Moins de colle pour moins d’obsolescence programmée : nos conseils

Présente partout dans notre quotidien, même à notre insu, la colle menace l’environnement. Connaissez-vous la principale raison de son large usage ? Elle sert l’obsolescence programmée en créant des objets irréparables. Apprenez donc comment repérer les objets qui en abusent pour mieux les éviter.

Rédigé par Benjamin Delille, le 6 Jun 2016, à 10 h 16 min
Moins de colle pour moins d’obsolescence programmée : nos conseils
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Il n’est un secret pour personne que les colles, que ce soit la super glu ou le bon vieux tube que vous rangiez dans votre trousse à l’école, sont très toxiques. Il existe bien sûr des colles naturelles pour remédier à cela, mais cela n’empêche pas la colle employée dans la fabrication des objets courants, à base de solvants, d’être particulière néfaste pour l’environnement. Que ce soit dans sa production, sa distribution, sa consommation ou son recyclage, ce type de colle a en effet des impacts négatifs à différentes échelles.

Plus insidieusement, saviez-vous que la colle, invisible, est employée par certains fabricants à dessein, pour empêcher la réparation des objets ? Et ainsi contribuer à l’obsolescence programmée des produits ?

Coller n’est pas réparer

Dans la vie de tous les jours, la colle est partout. Nos appareils numériques sont de plus en plus unis grâce à elle. Pourquoi ? Tout simplement car la colle, comme la soudure, empêche l’utilisateur d’un objet de l’ouvrir sans le casser. La stratégie a notamment été utilisée récemment chez Apple. Le géant californien a décidé de coller la batterie à la coque de ses téléphones. Résultat : si votre batterie tombe en rade, vous êtes obligé de changer de téléphone.

éviter le sproduits avec de la colle

Utilisation industrielle de la colle © Guryanov Andrey Shutterstock

C’est ce que dénonce le label Zéro Colle. Si ses créateurs sont bien conscients que l’on ne peut pas éradiquer la colle de notre quotidien, ils proposent d’apposer leur label sur les produits qui l’utilisent raisonnablement. Son mot d’ordre : « Unir sans dénaturer », c’est-à-dire encourager la production d’objets sans colle de manière à rallonger leur durée de vie. C’est mieux pour le recyclage, pour la santé des consommateurs, mais aussi pour la réparation des produits.

La colle, un produit anti-écologique

Utiliser des produits qui utilisent le moins de colle possible, en plus de lutter contre l’obsolescence programmée, est un moyen de lutter contre une industrie particulièrement nocive. La production de colle, d’abord, qui exploite des ressources rares ou polluantes. La plupart des composants de la colle synthétique sont issus du pétrole. Même certaines colles dites naturelles car produites à partir de plantes, ont un impact négatif, comme par exemple l’hévéa, dont l’exploitation détruit des hectares de forêts tropicales. Les colles animales sont quant à elles, sont produites au prix d’énormes quantités d’eau et d’énergie.

On connaît généralement les risques sanitaires liés à la colle au moment de son utilisation du fait de sa toxicité. Mais ce que l’on sait moins, c’est que cette toxicité complique également le recyclage des produits assemblés grâce à la colle. Il faut supprimer toutes les traces de colle pour recycler un objet. Outre le fait qu’il est impossible de le faire entièrement, cela représente une perte de temps – et donc d’argent – souvent rédhibitoire. Ainsi, quand le recyclage est possible, il est moins efficace, et la qualité du résultat amoindrie.

Évitez la colle : comment adopter un comportement responsable

Préférer la colle naturelle à la colle classique est une chose, réfléchir à son utilisation en est une autre. Invisible, et souvent utilisée à de fins esthétiques pour les produits, la colle est à éviter par toute personne qui souhaite consommer de manière responsable vis-à-vis de l’environnement. Si l’on n’utilise pas la colle tous les jours, elle est pourtant présente dans presque tous les objets qui nous entourent.

En l’absence de vraie réglementation sur la question, et avant une diffusion, que l’on espère large, du label Zéro Colle, veillez à éviter les produits conçus de telle sorte que la colle vous empêche de les conserver durablement. Pour l’heure, « 37 produits sont labellisés par le label Zéro Colle », précise Christian Bonniveau, à l’origine de l’initiative, qui ajoute : « La marque a été déposée en 2015, il faut encore qu’on se fasse connaître ». Une fois qu’elles prennent connaissance du label, les entreprises peuvent envoyer un dossier pour certifier leurs produits. Si l’objet est assemblé de manière responsable, il sera obtiendra le label.

« Nous proposons également des flashcodes, pour que les consommateurs puissent s’informer sur notre site sur les propriétés du produit, mais aussi les conséquences de l’utilisation de la colle », précise Christian Bonniveau. Car pour l’instant, en l’absence de prévention, les marques précisent rarement, voire jamais, si leurs produits utilisent de la colle ou non.

Ces composants qui dérangent

Le plus dangereux, dans la colle, ce sont ses composants. Les émanations toxiques qui se dégagent au moment de l’utilisation de la colle sont nocives à la fois pour les consommateurs et pour l’environnement. Problème : ces composants sont très rarement mentionnés sur les produits concernés.

Parmi tous les composants des colles, trois substances reviennent souvent. Le formaldéhyde est présent dans de très nombreuses colles synthétiques, notamment les colles à bois. En plus d’avoir été classé « cancérigène certain » par l’OMS en 2004, il est connu pour avoir un effet de serre puissant.

Le toluène et le xylène sont principalement utilisés dans les colles industrielles. Ces substances sont très concentrées en vapeurs toxiques et très volatiles. De fait, elles dégradent l’atmosphère très rapidement avant d’êtres ramenées à la surface du sol.

Dans l’utilisation de la colle au quotidien, le danger touche plus le consommateur que l’environnement. Mais dans la production et le transport, un accident industriel ou une fuite de ces substances pourrait polluer durablement une zone ou un cours d’eau, par exemple.

Pour en savoir plus : www.glue-free.org

Illustration bannière : Réduire l’utilisation des colles – © Masterov Egor Shutterstock
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Passionné de voyages, Benjamin est devenu particulièrement sensible aux questions environnementales au fil de ses découvertes à l'étranger. Etudiant à...

1 commentaire Donnez votre avis
  1. Le passage « Le toluène et le xylène sont principalement utilisés dans les colles industrielles. Ces substances sont très concentrées en vapeurs toxiques et très volatiles. De fait, elles dégradent l’atmosphère très rapidement avant d’êtres ramenées à la surface du sol. » me rend perplexe. On parle de solvants, volatils, toxiques principalement par inhalation, OK.
    Mais l’auteur comprend-t-il ce qu’il écrit ?

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