000 euros d’amende) pour la destruction et la maltraitance des reptiles et amphibiens, ainsi que l’altération de leurs milieux de vie.

Concrètement, le décret interdit, sur tout le territoire métropolitain et en tout temps, la « destruction ou l’enlèvement des oeufs et des nids, la destruction, la mutilation, la capture ou l’enlèvement » des reptiles et amphibiens, ainsi que la « perturbation intentionnelle des animaux, pour autant que la perturbation remette en cause le bon accomplissement des cycles biologiques de l’espèce considérée ».

Le texte interdit de tuer ou maltraiter tous les serpents présents sur le territoire, dont la vipère, dont les espèces sont en déclin et fort vulnérables.

Combat de vipères aspic © Matthieu Berroneau

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Les milieux de vie naturels des reptiles et amphibiens sont désormais protégés

Sur les parties du territoire où les reptiles et amphibiens sont présents, ainsi que dans l’aire de leur déplacement naturel, il est également interdit de détruire, d’altérer et de dégrader leurs sites de reproduction et aires de repos.
Ces derniers sont d’ailleurs définis d’une façon large : il s’agit des « éléments physiques ou biologiques réputés nécessaires à la reproduction ou au repos de l’espèce considérée, aussi longtemps qu’ils sont effectivement utilisés ou utilisables au cours des cycles successifs de reproduction ou de repos de cette espèce et pour autant que la destruction, l’altération ou la dégradation remette en cause le bon accomplissement de ces cycles biologiques ».

Cette disposition est d’une importance cruciale pour les futurs projets de construction et d’aménagement du territoire : depuis le décret, ces projets ne doivent pas aller à la rencontre de ces exigences de protection des reptiles et amphibiens.

Seul regret des associations : la Grenouille rousse et la Grenouille verte n’ont pas été incluses dans la liste des espèces auxquelles s’appliquent les dispositions de ce décret.

La grenouille verte pourra continuer à être chassée © Matthieu Berroneau

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Leur pêche, à des fins commerciales ou non, reste donc autorisée, ce qui fragilisera leur viabilité sur le long terme. En plus, le risque de confusion avec d’autres espèces étant élevé, il se peut que cette exclusion permette l’atteinte aux espèces de grenouilles protégées.
C’est pour cela que les associations nationales et régionales de protection de la nature appellent les préfets à ne pas prendre d’arrêtés autorisant la pêche à la grenouille.

Illustration bannière : Deux grenouillles rousses qui surveillent leurs oeufs – © IRINA ORLOVA
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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

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