Habitat groupé et éco-habitat, mode d’emploi

Rédigé par Annabelle Kiéma, le 12 May 2013, à 12 h 16 min
Habitat groupé et éco-habitat, mode d’emploi
Précédent
Suivant

CG : Anagram a plus de 20 ans ! Quel est le secret de votre longévité ?

plaque-anagramC’est certainement notre liberté et notre souplesse. Il y a peu de règles strictes.

Nous avons un projet commun, cette volonté de vivre ensemble et de prendre nous-mêmes nos propres décisions. En revanche, chacun mène de son côté ses activités associatives. Certaines peuvent être communes, mais n’englobent pas forcément tout le groupe.

Par exemple, des habitants de notre groupe font partie de l’AMAP de Villeneuve d’Ascq. Il peut arriver que les membres aient besoin de se réunir pour la gérer. Nous leur prêtons donc volontiers notre maison commune, comme nous le faisons pour d’autres associations. Mais cela n’intéresse pas tout le monde ! D’ailleurs, moi, je n’aime pas le principe des AMAP, je n’ai pas envie de manger des légumes imposés !

Certains habitats groupés mettent vraiment tout en commun : les outils, la machine à laver, les véhicules, etc. Avec l’expérience, nous nous sommes aperçus que des biens collectifs sont parfois difficiles à gérer. Parfois, il vaut mieux privilégier l’entretien personnel. Par exemple, je suis bricoleur et j’ai pas mal d’outils. Je les entretiens bien et les prête bien volontiers à chaque fois que quelqu’un en a besoin. Nous avions aussi pensé à l’autopartage, mais cela nous a paru compliqué donc nous n’avons pas donné suite. En revanche, nous pratiquons sans souci le covoiturage !

D’ailleurs, cela illustre bien ce qui pour moi peut amener un projet d’habitat groupé au succès : à mon sens, il faut être utopiste et « rêver » la vie ensemble, tout en étant réaliste et ne pas se laisser piéger par des petites choses matérielles. Il faut quand même s’attendre à devoir fixer et respecter certaines règles, même si, à l’instar de ce qui se passe chez nous, les règles peuvent être très souples. Exemple tout bête : les places de parking. Au départ, chacun se garait où il le souhaitait ; parfois, les invités se garaient sur les places réservées aux habitants. Ce qui s’avère un peu pénible au quotidien ! Nous avons donc attribué des places de stationnement à chaque habitant.

CG : Avez-vous un regret ?

Peut-être celui de ne pas avoir pensé à la modularité à l’époque : le foyer évolue, les enfants partent, la maison peut devenir trop grande ou on a besoin d’aménager les espaces autrement. Si j’ai un conseil à donner à ceux qui veulent se lancer, c’est d’essayer de penser à la modularité dès le départ. Mais c’est une notion difficile à prendre en compte.

Merci pour cette visite !

A lire pour aller plus loin :

  • L’habitat groupé participatif – Yves Connan. Editions Ouest France
  • Vivre en habitat participatif – Pascal Greboval. Editions Alternatives.

*

Cela me donne une idée

Sur l’habitat participatif :

Pour vous c'est un clic, pour nous c'est beaucoup !
consoGlobe vous recommande aussi...



Je fais partie de ce qu’on appelle désormais les « slasheurs » : je suis rédactrice / sophrologue / et j’enseigne le français comme langue...

4 commentaires Donnez votre avis
  1. bonjour
    L’article présente très bien les avantages et questions à résoudre.
    Je fais partie d’un groupe de 20 foyers sur un projet d’immeuble proche du centre ville à Caen. Nous serons 22 ou 24 au final, livraison prévue juin 2015. L’originalité est que la Ville de Caen souhaitant favoriser des projets de ce type a vendu un terrain à un office HLM qui sera constructeur et promoteur. Il y a donc un caractère social affirmé ce qui permet à des familles modestes d’accéder à la propriété via un dispositif de prêt spécial appelé PSLA, ainsi qu’un budget indépassable d’environ 2300€/m² construit. Nous aurons un statut de copropriété qui évoluera plus tard en coopérative, une loi Duflot doit sortir en fin d’année.
    Nous participons bien sûr très activement à la définition du bâtiment, plan d’ensemble et détaillé, écomatériaux etc. Nous sommes aidés par une association extérieure, il est bon qu’une personne neutre soit modérateur et facilitateur des décisions. Elles se prennent toujours à l’unanimité, quitte à perdre un peu de temps au début ce système nous fait avancer vite car chacun s’habitue à faire des concessions sachant que les autres en feront aussi.
    Les espaces mutualisés (salle d’activités, chambre d’amis, atelier, buanderie, garage vélos etc) représenteront environ 10% de la surface construite. Nous prévoyons de l’auto/vélo/partage, et bien sûr partager divers services et compétences pour les courses, la garde d’enfants, l’informatique, le bricolage le jardinage etc., tout en vivant chacun chez soi dans le respect de nos goûts et opinions.

    • Annabelle Kiéma

      Merci pour ce témoignage ! Nous vous souhaitons pleine réussite dans ce beau projet 🙂 Tenez-nous au courant !

  2. Pour ceux qui veulent en savoir plus sur ce mode de vie :
    Cohousing – proposition pour un mode de vie durable
    fr.calameo.com/read/000591062daa6f1cf5d95

    • Merci à Anthony pour la référence. Les 130 pages du doc sont denses et passionnantes, c’est plein de petits tuyaux utiles, et ça n’oublie pas ce que Pierre Rabhi appelle le PFH. Vous voyez pas ce que c’est ? Pourtant vous le connaissez bien..

      Le Pu…de Facteur Humain :>))

Moi aussi je donne mon avis