Interdire l’obsolescence programmée par la loi ?

Rédigé par Jean-Marie, le 25 Apr 2013, à 15 h 10 min
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Un débat de fond sur l’émergence de «l’économie durable»

L’opposition par la voix de Hélène Masson-Maret (UMP) a reconnu qu’il faut absolutment combattre toute pratique «frauduleuse» mais alerte sur le fait qu’un «texte interdisant cette obsolescence pourrait avoir un effet pervers car l’avenir réside peut-être dans des produits programmées à durée limitée, destinés à être renouvelés si leur coût est bas», a-t-elle relativisé citant l’exemple des sacs plastiques biodégradables.

L’économie circulaire en perspective

En fait, ce dont on débattu les sénateurs, c’est de l’émergence de l’économie circulaire, d’une économie plus frugale qui exploite bien plus intensément les 5R  : RÉDUIRE, RÉPARER, RÉUTILISER, RECYCLER ET RÉINVENTER

«Des citoyens essaient de se libérer de cette emprise» a souligné Evelyne Didier (CRC, communiste) évoquant «marchés de l’occasion, échanges, prêts, achats en commun, mutualisation, frugalité». «Gardons-nous de penser que le système peut se contrôler facilement car cela implique une véritable révolution et un retournement des valeurs».

C’est en effet plutôt au consommateur d’être vigilant et d’encourager l’économie de fonctionnalité par ses choix de consommation : l’autopartage, la colocation, le troc, …

baby-marques-consoToutes ces approches privilégient l’utilisation du produit pas la l’objet lui-même ni sa propriété.  Et quand on achète un objet, on choisit un modèle réparable, et pas forcément le bas de gamme le plus cheap, car il finira à la poubelle très vite.

Ce à quoi le centriste Yves Détraigne (UDI-UC) avertit : «A ceux qui pensent que nous prendrions le risque de fragiliser encore la croissance, je dis qu’à l’économie du jetable, il nous faut substituer l’économie du durable, au premier sens du terme». A-t-on vraiment besoin de la dernière version de sa marque de smartphone préférée ?

«En prévoyant un ensemble de mesures visant à obliger les entreprises à allonger la durée de vie des objets, en proposant la réparation plutôt que le tout jetable, en prévoyant des sanctions pour les entreprises, cette proposition prend en compte les nouvelles contraintes environnementales» s’est réjouie la députée Laurence Rossignol.

Inciter le consommateur ou contraindre les entreprises ?

debatIl n’est pas sûr qu’en faisant peser à nouveau des contraintes sur les entreprises françaises on incite Apple et les autres grandes marques à renouveler moins vite leurs gammes pour nous faire acheter plus.

Et finalement, toute nouvelle contrainte imposée aux entreprises finit toujours par se retrouver dans le prix des produits payé par les consommateurs.  Alors quelle est la bonne formule pour faire changer les choses ?

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