Pauvreté en France : les femmes isolées en première ligne

Selon le nouveau rapport annuel du Secours Catholique – Caritas France sur l’état de la pauvreté en France, la précarité ne cesse de s’aggraver, des femmes aux jeunes, sans oublier les migrants.

Rédigé par Valérie Dewerte, le 8 Nov 2019, à 9 h 42 min
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Quel est l’état de la pauvreté en France ? Le Secours Catholique-Caritas France vient de dévoiler comme chaque année son nouveau rapport statistique annuel sur l’« état de la pauvreté en France ».

L’état de la pauvreté en France

Ce nouveau rapport donne une photographie précise de la précarité dans l’Hexagone. L’édition 2022, menée en 2021 confirme certaines caractéristiques récurrentes de la pauvreté dans notre pays, tout en pointant des évolutions. Les 3.500 personnes du Secours catholique-Caritas France sont allées à la rencontre des plus de 900.000 personnes pour établir ces statistiques. Le constat, la crise du Covid et l’inflation galopante de ces derniers mois ont fait basculer des milliers de personnes dans la précarité, et ont accentué les difficultés de milliers d’autres.

Une grande partie de la population a de plus en plus de mal à subvenir à ses besoins en pleine flambée de l’énergie et de l’alimentation. Les différentes aides de l’état, prime de rentrée, majoration du chèque énergie, prime inflation… ont permis de mettre un peu de « beurre dans les épinards » de certains ménages, mais elles ne sont que des emplâtres sur une jambe de bois. La précarité et l’exclusion s’aggravent.

Le revenu médian en France
Selon l’Insee, le niveau de vie médian est de 1.887 euros par mois. Toutes les personnes ayant un niveau de vie inférieur à 1.132 euros sont considérées comme pauvres et extrêmement pauvres lorsqu’il atteint moins de 755 euros. Au Secours catholique les personnes accueillies sont à 548 euros.

Les dépenses contraintes : presque 70 % des revenus

Toujours selon l’association, les dépenses contraintes dites aussi préengagées dont on ne peut se soustraire :  loyer, énergie, crédits et assurance, mobilité… comptent pour 69 % du revenu disponible. La moitié de ces ménages disposent d’un reste pour vivre de moins de 5 euros par jour et par personne (ou 7,50 euros par jour et par unité de consommation), soit une diminution de 0,5 à 1 euro selon les ménages, par rapport au niveau d’avant crise. Concernant les dépenses alimentaires, 48 % des ménages suivis par l’association se trouve dans l’incapacité de couvrir les besoins quotidiens, il faudrait un minimum de 7 euros par jour pour et par personne. En ce qui concerne les autres dépenses s’habiller, se laver, se meubler, se distraire… il ne reste rien.

Les frais liés au logement absorbent plus de la moitié des ressources perçues par les ménages.
constate le Secours catholique
précarité et pauvreté des femmes

5 € par jour pour vivre

Ces dépenses représentes 80 % du budgets des catégories les plus pauvres et ne représentent, 44 % pour les classes moyennes et 17 % pour les hauts revenus.

En 2018, les bénévoles de l’association ont accompagné 72.000 ménages, dont le niveau de vie médian s’élevait alors à 535 €. Le nombre de ceux ne percevant aucune ressource formelle ne cesse de croître. En hausse de dix points par rapport à 2010, ils représentent désormais un quart des personnes accompagnées. Le taux de chômage des personnes accueillies est sept fois plus élevé que celui de la population France entière. Dans ce contexte, le Secours Catholique s’inquiétait tout particulièrement de l’impact de la mise en oeuvre de la réforme de l’assurance chômage et qui une fois de plus en 2022 est réformée par le gouvernement.

Les femmes et mères isolées, premières victimes de la précarité

En première ligne de la précarité, les femmes et les enfants : 56,4 % des personnes accueillies sont des femmes, dont 32 % des mères isolées. Les enfants représentent 46 % des personnes accompagnées. Elles représentent le quart des ménages que l’association rencontre : « une part trois fois plus importante que dans la population générale, ce qui traduit la grande vulnérabilité de cette population. Les deux tiers d’entre elles vivent sous le seuil d’extrême pauvreté. » Les femmes isolées ont plus souffert de la crise sanitaire, leur niveau de vie mensuel médian passer de 730 € avant la crise, à 710 € deux ans après. L’inflation galopante va encore alourdir le poids des dépenses contraintes dans leur budget déjà précaire.

précarité et pauvreté des femmes

Des conditions de vie très difficiles pour les mères isolées.

La pauvreté persistante frappe par ailleurs fortement les hommes seuls, alors que le Secours Catholique constate un vieillissement continu des personnes accueillies (+ de 50 ans), en parallèle d’une préconisation croissante des jeunes adultes.

Un fort taux de non-recours chez les migrants

En 2021, entre 29 % et 40 % des ménages accueillis au Secours Catholique ne touchent pas le RSA, alors qu’ils y avaient droit ainsi que pour les allocations familiales : 29 % des ménages éligibles ne les perçoivent pas.  À noter que, parmi ces migrants, le taux de « non-recours » aux aides sociales auxquelles ils pourraient prétendre est bien plus élevé que la moyenne nationale.

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2 commentaires Donnez votre avis
  1. Une mère qui se retrouve seule avec des enfants, c’est certainement la situation la plus difficile. C’est compliqué d’avoir un emploi et d’aller amener et chercher les enfants à l’école. Il est question que la CAF serve d’intermédiaire pour récupérer les pensions alimentaires qui ne sont pas versées.

    Et aussi il faudrait que les enfants soient voulus, et qu’on soit en mesure de les élever, sans quoi on se trouve dans des situations difficiles. Il est difficile de se loger si on n’est pas suffisamment solvable, on donne beaucoup de droits au locataires, ce qui fait peur au propriétaire qui a peur de se retrouver piégé avec quelqu’un qui ne paie pas et qui s’incruste, et il doit faire des frais de justice pour récupérer son logement. Il faudrait revoir tout ça.
    quant aux migrants qui arrivent sans arrêt depuis plusieurs années déjà, il est certain qu’il y a des limites à tout. Et on se demande ce que font les gouvernants des pays qui se vident de gens qui viennent chez nous.

    A force de partager, il nous restera plus rien.

    Ceci dit malgré le chômage, il y a des emplois qui ne sont pas pourvus, notamment dans la restauration et autres. Les gens qui seraient prêts à prendre un emploi sont loin, ils auront du mal à trouver même un petit studio tant qu’ils n’auront pas un travail stable. Il faudrait que les employeurs puissent leur fournir un logement -genre petit studio- au moins pour commencer et à loyer très raisonnable. Et ce logement serait rattaché à l’emploi. Si on quitte l’emploi ou si on n’est pas gardé à la fin de l’essai, le logement doit être libéré de suite. Mais ça faciliterait les choses. Il faudrait aussi que le gouvernement prenne en compte cette aide à l’emploi que fait l’entreprise.

  2. Il y avait une époque: l’époque de ma grand-mère: elle parlait baies vitrées, des vitrines( plus elles était grande, plus il fallait payer)
    Nos dirigeants nous ont toujours exploités. Tous les jours un parasite se lève pour nous en… Voiture électrique aujourd’hui, demain retour à voiture diesel. FRANCAIS Réveillez vous!!!

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