Les Français pas prêts de renoncer aux produits importés

Les Français sont-ils vraiment prêts à basculer dans un monde où la consommation alimentaire deviendrait 100% locale ? Pas entièrement, mais ce peut aussi être une bonne nouvelle…

Rédigé par Paul Malo, le 6 May 2020, à 9 h 54 min
Les Français pas prêts de renoncer aux produits importés
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L’ONG Max Havelaar s’est penchée sur un paradoxe français : malgré tout, bon nombre de consommateurs ne sont pas décidés à abandonner les principaux produits quotidiens importés.

Les Français ne veulent pas renoncer au riz, chocolat ou café importés

Attachés à certaines denrées importées

Le riz, le café, le cacao, les bananes… En cette période de crise sanitaire et économique inédite, l’ONG Max Havelaar s’est penchée sur les tendances de consommation alimentaire des Français. Elle a sondé avec OpinionWay la prise de conscience des Français quant à la nécessité de repenser nos modes de consommation.
Certes, ils disent oui pour changer la consommation dans un « monde d’après » : pour 69 % des Français, la crise nécessite d’aller vers des achats plus responsables, et 80 % disent qu’ils le feront après la crise.

Pour autant, il existe un vrai paradoxe entre local et produits importés, même si une majorité (54 %) de Français souhaiterait basculer dans un monde où la consommation alimentaire deviendrait 100 % locale.
Néanmoins, ils imaginent mal se passer définitivement de plusieurs produits devant nécessairement provenir d’ailleurs : 75 % ne pourront pas se passer de riz, 73 % de chocolat, 66 % de café, 60 % d’épices,  55 % de bananes, 51 % de thé,
 33 % de quinoa.

« La contradiction entre le local, paré de toutes les vertus par la moitié des Français pour l’après pandémie, et l’attachement à certaines denrées importées n’est sans doute qu’apparente, » estime Blaise Desbordes, directeur général de Max Havelaar.

Une bonne nouvelle pour le commerce équitable

produits importés

Les Français restent attachés aux produits importés comme le chocolat et le café – © NDanko

Selon lui, « la valeur qui domine c’est la volonté de privilégier une agriculture à taille humaine, proche, territorialisée. Les Français veulent soutenir les producteurs dont ils savent bien que la mondialisation débridée les fragilise. Dès lors que des produits favoris comme le café et le chocolat ne peuvent être cultivés en France, pourquoi y renoncer ? Le prix du café revient à 80 % aux entreprises françaises, et son transport ne pèse que pour 10 % de son bilan carbone… L’enjeu c’est plutôt de garantir un prix juste et de bonnes conditions même loin de nos yeux. Nous défendons d’une certaine manière un développement local lointain. L’équitable doit servir de barrière anti-pauvreté en France comme ailleurs dans une monde largement interdépendant ».

Que les produits importés du Sud restent largement consommés (chocolat, café, banane, riz) constitue en soi une bonne nouvelle pour l’équitable. « La préférence responsable et équitable des Français se maintient bien dans la crise, c’est une bonne nouvelle, explique Blaise Desbordes. Nos produits phares que sont le café, la banane, le cacao ne subissent aucune désaffection. Nous avons, comme en 2018, connu une croissance exceptionnelle du marché du commerce équitable Fairtrade/Max Havelaar en 2019 (+22 %). On pouvait craindre que cette dynamique soit stoppée par la crise, il n’en est rien semble-il ».

Illustration bannière : Les Français pas prêts à abandonner les produits importés – © Roman Samborskyi
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