Habitat groupé et éco-habitat, mode d’emploi

Rédigé par Annabelle Kiéma, le 12 May 2013, à 12 h 16 min
Habitat groupé et éco-habitat, mode d’emploi
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CG : Quelles sont les parties communes de votre éco-habitat participatif ?

Le salon de la maison commune

Le salon de la maison commune

« La maison commune est un espace que nous partageons et que nous utilisons régulièrement. Nous nous rassemblons dans le grand séjour pour nos réunions mensuelles. Cette maison est très pratique, c’est une véritable « pièce en plus », mais hors de son propre logement. Souvent, nous laissons les clés à des amis de passage ou pour la famille qui vient en visite, ce qui leur laisse leur intimité et une totale autonomie. »

La maison commune est très fonctionnelle : un grand séjour, une petite cuisine tout équipée, un coin buanderie, une mezzanine avec un coin lit, une chambre, une salle de bain et des toilettes. Un peu comme un gîte en somme. « Nous tenons un planning pour que chacun puisse l’utiliser et pour éviter les désaccords. Pour l’entretien c’est simple : c’est celui qui utilise la maison qui la nettoie ! »

Le jardin appartient lui aussi à tout le monde ; chacun peut en jouir comme il l’entend. Là, pas d’obligations réellement, les habitants s’arrangent entre eux de manière informelle.

« Au début, nous avions élaboré un planning de la tondeuse, mais ça n’a pas marché. Certains apprécient passer la tondeuse tandis que d’autres ont la main verte et aiment s’occuper du potager. »

Il n’y a que pour les poubelles qu’il faut respecter un planning « chaque famille est responsable des poubelles pendant un mois, et on tourne ».

Tout le monde s’occupe de l’entretien, en particulier à l’occasion de la journée des travaux : « 1 fois par mois, nous relevons les manches. Ce dimanche par exemple, nous avons passé la journée à couper du bois, dans la bonne humeur ! Pour les travaux plus lourds, nous faisons appel à des professionnels. »

Toutes les décisions sont prises d’un commun accord. Ici, pas de syndic : la gestion est collective.

CG : quelles sont les valeurs communes qui vous ont rapprochés ?

Jean-Louis : « pour moi, il s’agissait avant tout d’un projet politique plutôt que social. J’avais envie de montrer qu’on peut vivre ensemble, qu’on n’est pas obligé d’être individualiste, même si notre société l’est. Je n’avais pas envie d’évoluer dans l’anonymat d’une ville. J’avais envie de créer une échelle intermédiaire. »

Martine : « la solution s’est imposée à moi. On m’a proposé l’habitat groupé. Et moi, j’avais envie d’habiter en ville, de manière intelligente : pratiquer du covoiturage, avoir des solutions pour faire garder les enfants facilement, s’entraider entre voisins. On peut engueuler les enfants des autres sans aller au tribunal ! Je plaisante mais c’est important de donner aux enfants d’autres références que les siennes propres. J’ai été motivée par des raisons humaines et même philosophiques. »

*

> suite : les grandes étapes pour mener à bien un projet d’habitat groupé

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Je fais partie de ce qu’on appelle désormais les « slasheurs » : je suis rédactrice / sophrologue / et j’enseigne le français comme langue...

4 commentaires Donnez votre avis
  1. bonjour
    L’article présente très bien les avantages et questions à résoudre.
    Je fais partie d’un groupe de 20 foyers sur un projet d’immeuble proche du centre ville à Caen. Nous serons 22 ou 24 au final, livraison prévue juin 2015. L’originalité est que la Ville de Caen souhaitant favoriser des projets de ce type a vendu un terrain à un office HLM qui sera constructeur et promoteur. Il y a donc un caractère social affirmé ce qui permet à des familles modestes d’accéder à la propriété via un dispositif de prêt spécial appelé PSLA, ainsi qu’un budget indépassable d’environ 2300€/m² construit. Nous aurons un statut de copropriété qui évoluera plus tard en coopérative, une loi Duflot doit sortir en fin d’année.
    Nous participons bien sûr très activement à la définition du bâtiment, plan d’ensemble et détaillé, écomatériaux etc. Nous sommes aidés par une association extérieure, il est bon qu’une personne neutre soit modérateur et facilitateur des décisions. Elles se prennent toujours à l’unanimité, quitte à perdre un peu de temps au début ce système nous fait avancer vite car chacun s’habitue à faire des concessions sachant que les autres en feront aussi.
    Les espaces mutualisés (salle d’activités, chambre d’amis, atelier, buanderie, garage vélos etc) représenteront environ 10% de la surface construite. Nous prévoyons de l’auto/vélo/partage, et bien sûr partager divers services et compétences pour les courses, la garde d’enfants, l’informatique, le bricolage le jardinage etc., tout en vivant chacun chez soi dans le respect de nos goûts et opinions.

    • Annabelle Kiéma

      Merci pour ce témoignage ! Nous vous souhaitons pleine réussite dans ce beau projet 🙂 Tenez-nous au courant !

  2. Pour ceux qui veulent en savoir plus sur ce mode de vie :
    Cohousing – proposition pour un mode de vie durable
    fr.calameo.com/read/000591062daa6f1cf5d95

    • Merci à Anthony pour la référence. Les 130 pages du doc sont denses et passionnantes, c’est plein de petits tuyaux utiles, et ça n’oublie pas ce que Pierre Rabhi appelle le PFH. Vous voyez pas ce que c’est ? Pourtant vous le connaissez bien..

      Le Pu…de Facteur Humain :>))

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