Interdiction du glyphosate : le début de la fin ?

Le Parlement européen et la Commission se sont prononcés vers une autorisation du glyphosate, un puissant pesticide, pour encore 5 ou 7 ans. En-deçà des attentes des industriels, mais encore trop long…

Rédigé par Anton Kunin, le 24 Oct 2017, à 11 h 35 min
Interdiction du glyphosate : le début de la fin ?
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Pour le glyphosate, l’herbicide le plus utilisé en Europe bien que jugé cancérogène probable par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et son producteur Monsanto, c’est peut-être le début de la fin… ou pas. Le Parlement européen a voté, le 24 octobre 2017, la disparition du glyphosate dans l’Union Européenne d’ici 2022. Et dans la foulée, la Commission européenne a revu sa proposition de réautorisation à la baisse.

L’interdiction du glyphosate est-elle pour demain ?

L’autorisation de commercialisation du glyphosate, la molécule active du Roundup, entrant dans la composition de 750 produits herbicides, arrive à expiration le 15 décembre 2017. Un nouveau vote sur son autorisation pour les dix prochaines années a eu lieu aujourd’hui au Parlement européen. Quant à la Commission européenne, elle a révisé aujourd’hui-même sa proposition sur le renouvellement du glyphosate, désormais ouverte à une période d’autorisation réduite de cinq à sept ans au lieu de dix auparavant (alors que les industriels du secteur réclamaient 15 ans).

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Mais, pour qu’une décision, positive ou négative, soit prise, au moins 16 États membres sur 28, représentant 65 % de la population de l’Union européenne, devront tomber d’accord demain, mercredi 25 octobre dans la matinée. La France, tout comme l’Autriche, le Danemark, le Luxembourg et l’Italie, avait d’ores et déjà fait savoir leur opposition.

Glyphosate : avec leur pétition, les citoyens européens entendent peser de tout leur poids

La Commission européenne et le Parlement semblent donc avoir tenu compte d’une pétition rédigée par Greenpeace et signée par 1,3 million d’Européens. Celle-ci demande « une interdiction du glyphosate, une réduction générale de l’usage des pesticides et plus de transparence et d’indépendance dans les évaluations des risques posés par les pesticides« .

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Mais aussi de l’indépendance dans l’évaluation des risques, et il en faudrait. Car si le Centre international de recherche sur le cancer (un organe dépendant l’OMS) a classé le glyphosate cancérogène probable pour l’homme en 2015 mais que les deux agences européennes compétentes, à savoir l’Efsa (sécurité des aliments) et l’Echa (produits chimiques), s’y refusent, c’est qu’il y a une raison : ces dernières s’appuient sur des études signées par des scientifiques mais co-écrites par des collaborateurs de Monsanto.

Illustration bannière : capture d’écran Youtube – Greenpeace
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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

3 commentaires Donnez votre avis
  1. Pour info: inra.fr/Chercheurs-etudiants/Systemes-agricoles/Tous-les-dossiers/Le-glyphosate-un-pesticide-parmi-les-autres/Glyphosate-et-sante-humaine-pas-de-certitude

  2. C’est qui l’Union Européenne? Mais bon sang c’est bien sur: c’est nous!

  3. L’Union Européenne n’est qu’un groupement de criminels qui ne répondent qu’à l’appel des sous, toujours plus de sous et toujours pour les mêmes… Faisons-leur avaler du glyphosate purs à tous ces criminels… C’est tout ce qu’ils méritent…!

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