Quand la nature lutte contre le réchauffement climatique

Entre mangroves, marais salés et prairies sous-marines, on peut aussi compter sur la nature elle-même pour stocker et piéger le dioxyde de carbone.

Rédigé par Paul Malo, le 31 Jul 2021, à 8 h 55 min
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Au-delà des actions à mener par l’homme pour réduire son degré de nuisance sur le climat, la nature recèle aussi de vrais armes pour se défendre. La preuve avec les mangroves, les marais salés et les herbiers sous-marins.

Stocker 6 à 8 tonnes de CO2 par hectare

On parle souvent de l’Amazonie, poumon de notre planète. Mais si elle est bleue, c’est bien parce qu’elle est majoritairement recouverte d’océans. Des océans qui représentent au total 70 % de la surface de la Terre, et aux immenses capacités d’absorption du dioxyde de carbone. Raison de plus pour veiller à leur préservation… À commencer par la mangrove, cette étonnante forêt des mers, qui fait l’objet de plus en plus de projets de replantation.

Ces forêts de bord de mer, principalement présentes sur les littoraux tropicaux ou équatoriaux, représentent à peine 1 % de la surface de la forêt tropicale. Une surface qui diminue lentement mais inexorablement, année après année, victime à la fois des aménagements, de la déforestation et de la pêche. Or, on le sait peu, ces mangroves stockent de cinq à dix fois plus de CO2 que les forêts tropicales ! Si elles disparaissent, le carbone stocké sous le sol dans leurs racines finira de nouveau dans l’atmosphère. Le bois mort d’une mangrove ancienne peut, de par sa décomposition lente dans un sol à la fois pauvre en oxygène et humide, stocker 6 à 8 tonnes de CO2 par hectare et par an, dans le sol. De véritables éponges à dioxyde de carbone.

Les mangroves, forêt des mers protègent le rivage  – © Nida69

Des marais salés dans les climats tempérés

Dans le même ordre d’idée que les mangroves, mais sous des climats plus tempérés, les marais salés côtiers jouent eux aussi un rôle important pour piéger aussi bien leur propre rejet de carbone que celui des fleuves. Ils sont peuplés d’herbes halophytes résistant au sel, et sont à même d’enfouir 6 à 8 tonnes de CO2 par hectare dans leurs sols épais de plusieurs mètres.

À l’heure actuelle, une bonne moitié de ces marais salés ont déjà disparu. En France et à travers le monde, les projets de restauration de marais se multiplient également, maintenant que l’on a pris conscience de leur importance dans la captation du CO2. En effet, en plus de piéger le carbone qu’ils produisent eux-mêmes, ces marais en général situés dans des estuaires piègent aussi les sédiments organiques transportés par les fleuves. Un atout de plus dans l’accueil des oiseaux et alevins.

La végétation halophyte des marais de Saint Florent en Corse – © La Su

Des prairies aquatiques pour piéger le CO2

Dernier atout naturel dans la lutte contre le CO2 : les vastes prairies aquatiques des herbiers sous-marins. Des herbiers extrêmement sensibles à la pollution, et qui ont besoin de lumière en eaux peu profondes, photosynthèse oblige. Si l’eau s’opacifie du fait des particules en suspension, ces herbiers peuvent tout simplement disparaître. Et meurent avec eux les espèces de plantes qui les composent, posidonies et zostères. Ainsi, 30 % des herbiers sous-marins auraient déjà disparu.

À lire aussi – Que représente 1 tonne de CO2 ?

Malgré leur faible biomasse végétale, ces herbiers sous-marins sont en mesure de stocker environ 5 tonnes de CO2 par hectare et par an. Au-delà de cet atout contre le réchauffement climatique, ils constituent aussi l’écosystème de nombreuses espèces, tout en contribuant à oxygéner les eaux, à stabiliser les fonds, réduisant d’autant l’érosion des côtes.

Illustration bannière : la nature sait lutter contre le réchauffement climatique – © Nattapon Ponbumrungwong
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