Pesticides : deux études confirment la nocivité des néonicotinoïdes

Deux expériences menées dans plusieurs pays d’Europe et au Canada confirment la nocivité des néonicotinoïdes pour les abeilles.

Rédigé par Nathalie Jouet, le 3 Jul 2017, à 9 h 30 min
Pesticides : deux études confirment la nocivité des néonicotinoïdes
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Les chercheurs du Centre pour l’écologie et l’hydrologie (CEH) ont publié deux nouvelles études ce 29 juin dans la revue Science, venant confirmer les dangers des néonicotinoïdes. Ces travaux montrent que l’environnement local et l’état de santé des ruches peuvent moduler les effets des néonicotinoïdes, ces pesticides « tueurs d’abeilles » largement utilisés dans l’agriculture. Ces neurotoxiques sont soupçonnés de ralentir le développement des abeilles, de les désorienter et d’augmenter leur mortalité.

Une première expérience conduite sur 3.000 hectares dans trois pays

La première étude a été réalisée au Royaume Uni, en Allemagne et en Hongrie, sur un total de près de 3.000 hectares. Trois espèces d’abeilles ont été exposées à des récoles de colza d’hiver, dont les semences avaient été traitées avec de la clothianidine de Bayer Crop Science, ou avec du thiaméthoxame de Syngenta. Ces substances représentent deux des trois néonicotinoïdes interdits temporairement dans l’Union Européenne depuis 2013, en raison de leurs effets néfastes sur la santé des abeilles.

abeilles, néonicotinoïdes

Les ruches sont en danger © Photografiero

Les chercheurs ont remarqué que l’exposition à ces récoltes diminuait le taux de survie des ruches pendant l’hiver. Par exemple, la population hongroise d’abeilles à miel a baissé de 24 % l’année suivant l’exposition à la clothianidine. Au Royaume-Uni, la mortalité a été tellement importante qu’il fût difficile d’établir des statistiques, alors qu’en Allemagne, aucun effet n’a été mesuré pendant plusieurs mois. Ainsi, dans les trois pays, le faible taux de reproduction est lié aux niveaux élevés de résidus de néonicotinoïdes dans les ruches.

Les abeilles en contact avec les néonicotinoïdes meurent plus tôt

La seconde expérience menée au Canada montre que les abeilles en contact avec les néonicotinoïdes mouraient plus tôt et que la santé des colonies était affaiblie. Les abeilles qui ont été exposées à du pollen traité avec des insecticides pendant les neuf premiers jours de leur vie ont vu leur espérance de vie diminuer de 23 %. De plus, les colonies étaient incapables de maintenir de bonnes conditions au sein de la ruche pour permettre à la reine de pondre.

Quelles quantités de pesticides utilise-t-on dans le monde ? La réponse sur le Planetoscope

Ces études montrent le réel danger lié à l’utilisation des pesticides. Toutefois, l’interdiction de ces produits ne sauvera pas pour autant les abeilles. En effet, celles-ci sont également menacées par d’autres facteurs comme le Varroa destructor, un parasite qui détruit les ruches, ou encore par le réchauffement climatique. Un nouveau projet législatif prévoit de bannir les néonicotinoïdes dans les champs mais pas dans les serres.

Illustration bannière : Une abeille qui butine – © Padcharapon Jindamon
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