Le Nord-pas-de-Calais en pointe de la 3ème révolution industrielle

3ème révolution industrielle – pourquoi le Nord ?

On peut se demander pourquoi cette région, pas la mieux exposée aux vents favorables à l’éolien, ni au soleil du photovoltaïque, ni aux chutes d’eau de l’hydraulique, voudrait devenir le modèle de l’économie du futur.

L’explication est finalement pleine de bon sens : c’est justement parce que les anciennes industries traditionnelles ne peuvent plus assurer la croissance de l’économie qu’il faut investir dans de nouveaux secteurs. La crise et le taux de chômage, bien plus élevés que de l’autre coté de la frontière belge, forcent l’évidence : il faut essayer autre chose, partir sur de nouveaux modèles.

La situation géographique, elle aussi, légitime la prétention à être une région pilote : dans un rayon de 300 km autour de Lille, il y a Londres, Amsterdam, Paris, Bruxelles, soit la 3ème région la plus riche du monde ! De quoi forcer l’optimisme.

Unanimité : « Yes we change ! »

La fin de l’histoire industrielle du Nord, les autorités régionales y travaillent depuis pas mal de temps déjà, avec un volontarisme consommateur de beaucoup d’argent public mais dont on espère qu’il aura un effet d’entraînement sur tout le tissu économique. Le programme de développement du Conseil régional a déjà investi dans 9 opérations qui devraient être reprises dans le Master plan prôné par Rifkin :

– un important plan de mobilité électrique pour permettre à au moins 10 000 véhicules électriques de circuler sur les routes du Nord. Il s’agit d’investir dans les infrastructures, ici des bornes de recharge électrique dans les lieux publics, les zones commerciales, les parkings…notamment à Maubeuge et à Saint-Omer.

– un plan de réhabilitation de 100 000 logements anciens pour les mettre aux normes écologiques les plus avancées, et qui fait suite à  plusieurs écoquartiers en construction dans la région (3 viennent d’ailleurs d’être primés (1)).

– le plan climat territorial de la métropole lilloise couvre plusieurs domaines pour lui donner de la cohérence, et se concrétise dans de nombreuses actions qui, parfois, ne datent pas d’hier :

•  le centre de valorisation des déchets organiques de Sequedin sur la Deûle, par exemple, grâce auquel les bus de Lille roulent au biogaz. Un pôle de compétitivité baptisé Team2 (Technologies de l’Environnement Appliquées aux Matières et aux Matériaux) a d’ailleurs été créé sur les techniques de recyclage et la valorisation des déchets est d’ailleurs née dans le bassin minier.

< Autre exemple, très connu chez les Chti’s : le futur éco-quartier de 470 logements qui se construit à Grande-Synthe : il produira plus d’énergie qu’il n’en consommera. La gestion des eaux et des déchets y sera exemplaire et la voiture rare.

• La commune de Loos-en-Gohelle est aussi réputée pour être l’une des plus avancée de France en matière de développement durable (à l’égal de Stockholm, disent certains). Son maire a fait implanter sur le grand site minier de sa commune un centre de ressources sur l’énergie solaire et un cluster d’entreprises dédié à l’éco-construction.

De nouvelles initiatives

Les technologies pouvant assurer de nouveaux débouchés sont explorées, comme par exemple le stockage de l’électricité  par l’hydrogène conformément au point 4 de la théorie de Rifkin. Le Master plan du 25 octobre devrait mettre en cohérence tout cet existant et intégrer de nouveaux projets. On évoque la création :

• d’écoquartiers nouvelle génération,
• de parcs d’énergies marines renouvelables
• de démonstrateurs de réseaux intelligents
• des projets de maîtrise de la consommation d’énergie
• des projets liés au recyclage