Quand la nature se met en veille : les secrets de l’hibernation animale

Certains animaux hibernent, d’autre non. Mais quand savent-ils que l’heure de s’endormir pour traverser l’hiver a sonné ?

Rédigé par , le 11 Oct 2025, à 10 h 30 min
Quand la nature se met en veille : les secrets de l’hibernation animale
Précédent
Suivant

Les températures baissent, l’automne est là. Il est temps pour certains animaux d’hiberner pour passer l’hiver à l’abri.

Une phase de léthargie

Pourquoi hiberner ? Durant une saison où la nourriture se fait rare et la température met les organismes à rude épreuve, le fait de dormir tout au long de l’hiver constitue en soi le meilleur mécanisme de défense et de survie qui soit. Ce sommeil profond permet en effet aux animaux, une fois accumulé les réserves nécessaires, d’économiser jusqu’à 85 % de leur énergie.

Cette phase de léthargie totale permet d’énormément ralentir le rythme cardiaque, et donc la circulation sanguine, faisant chuter la température corporelle. Même le cerveau des animaux en hibernation est alors en partie inactif durant cette longue phase d’hypothermie. À l’inverse, les animaux qui ne font qu’hiverner ne font que somnoler profondément, et conservent leur métabolisme et leur cerveau actifs.

Une addition de facteurs

Évidemment, quand on parle d’hibernation, on pense spontanément aux ours. Mais ils sont loin d’être les seuls. Le loir, la marmotte mais aussi les hérissons, les serpents, les tortues, les crapauds, les grenouilles et même la chauve-souris hibernent. Dormir de novembre à février pendant les périodes de grand froid leur permet de passer l’hiver, au sens propre. Mais comment les animaux savent-ils quand hiberner ?

Hérisson en hibernation

Hiberner pour survivre : la stratégie ingénieuse des animaux face à l’hiver

C’est en fait l’addition de différents facteurs qui fait que ces animaux entrent en phase d’hibernation : la baisse des températures, la réduction de la durée du jour et de la lumière du jour, et bien sûr la raréfaction de la nourriture. Ainsi, certains animaux hibernent dès qu’il fait moins de 6 °C pendant deux jours d’affilée à l’extérieur.

Lire aussi – Quelles sont les stratégies des insectes pour passer l’hiver ?

ours hibernation

Hiberner pour survivre : la stratégie ingénieuse des animaux face à l’hiver

Un récepteur dans les neurones

Des chercheurs de l’Université de Yale, aux États-Unis, ont étudié de petits mammifères afin de comprendre d’où vient la capacité à hiberner. L’analyse de leurs cellules nerveuses met en lumière l’action du récepteur TRPM8. C’est en effet ce récepteur, situé à la surface des neurones, qui est responsable de la sensation de froid. Chez les rongeurs hibernants étudiés, ce récepteur est moins sensible au froid, ce qui permet à leur corps de baisser en température sans déclencher de stress.

En effet, si ces animaux avaient froid, ils ne pourraient pas hiberner : leur système sensoriel indiquerait au reste du corps qu’il faut se réchauffer sans attendre. L’homme pourrait-il lui aussi hiberner ? Les scientifiques avides de conquête spatiale, y travaillent mais la réalité n’a pas encore rattrapé la science-fiction, loin s’en faut. Et ce même si des pistes semblent prometteuses, telle la molécule DADLE, présente dans le cerveau, et ayant permis de plonger dans un état de sommeil profond des animaux n’hibernant en principe pas.

Lire aussi 




Aucun commentaire, soyez le premier à réagir ! Donnez votre avis

Moi aussi je donne mon avis